"Les facteurs de violence électorale sont affermis", selon Ismaïla Madior Fall


"Les facteurs de violence électorale sont affermis", selon Ismaïla Madior Fall
Le professeur droit constitutionaliste, Ismaïla Madior Fall, a noté l’existence et l’affermissement de facteurs de violence électorale à moins de trois mois de l’élection présidentielle sénégalaise.

‘’Au Sénégal, les facteurs d’une violence électorale sont affermis’’, a-t-il dit lors d’une table-ronde samedi, déplorant l’absence d’un accord total entre différents intervenants du processus électoral.

L’Association des professionnels de la presse en ligne (APPEL) a organisé ce panel sur le thème "Germes et conséquences de la violence électorale : rôle et responsabilité des médias et des politiques".

Le professeur Fall a également souligné le point de l’organisation des élections qui sort de la compétence du ministère de l’Intérieur, en faveur du ministère chargé Elections.

Cheikh Guèye a été nommé, fin juillet dernier, ministre chargé des Elections. Il était le Directeur général des élections, un poste créé en mars 1998, et qu’il a occupé jusqu’à son entrée au gouvernement.

Sous sa direction, la DGE a organisé les deux tours de l’élection présidentielle de 2000, le référendum et les élections législatives de 2001, l’élection présidentielle et les élections législatives et sénatoriales de 2007, ainsi que les élections locales de 2009.

‘’Si les principales parties prenantes au processus parviennent à surmonter la zone de turbulence que constitue la problématique de la candidature de Wade, le Sénégal pourra aspirer et définitivement à des élections apaisées’’, a dit Ismaïla Madior Fall.

Par ailleurs, il a souligné la nécessité pour les acteurs d’avoir ‘’une connaissance précise du système électoral notamment du rôle dévolu à certains organes notamment le CNRA (Conseil national de régulation de l’audiovisuel, NDLA), le pouvoir des magistrats, etc.’’.

‘’Beaucoup de problèmes résultent en période de campagne de l’ignorance des règles car celles-ci sont mouvantes’’, a-t-il fait remarquer.

Mouhamadou Tidiane Kassé, journaliste et directeur des rédactions de Walfadjri, a également invité ses confrères à se rappeler le sens de leurs responsabilités, sans tomber dans l’autocensure.

‘’La décroissance des violences électorales au Sénégal est due en grande partie au rôle prépondérant de la presse […] ces dernières années’’, a-t-il dit.

M. Kassé a estimé que ‘’la violence est latente dans la société, mais qu’il incombe aux médias de savoir comment les traiter pour atténuer certaines violences’’.

De son côté, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Thierno Lô, qui intervenait lors du panel, s’est insurgé contre un certain traitement de l’information que le responsable politique juge ‘’parfois tendancieux’’ de la part de la presse.

‘’Je ne pense pas que le problème du Sénégal soit du fait des politiques, mais [il relève] surtout de la position des médias’’, selon M. Lô qui est aussi un responsable de la communication du candidat-président Abdoulaye Wade.

Doutant de l’objectivité de certains groupes de presse, M. Lô a estimé que leur position de médiateurs doit être revue dans la mesure où leurs propriétaires ont "jeté le masque" pour se lancer en politique.

Les électeurs sénégalais sont convoqués pour le scrutin de l’élection présidentielle, le 26 février 2012. La même année, ils vont élire les députés à l’Assemblée nationale.

‘’Nous espérons donc que les prochains scrutins vont dérouler dans la paix, la tranquillité et la plus grande fraternité’’, a déclaré le ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom, samedi devant la plénière du Sénat.

‘’Nous espérons aller vers des élections apaisées parce que toutes les garanties de transparence, de liberté et de démocratie pour la tenue de ces élections sont aujourd’hui réunies. En tout état de cause, force restera à la loi’’, a-t-il dit.

Le ministre des Elections, Cheikh Guèye, affirmait mercredi dernier au Sénat la vigilance qui est la sienne pour les échéances électorales de 2012 et invitait les électeurs à prendre soin de leurs documents administratifs, la carte nationale d’identité et la carte d’électeur.

‘’La carte d’électeur n’est pas la carte d’identité qui est une carte permanente. Car, à chaque fois que vous la perdez, vous pouvez avoir une autre’’, a précisé le ministre selon qui, la carte d’électeur est politiquement chargée.

( APS )
Dimanche 4 Décembre 2011




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