La secrète stratégie anti-fraude de Macky Sall.

DAKARACTU.COM  Formé à And-Jëf / Parti africain pour le développement et le socialisme (AJ/PADS), une formation de gauche connue pour sa capacité à organiser les masses, le leader de l’Alliance pour la République (APR), Macky Sall, est en train de mettre en place un mécanisme tentaculaire de surveillance du processus électoral à la base. Dénommés « unités de vigilance opérationnelles » (uvo), des groupes de jeunes de son parti sont en train de se mettre en place dans toutes les communes et communautés rurales du pays. Le 30 juillet, Abdou Mbow, responsable des jeunes de l’APR, a mis en route l’uvo de Kaolack, en présence de centaines de personnes. Il achevait ainsi l’installation de ces structures dans toutes les grandes villes, avant d’attaquer les villes secondaires et les villages. Selon la lettre circulaire estampillée « confidentielle » portant la référence CN/COJER/ELECT/001/27/03/0011 qui en définit le format et le fonctionnement, « les uvo sont motivées par, d’une part, l’impératif d’encadrer le vote et, d’autre part, la nécessité de se doter des moyens de sécuriser le vote afin d’en valider la transparence d’abord et, ensuite, de barrer la route aux inévitables tentatives du pouvoir de confisquer les suffrages des citoyens au travers de multiples artifices dont il est coutumier. » Ancien ministre de l’Intérieur, directeur de campagne d’Abdoulaye Wade à l’occasion de la présidentielle contestée de 2007, Macky Sall sait de quoi il parle. Si bien que la lettre circulaire citée plus haut ajoute : « Il faut qu’à l’échelle des communes et des communautés rurales soient identifiés, mobilisés et organisés, dans un cadre unique structuré, des jeunes Républicains, aux fins de prendre en charge les grandes tâches pratiques liées à la gestion de la présidentielle mais aussi de la massification et de l’animation du parti. Le nombre de jeunes pour chaque localité est fixé à 200. » Les uvo, composées de jeunes coordonnateurs ou membres de comités, sont dirigées chacune par un bureau de dix élus.

 

Macky Sall, qui a recommandé à ses nouveaux alliés de l’opposition de s’intéresser de près au fichier électoral, doit détenir des informations graves qui le poussent à mettre en place une si lourde artillerie de guerre contre la fraude électorale.