Mali: Opérarion serval: Une guerre qui va durer

Mamour ba, ancien gendarme Le 24 Janvier 2013
Consultant au Maintien de la Paix et de l'ordre
Chargé de la Police Judiciaire Militaire au Darfour
Niorodurip123@yahoo.fr
« Opération Serval » comment interdire la progression des groupes terroristes vers la Capitale du Mali ,remobiliser l’Armée Malienne et instaurer un Etat républicain?

Dans la nuit du 41 au 22 Mars 2012, de jeunes Officiers de lArmée Malienne renversent le Général Toumani TOURE et suspendent les institutions. Ce qui nous conduit aujourd’hui à engager ,nos « Jambar » qui n’ont que trop souffert dans ces conflits sanglants :
Depuis le 10 janvier les soldats sénégalais qui sont les meilleurs combattants de la sous région se sont engagés aux côté de la France dans une sale guerre. Ils y ont été attirés par des combattants déterminés qui ont pesé de tout leur poids pour provoquer cette confrontation en s’attaquant aux mausolées de Tombouctou rien que pour choquer l’opinion international et déclencher cette guerre qu’ils veulent coûte que coûte.
Mais disons le : Comme toute guerre, ce conflit fera malheureusement son lot de morts et de blessés civiles et militaires. Je suis désolé de le dire mais nos « Jambars » sont obligés tout comme les troupes françaises, après les frappes aériennes d’opter pour le combat au sol et risquer leurs vies . Ce qui a toujours été le souhait des djihadistes qui sont aussi des fractions rivales ayant échoué toute tentatives de s’unir. Ils sont :
-Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi),
- d’Ansar Eddine (Défenseurs de l’Islam)
-et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui vont tous quitter les grandes villes du Nord qu’ils contrôlaient depuis neuf mois.
« Prendre l’ascendant psychologique » C’est le terme utilisé fièrement par les soldats sénégalais qui sont d’une extrême combativité. Il faut les voir sur le terrain. On les reconnais très vite par leur agressivité et leur puissance de feu. Avec les frappes aériennes,les forces alliées ont rapidement pris l’avantage , contraignant la plupart des combattants musulmans au repli stratégique.
Mais ; n’oublions pas que les islamistes armés qui occupent le Nord du Mali sont aussi des guerriers qui ont beaucoup d’expérience. Ils ont de solides CV dans le domaines de la guerre non conventionnelle. Certains viennent d’Afghanistan, d’Irack de Lybie et d’ autres pays où ils sont recrutés après des préparations tout aussi extrêmes que celle des Américains à la base de Thiès.
Ceux parmi nous qui ont été au Darfour ( Soudan), savent de quoi je parle. Ce pays est aujourd’hui divisé en deux avec une guerre qui s’éternise encore. On le sais. La paix sera extrêmement difficile à ramener dans ce pays déchiré.
Ce n’est pas pour rien que nos soldats qui ont «sauté » au Mali sont partis s’acclimater dans le célèbre camp de Dojdji (Sénégal) qui a des similitudes avec le conditions de vie au Soudan et au mali. Les températures montent à 55 degrés avec des vents de sables intenables.
Les militants du Djihad qui y vivent depuis des années ,ayant chassé l’Armée malienne, ont noué de solides liens avec les tribus locales. Ils leur suffit de s’habillent en tenue civile et se cacher derrière un turban pour passer incognito. Je précise que les jihadistes connaissent très bien le terrain sue lequel il évoluent. Comme au Soudan, les islamistes se déplacent en petits groupes à bord de solides véhicules tout terrain.
- Ils sont actifs la nuit et sont donc difficilement repérables par les drones Américains ou l’aviation française.
-Ils ont par ailleurs aménagé plusieurs caches d’armes, de munitions et d’essence dans toute la bande sahélienne .
Connaissant parfaitement le terrain sur lequel ils évoluent, les jihadistes se déplacent en petits nombre à bord de véhicules tout terrain et attendent toujours la tombée de la nuit pour progresser. Ce qui rend les drones et les avions de surveillance incapables de les déceler dans les zones accidentées qu’ils empruntent. Ils y ont aménagé plusieurs caches d’armes, de munitions et d’essence. Ils disposent de suffisamment d’argent pour faire face aux dépenses.
Ces zones servent aussi de lieu de refuge. C’est la stratégie du repli, plus connu sous le terme repli stratégique conçu dans leur plan de guerre biens paufinés. Mais que nos soldats se tiennent bien : Ces jihadistes vont toujours refuser le combat frontal avec eux. Leur tactique est semblable à celle qu’ils ont appliqué en Irak et en Afghanistan et qui consiste à user l’ennemi en l’attaquant par surprise. Porter des coups ponctuels à différents endroits pour enliser le conflit .Ils misent sur le long terme.
Je peux dire sans risque de me tromper que les jihadistes sont mieux outillés que leurs adversaires à combattre sur ce terrain très hostiles particulièrement pour les « Toubabs » que sont les inventeurs de l’opèration « Serval » qui a pour objectif d’interdir la progression des groupes terroristes vers la Capitale
Je persiste de croire que les jihadistes, contrairement aux « Jambars » se sont préparés à l’intervention militaire des forces Armées Sénégalaise. J’affirme que des la fin des frappes aériennes, ces hommes très résistants (pour ceux qui connaissent la race arabe) vont très vite adopter une autre stratégie : La guérilla urbaine à laquelle ils sont mieux outillés que les armées régulières agissant suivant des conventions de guerre que tout le monde connait. Les recrues de Dakar Bango vous le récitent par cœur.
Donc il s’agira pour nos États de travailler à la création d’unités spécialisées à tous les cas de figure vu les tâches énormes que l’Etat compte désormais confier aux Armées. Celles ci sont engagés presque dans tous les conflits et y restent pendant au moins 12 mois. les forces françaises et africaines pourraient bien se casser les dents.
Il y’aura des prises d’otages, des attentats-suicides, des embuscades et d’autres techniques susceptibles d’être utilisées par les jihadistes, dont certains, très déterminés, n’hésiteront pas à sacrifier leur vie au nom de la guerre sainte. Pour le moment, les combattants sont disséminés un peu partout dans le Nord du Mali, trouvant notamment refuge dans les grottes et les zones montagneuses autour de Kidal.
Ils sont aussi dissimulés au sein des populations ce qui constitue un autre facteur de difficulté à laquelle les forces régulière seront confrontées.
Le manque d’effectif : Un phénomène récurent auquel le Sénégal est confronté depuis plus d’une décennie. Alors que les réserves comptent des milliers de policiers et de gendarmes « dormants » qui sont encore capables de chercher et de trouver les renseignements clés rien qu’ en les organisant et en leur dotant de moyens.Des brigades entières et parfaitement organisées peuvent être constituées avec ces énormes réserves.
Nous avons attendu trop longtemps l’arrivée des jihadistes sans rien faire de façon efficace.
Nos services de renseignements disposent de moyens certes, mais pas assez . Pour avoir le bon renseignement il faut un minimum :Posséder des téléphones mobiles satellitaires comme les Djihadistes, Posséder de bons véhicules et disposer d’argent liquide pour se payer certaines informations et fréquenter les hôtels de luxe où l’on croise des cibles potentielles, capables de donner le renseignement qu’il nous faut pour vaincre l’ennemi commun.

Aux Etats Unis le Chef de la CIA possède un avion privé et pourtant les attentats du 11 Novembre ont eu lieu. C’est dire que le renseignement qui est à la base de toute sécurité, demande beaucoup de moyen.