En se déclarant dimanche prêt à revenir au pouvoir, Silvio Berlusconi a volé la vedette au président Giorgio Napolitano, qui a entamé des consultations politiques en vue de nommer un nouveau chef de gouvernement, qui sera sauf surprise l'ex-commissaire européen Mario Monti.
Un homme aux antipodes du Cavaliere, qui a quitté le pouvoir sous les huées et les insultes samedi soir à l'issue d'une journée "historique" marquant "la fin d'une époque", selon la presse italienne.
Cela ne semble pas toutefois avoir refroidi les ardeurs du Cavaliere, qui s'est dit dimanche "fier" de son action pendant la crise économique et a espéré "reprendre le chemin du gouvernement".
La nomination de Mario Monti devrait intervenir en fin de journée afin de rassurer les marchés et les partenaires internationaux avant l'ouverture des bourses lundi matin, journée qui sera en outre marquée par une nouvelle émission obligataire faisant figure de test.
Le président Napolitano s'est donc lancé dès potron-minet dans une course contre la montre: la Constitution lui impose en effet de recevoir la totalité des formations politiques du pays avant de désigner le nouveau président du Conseil.
Du coup, cet ex-communiste de 86 ans doit enchaîner 19 rendez-vous en un temps record. Le président du Sénat Renato Schifani a ouvert le bal, suivi du président de la Chambre des députés Gianfranco Fini, ex-allié de Silvio Berlusconi passé dans l'opposition l'an dernier.
Les derniers reçus seront le Parti démocrate (PD, gauche), principal parti d'opposition, et le Peuple de la Liberté (PDL, parti de M. Berlusconi). Ce n'est qu'à l'issue de ce marathon, prévu pour s'achever vers 17H00 GMT, que M. Napolitano pourra annoncer le nom du successeur du Cavaliere.
Le candidat pressenti, un homme de 68 ans à l'allure rassurante, s'est pour l'instant enfermé dans un mutisme prudent. Catholique pratiquant, il a assisté tranquillement à la messe dans une église de la capitale.
"Vous avez vu? Quelle journée splendide", s'est-il contenté de répondre à des journalistes en sortant de son hôtel romain sous un soleil radieux.
Une sérénité dans la tempête, caractéristique de cet homme pondéré au nez toujours chaussé de lunettes, surnommé parfois "le cardinal", qui s'est taillé une réputation de compétence et d'indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), d'abord au Marché intérieur puis à la Concurrence.
Il est aussi depuis 1994 président de la prestigieuse université Bocconi de Milan, considérée comme la meilleure faculté d'économie d'Italie et dont il est diplômé.
Ces compétences ne seront pas de trop pour gouverner l'Italie, qui croule sous une dette colossale (1.900 milliards d'euros, 120% du PIB) et a été placée sous surveillance du Fonds monétaire international, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne.
La mission de Mario Monti ne s'annonce donc pas comme une partie de plaisir, et la presse transalpine ne manquait pas de le souligner dimanche matin: "La route est accidentée et pour la parcourir il ne faut pas faire d'erreur", met en garde le quotidien de référence Il Corriere della Sera.
D'autant que "les dirigeants du PDL sont partagés entre ceux qui s'opposent à la candidature de Monti et ceux qui l'acceptent comme la seule issue possible", note La Repubblica (gauche).
Encore plus pessimiste et mordant, Il Giornale, le journal de la famille Berlusconi, annonce en Une: "Monti, le précaire". "Berlusconi ne lui barre pas la route, mais le parti (PDL) est divisé", observe-t-il.
Et Silvio Berlusconi, qui a pourtant apporté son soutien à M. Monti et l'a reçu pendant deux heures à déjeuner samedi, reste en embuscade: "Nous sommes en mesure de débrancher la prise quand nous voulons", a-t-il confié à ses proches.
Le Cavaliere dispose encore d'un pouvoir de nuisance non négligeable qu'il compte bien monnayer au prix fort. Dimanche matin, devant sa résidence romaine, six militants irréductibles de son parti faisaient le pied de grue en agitant des pancartes "Merci Président!"
( AFP )
Un homme aux antipodes du Cavaliere, qui a quitté le pouvoir sous les huées et les insultes samedi soir à l'issue d'une journée "historique" marquant "la fin d'une époque", selon la presse italienne.
Cela ne semble pas toutefois avoir refroidi les ardeurs du Cavaliere, qui s'est dit dimanche "fier" de son action pendant la crise économique et a espéré "reprendre le chemin du gouvernement".
La nomination de Mario Monti devrait intervenir en fin de journée afin de rassurer les marchés et les partenaires internationaux avant l'ouverture des bourses lundi matin, journée qui sera en outre marquée par une nouvelle émission obligataire faisant figure de test.
Le président Napolitano s'est donc lancé dès potron-minet dans une course contre la montre: la Constitution lui impose en effet de recevoir la totalité des formations politiques du pays avant de désigner le nouveau président du Conseil.
Du coup, cet ex-communiste de 86 ans doit enchaîner 19 rendez-vous en un temps record. Le président du Sénat Renato Schifani a ouvert le bal, suivi du président de la Chambre des députés Gianfranco Fini, ex-allié de Silvio Berlusconi passé dans l'opposition l'an dernier.
Les derniers reçus seront le Parti démocrate (PD, gauche), principal parti d'opposition, et le Peuple de la Liberté (PDL, parti de M. Berlusconi). Ce n'est qu'à l'issue de ce marathon, prévu pour s'achever vers 17H00 GMT, que M. Napolitano pourra annoncer le nom du successeur du Cavaliere.
Le candidat pressenti, un homme de 68 ans à l'allure rassurante, s'est pour l'instant enfermé dans un mutisme prudent. Catholique pratiquant, il a assisté tranquillement à la messe dans une église de la capitale.
"Vous avez vu? Quelle journée splendide", s'est-il contenté de répondre à des journalistes en sortant de son hôtel romain sous un soleil radieux.
Une sérénité dans la tempête, caractéristique de cet homme pondéré au nez toujours chaussé de lunettes, surnommé parfois "le cardinal", qui s'est taillé une réputation de compétence et d'indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), d'abord au Marché intérieur puis à la Concurrence.
Il est aussi depuis 1994 président de la prestigieuse université Bocconi de Milan, considérée comme la meilleure faculté d'économie d'Italie et dont il est diplômé.
Ces compétences ne seront pas de trop pour gouverner l'Italie, qui croule sous une dette colossale (1.900 milliards d'euros, 120% du PIB) et a été placée sous surveillance du Fonds monétaire international, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne.
La mission de Mario Monti ne s'annonce donc pas comme une partie de plaisir, et la presse transalpine ne manquait pas de le souligner dimanche matin: "La route est accidentée et pour la parcourir il ne faut pas faire d'erreur", met en garde le quotidien de référence Il Corriere della Sera.
D'autant que "les dirigeants du PDL sont partagés entre ceux qui s'opposent à la candidature de Monti et ceux qui l'acceptent comme la seule issue possible", note La Repubblica (gauche).
Encore plus pessimiste et mordant, Il Giornale, le journal de la famille Berlusconi, annonce en Une: "Monti, le précaire". "Berlusconi ne lui barre pas la route, mais le parti (PDL) est divisé", observe-t-il.
Et Silvio Berlusconi, qui a pourtant apporté son soutien à M. Monti et l'a reçu pendant deux heures à déjeuner samedi, reste en embuscade: "Nous sommes en mesure de débrancher la prise quand nous voulons", a-t-il confié à ses proches.
Le Cavaliere dispose encore d'un pouvoir de nuisance non négligeable qu'il compte bien monnayer au prix fort. Dimanche matin, devant sa résidence romaine, six militants irréductibles de son parti faisaient le pied de grue en agitant des pancartes "Merci Président!"
( AFP )
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