Depuis ce lundi matin, les journalistes d'iTélé sont appelés à voter une motion de défiance contre la direction de la chaîne.
Le scrutin électronique, ouvert jusqu’à vendredi, doit décider de la réponse d’une rédaction vent debout contre l’arrivée fin mai de Serge Nedjar à la tête de la chaîne d’information continue. En quelques jours seulement, celui qui conserve en parallèle ses autres fonctions de directeur général de "Direct Matin", le quotidien gratuit du groupe Bolloré et de président de la régie publicitaire du groupe, a réussi à mettre la chaîne en état de choc.
L'objectif de rigueur budgétaire dénoncé
Tout a commencé mercredi dernier. Ce 1er juin, la rencontre entre deux délégués de la Société des Journalistes (SDJ) d’iTélé et un triumvirat de direction composé de Jean-Christophe Thiery, le président du groupe Canal+, de Gérald Brice Viret, le directeur des antennes et donc de Serge Nedjar, le nouveau patron d’iTélé, a tourné à l’orage.
Selon nos informations, les échanges sont vifs, pour ne pas dire agressifs. D’entrée, Serge Nedjar cadre la discussion sur son objectif de rigueur budgétaire. Selon la direction, la chaîne a perdu 20 millions d’euros l’année dernière, un chiffre contesté par les syndicats selon lesquels cette perte ne prendrait pas en compte les recettes internes au groupe, à savoir les droits reversés par Canal+ et D8 pour utiliser les services d’iTélé.
Serge Nedjar fait alors part de sa volonté de ne pas forcément reconduire une soixantaine de CDD, "ce qui représente quasiment un tiers des effectifs de la chaîne", note une source interne. Il fait également part de ses pistes pour maximiser les recettes de la chaîne, d’abord "en vendant de la pub", ce qui est le lot commun de toutes les chaînes commerciales. Mais il avance des solutions plus "innovantes" et beaucoup plus contestables, voire carrément inacceptables pour des journalistes.
Des solutions jugées inacceptables
Pour Serge Nedjar en effet, un des moyens de gagner de l’argent serait par exemple de "faire des patrons en interview", ce qui laisse entrevoir une politique d’entretiens à visée plus promotionnelle que journalistique.
Dans le même ordre d’idée, Serge Nedjar envisage de "faire rentrer des programmes pour les sponsors", ce qui peut sous-entendre une volonté de se lancer dans les publireportages, ces programmes directement commandés, financés, voire produits par des entreprises ou des institutions, comme les pages de "Direct Matin" en sont pleines.
Face aux objections d’Olivier Ravanello, le président de la SDJ, le ton du patron se durcit. "Vous ferez ce qu’on vous dit de faire, il n’y aura pas de discussion", aurait affirmé en substance le nouveau patron d’iTélé, avant de se montrer carrément menaçant :
"Quand je vous vois, franchement, cela ne donne pas envie. Les journalistes qui résistent comme vous j’en ai vu en presse écrite et ils sont au chômage aujourd’hui. L’argent doit rentrer", aurait-il complété.
Le dialogue est rompu
Face à ses rodomontades guerrières, le dialogue est rompu à iTélé. "L’heure est à la remise au pas éditoriale", s’est alarmé Olivier Ravanello devant la rédaction de la chaîne.
Sur le plan juridique, l’inspection du travail a été saisie par le Comité d’entreprise de Canal Plus, deux jours plus tard : en cause, l’annonce du projet de suppression de la soixantaine de CDD d’iTélé prononcée par le nouveau patron sans avoir saisi le Comité d’entreprise au préalable.
Le personnel de la chaîne est donc invité ce lundi à voter une motion de défiance, dont les résultats ne seront pas connus avant la fin de la semaine.
Le scrutin électronique, ouvert jusqu’à vendredi, doit décider de la réponse d’une rédaction vent debout contre l’arrivée fin mai de Serge Nedjar à la tête de la chaîne d’information continue. En quelques jours seulement, celui qui conserve en parallèle ses autres fonctions de directeur général de "Direct Matin", le quotidien gratuit du groupe Bolloré et de président de la régie publicitaire du groupe, a réussi à mettre la chaîne en état de choc.
L'objectif de rigueur budgétaire dénoncé
Tout a commencé mercredi dernier. Ce 1er juin, la rencontre entre deux délégués de la Société des Journalistes (SDJ) d’iTélé et un triumvirat de direction composé de Jean-Christophe Thiery, le président du groupe Canal+, de Gérald Brice Viret, le directeur des antennes et donc de Serge Nedjar, le nouveau patron d’iTélé, a tourné à l’orage.
Selon nos informations, les échanges sont vifs, pour ne pas dire agressifs. D’entrée, Serge Nedjar cadre la discussion sur son objectif de rigueur budgétaire. Selon la direction, la chaîne a perdu 20 millions d’euros l’année dernière, un chiffre contesté par les syndicats selon lesquels cette perte ne prendrait pas en compte les recettes internes au groupe, à savoir les droits reversés par Canal+ et D8 pour utiliser les services d’iTélé.
Serge Nedjar fait alors part de sa volonté de ne pas forcément reconduire une soixantaine de CDD, "ce qui représente quasiment un tiers des effectifs de la chaîne", note une source interne. Il fait également part de ses pistes pour maximiser les recettes de la chaîne, d’abord "en vendant de la pub", ce qui est le lot commun de toutes les chaînes commerciales. Mais il avance des solutions plus "innovantes" et beaucoup plus contestables, voire carrément inacceptables pour des journalistes.
Des solutions jugées inacceptables
Pour Serge Nedjar en effet, un des moyens de gagner de l’argent serait par exemple de "faire des patrons en interview", ce qui laisse entrevoir une politique d’entretiens à visée plus promotionnelle que journalistique.
Dans le même ordre d’idée, Serge Nedjar envisage de "faire rentrer des programmes pour les sponsors", ce qui peut sous-entendre une volonté de se lancer dans les publireportages, ces programmes directement commandés, financés, voire produits par des entreprises ou des institutions, comme les pages de "Direct Matin" en sont pleines.
Face aux objections d’Olivier Ravanello, le président de la SDJ, le ton du patron se durcit. "Vous ferez ce qu’on vous dit de faire, il n’y aura pas de discussion", aurait affirmé en substance le nouveau patron d’iTélé, avant de se montrer carrément menaçant :
"Quand je vous vois, franchement, cela ne donne pas envie. Les journalistes qui résistent comme vous j’en ai vu en presse écrite et ils sont au chômage aujourd’hui. L’argent doit rentrer", aurait-il complété.
Le dialogue est rompu
Face à ses rodomontades guerrières, le dialogue est rompu à iTélé. "L’heure est à la remise au pas éditoriale", s’est alarmé Olivier Ravanello devant la rédaction de la chaîne.
Sur le plan juridique, l’inspection du travail a été saisie par le Comité d’entreprise de Canal Plus, deux jours plus tard : en cause, l’annonce du projet de suppression de la soixantaine de CDD d’iTélé prononcée par le nouveau patron sans avoir saisi le Comité d’entreprise au préalable.
Le personnel de la chaîne est donc invité ce lundi à voter une motion de défiance, dont les résultats ne seront pas connus avant la fin de la semaine.
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