POLÉMIQUE : Yahya Jammeh "réapparait" en Gambie


POLÉMIQUE : Yahya Jammeh "réapparait" en Gambie
« Je travaille sur quelque chose ». La voix qui prononce ses mots dans un audio - non authentifié - qui circule dans les réseaux sociaux gambiens depuis quelques jours a de quoi glacer le sang des Gambiens. Cette voix serait en effet celle de Yahya Jammeh.
Depuis son exil en Guinée-Equatoriale, l’ancien président gambien arbitre les luttes intestines à l’APRC, son parti, au bord de l’implosion. Mais ce qui crée la psychose, c’est le vague projet de retour en Gambie de Yahya Jammeh annoncé dans le fichier audio. De ce qui a semble-t-il fuité, la conversation dure à peine un peu plus de 8 minutes. Pendant ce temps, Yankuba Colley, le mobilisateur national de l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), Fabakary Tombong Jatta, ancien président de la majorité parlementaire à l'Assemblée, discutent sur la plateforme Whatsapp avec... Yahya Jammeh !
Dans un mélange d’anglais et de langue Diola, le sujet de ce «bavardage virtuel», les dissensions au sein de l’ancien parti au pouvoir, en crise de légitimité et bouté du Parlement. Dans l’enregistrement, la voix qui semble être celle de Yahya Jammeh arbitre les luttes intestines de succession à la tête du parti depuis l’exil forcé de leur mentor en Guinée Equatoriale.
Ces derniers mois, l’actualité de l’APRC a été rythmée par la transhumance vers le nouveau parti au pouvoir, si ce n’est une lutte fratricide pour la direction qui a opposé Fabakary Tombong Jatta, le président intérimaire du parti, et Ma Bah, son adjoint. Chacun des deux hommes réclamait en fait la direction à lui, promise au téléphone par Yahya Jammeh. Première victime collatérale : Momodou Bou Jarju qui est mentionné dans la conversation audio a lui été exclu du parti. Une décision applaudie par Jammeh.
Pour autant, c’est la deuxième partie du fichier fuité qui a déclenché la psychose dans les réseaux sociaux gambiens. Sur ses projets de retour en Gambie, l’homme au boubou blanc lâche cette phrase qui alimente la controverse. « Si Allah le veut, tout ira bien. Je travaille sur quelque chose », lance Jammeh, volontairement vague. « Lorsque je vais revenir en Gambie, aucun esprit ni aucun être humain ne pourra s’y opposer », complète l’ancien locataire de la State House de Banjul.
Mercredi 18 Juillet 2018




Dans la même rubrique :