Monsieur le Premier Ministre, vous avez raison. Rien ni personne ne déstabilise le pays à part votre « nakhembaye » de projet. Par indigence intellectuelle, Pastef n’a pas été en mesure de trouver et de donner un nom au Projet. Le Projet pourrait bien s’appeler le « Projet Nakhembaye ». Le Projet est comme le « mandat » de Sembene ou « l’os de Mor Lam ». Pour nous faire attendre un Projet qui comme le mandat n’arrivera pas, vous créez chaque jour des armes de distraction massive et des stratégies de diversion pour nous faire oublier l’essentiel : une hausse des prix en lieu et place d’une baisse promise. Utilisez votre énergie pour terroriser le chômage mais pas les Sénégalais ou la presse qui ne vous a pas demandé de rendre des comptes.
Dans une démocratie la presse est le « go between » entre les élus, les élites et les populations. Vous ne rendez pas compte à la presse mais aux populations car la presse n’est qu’un relais entre vous et les populations. La presse est comme le facteur qui apporte le courrier. Ne tirez pas sur le facteur. La stratégie est claire et elle n’est point originale. C’est l’apanage de tous les populistes comme Trump l’a fait récemment : chercher à décrédibiliser la presse traditionnelle avec ses mécanismes de soupçon et techniques de vérification pour ouvrir les vannes de la manipulation des fakes news des réseaux sociaux. Votre sortie confirme aussi une vielle arme consubstantielle au populisme qui consiste pour une partie de l’élite à opposer le peuple à une autre partie de l’élite qu’elle jette en pâture à la plèbe.
Monsieur le Premier Ministre le Sénégal est une vielle terre de liberté et de démocratie donc quand vous jouez au matamore vous apparaissez comme un tigre de papier, ce qui est non seulement pathétique mais est une pure perte de temps. Et le temps ne chôme pas. La sanction populaire de votre projet Nakhembaye sera la cohabitation après les législatives. Une cohabitation qui ne changera pas grand-chose pour notre Président, Roi d’Angleterre puisqu’il va continuer de régner mais ne gouvernera pas comme c’est le cas aujourd’hui.
Dr Yoro Dia, Politologue
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