Mali : la CEDEAO roulée dans la farine ?


Mali : la CEDEAO roulée dans la farine ?
Suite à de fortes pressions de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la légalité constitutionnelle a été rétablie au Mali.
Le président de l’assemblée nationale, Dionkouda Traoré, assure désormais l’intérim de l’ancien chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré (ATT), dont Blaise Compaoré, médiateur et véritable maître du jeu de l’échiquier malien, a obtenu « la démission= reddition ».
Cheikh Modibo Diarra, célèbre scientifique et ex patron de Microsoft Afrique, a été désigné en qualité de premier Ministre, investi de larges pouvoirs et devant à ce titre constituer la clef de voûte de la transition malienne.
Cependant, au-delà du formel, la junte du capitaine Amadou Sanago semble encore avoir la haute main sur l’appareil sécuritaire du pays.
Autrement, comment comprendre les rafles opérées mardi dans les rangs des membres de la classe politique, parmi lesquels l’ancien premier Ministre, Modibo Sidibé et l’ex président de la commission de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMEOA), Soumaila Cissé, candidat déclaré à une élection présidentielle dont l’horizon reste encore très lointain.
Tout porte à croire que ces hommes politique seraient non pas dans une situation légale de garde à vue sous le contrôle d’un procureur de la République, mais séquestrés dans un camp militaire à Kati (15 kilomètres de Bamako).
Ils sont arrêtés sur la base d’accusations plutôt vagues. Donc en violation de toutes les règles de procédure pénale, qui ne sont pas une affaire de spécialistes, car régentent la liberté au quotidien des maliens.
Ainsi, les bords du fleuve Djoliba sont désormais transformés en véritable de zone de non droit, ou n’importe qui peut être mis en secret pour n’importe quel motif.
La nomination du nouveau premier ministre, contre l’avis de l’écrasante majorité de la classe politique, et les agissements liberticides au grand jour des putschistes, montrent clairement que cette dernière est larguée.
Surtout que le sort du Mali au bout des 40 jours de transition, prévue par l’article 36 de la constitution n’a pas encore été étudié et défini.
Alors, les militaires maliens auraient-ils roulé la CEDEAO dans la farine, réussissant le même coup que les putschistes mauritaniens et l’ancien président sénégalais, maître Abdoulaye Wade en 2009 ?
A cette différence prés, le capitaine Sanogo aurait simplement accepté de rester à l’arrière boutique en continuant à tirer les ficelles dans l’ombre ?
Amadou Seck (Le Calame)
Mercredi 18 Avril 2012
Amadou Seck (Le Calame)




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