Mampatim (Kolda) : Une difficile promotion de la femme du monde rural... une intégration économique sismique… (Confessions)


Pour en savoir un peu plus sur la promotion de la femme du monde rural, Dakaractu/Kolda a choisi de se rendre dans la commune de Mampatim. 
Cette localité située à plus de 60 km à l’est de Kolda sur la RN 6, est un réservoir de groupements féminins qui s’activent dans divers domaines. Ainsi, à travers les confessions des femmes de ce terroir, il en ressort  la difficile « promotion » de la femme du monde rural. Dans la foulée, il est de même de son intégration économique jugée « sismique » par ces dernières à l’image du mythe de Sisyphe. Dans cette optique, il est note des difficultés constituant un frein pour le développement de ces structures comme le manque de financements, de formation et de formalisation, de matériels de transformation.
 
C’est dans ce sillage que Karimatou Diallo, présidente du groupement féminin « djokéré indam », soutient que les femmes font des efforts « énormes » pour être autonomes. Mais à la fin, elle confesse que tout cela tombe à l’eau faute de suivi ou d’ignorance de la bonne marche d’un GIE. En ce sens, elle estime que les maux de ce mythe de « Sisyphe » sont entre autres la mauvaise gestion, le remboursement en interne, le manque d’unité et le non accompagnement souvent par des partenaires.
 
 
Ce sont tous ces constats qui font que la femme du monde rural depuis plus de trente ans, peine à décoller. D’ailleurs, avec plusieurs groupements pour lutter contre la pauvreté, rares sont les femmes qui arrivent à tirer leur épingle du jeu dans cette commune, d’après elles. C’est pourquoi, le spectre de l’échec plane toujours sur toutes ces entités féminines. À ce titre, il faut rappeler que la commune regorge de potentialités, vu sa position géographique, sans compter ses atouts premiers à savoir l’agriculture et l’élevage. À cela, il faut ajouter les nombreuses ressources de l’agroforesterie comme le miel, l’exploitation de l’huile de palme, l’anacarde, entre autres.
 
 
Avec toutes ces possibilités, Karimatou Diallo se pose des questions. En ce sens, elle précise : « il y a une expérience de plus de trente ans de gestion de groupements dans la commune, mais pourquoi on n’y arrive pas avec plus d'une vingtaine de groupements féminins dans la commune? »
 
 
Fatou C., tenancière de table sur la route, avance : « nous avons mis sur pied les groupements pour alléger nos souffrances et promouvoir notre autonomisation. Cependant, nous rencontrons beaucoup de problèmes malgré notre volonté à nous autonomiser. En réalité, les difficultés sont plus nombreuses que les solutions car nous sommes dans un éternel recommencement. S’il y avait des solutions, on n’allait pas stagner depuis des années … »
 
 
Toutes les femmes que nous avons rencontrées soutiennent qu’elles sont devenues incontournables dans l’économie locale, malgré les difficultés. Dans cette dynamique, Aissatou S. voile maron et cure-dents à la bouche, dévoile ses difficultés : « les groupements ont du mal à être durables. Et les principales causes sont entre autres le manque de formalisation et les charges familiales. Il y a aussi la difficulté à rembourser les dettes internes et l'ignorance des textes régissant les GIE. »
 
 
Ces femmes à notre micro demandent des financements, des formations en éducation financière, du matériel de transformation des produits locaux. En ce sens, Aïssatou S.  ajoute : « nous interpellons notre maire pour nous soutenir dans nos efforts d'autonomisation de la femme du monde rural de même que le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Dans la foulée, j'invite tous les groupements à s'unir aussi pour une meilleure rentabilité.
 
Pour rappel, « la femme du monde rural est fatiguée, car les charges familiales sont difficiles comme la dépense quotidienne. Ainsi, nous voulons que la  « femme du monde rural » ait une image très positive du point de vue sanitaire et économique. »
 
Comme toutes les autres femmes, celles de Mampatim souhaitent que le plateau sanitaire soit très relevé en ayant moins de décès pendant les accouchements notamment la mortalité maternelle et infantile. À cela, il faut ajouter de meilleures conditions de vie et de travail. Et replacer la « femme du monde rural » dans son autonomisation tout entière  demeure le rôle de ces nombreux groupements créés partout dans ces terroirs.
Mercredi 24 Juillet 2024
Dakaractu



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