On lui prête de marcher sur les traces de son prédécesseur Me Abdoulaye Wade, qui passait plus de temps entre deux avions que dans son pays. Mais, Macky Sall pourrait rétorquer qu’il voyage pour booster la diplomatie et l’économie sénégalaises. Quoi qu’il en soit, son retour au pays natal, prévu ce jour, le confrontera à bien des situations difficiles de l’heure. Parmi ces questions, figure celle du transfèrement, en catimini, du guide des Thiantacounes. Après cinq mois et trois semaines de placement en garde à vue à la maison d’arrêt et de correction de Thiès, Cheikh Béthio Thioune est à Dakar. Accusé de meurtre et d’autres lourdes charges, ses disciples et conseils crient au complot politique. Ils ont sonné la grande mobilisation ce jour, pour dire « ça suffit ». Un vendredi de tous les risques. Macky Sall revient au moment, encore, où le militant de son parti qu’il a nommé à la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar, Abdoulaye Diouf Sarr, est déclaré persona non grata par des étudiants qui seront évacués de leurs chambres, pour cause de démolition des pavillons qui les abritent. Il pourrait faire chaud du côté de l’Université Cheikh Anta Diop les jours à venir. Macky Sall est, aussi, attendu par les femmes de la coalition Benno Bokk Yaakaar, qui avait porté sa candidature en mars dernier. Elles fulminent d’avoir été préférées dans les nominations aux postes de responsabilités nationales à d’autres, qui soutenaient l’ancien président Abdoulaye Wade. Au sein de sa formation politique, l’Alliance pour la République, il y aurait même eu une « rébellion », structurée dans un mouvement dénommé « G 15 », pour l’amener à respecter ses promesses de campagne. Un dit mouvement auquel les faits semblent donner raison, parce que les prix des denrées de première nécessité continuent de flamber, malgré les assurances qu’il avait données. Ce qui à amener un président d’une association consumériste, Momar Ndao, à annoncer qu’il n’exclut plus « d’investir la rue ». Le cas échéant, il pourrait avoir de la compagnie. Et, les forces de l’ordre sont submergées par ces temps qui courent. S’agissant des délestages, son Premier ministre a reconnu qu’il y a « une crise » de l’énergie. Or, on se souvient que sous l’ancien président Wade, il y avait eu des « émeutes de l’électricité ». Or, c’est connu : « Les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Des émeutes, il y en a eu le samedi dernier, lors de la défaite des « Lions » du Sénégal contre les « Eléphants » de Côte d’Ivoire. Depuis, c’est le branle-bas de combat dans la Fédération sénégalaise de football. Le président Macky Sall est attendu pour le dénouement de cette autre crise. Il faut donner du pain et des jeux aux populations, suggérait le grand Jules César. Du fil à retordre, le président Macky Sall en aura du côté de la diaspora sénégalaise, vivant au pays de l’Oncle Sam. Car, des compatriotes qui militent dans son parti menacent de le sanctionner, politiquement, parce qu’il les aurait oubliés depuis qu’il a été élu ; ceci, malgré leurs « nombreux sacrifices ». Du pain sur la planche du président Macky Sall, qui pourrait en perdre l’appétit à l’occasion de la fête du « mouton » de vendredi prochain.
Alioune Badara DIALLO
Alioune Badara DIALLO
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