L’emballement de la violence.

DAKARACTU.COM Le Sénégal s’enfonce peu à peu dans la violence. Serigne Mansour Sy « Djamil », khalife de Fass, a été attaqué le 10 juillet aux gaz asphyxiants alors qu’il prédisait une cérémonie consacrée à des enfants de non-voyants à Thiaroye, dans la banlieue dakaroise. Organisé à des faits humanitaires, l’événement a pris fin dès l’attaque. Le marabout a subi de graves brûlures aux yeux, ainsi qu’une trentaine de personnes présentes sur les lieux. Vieux militant de la gauche sénégalaise, aujourd’hui âgé de 60 ans, Serigne Mansour Sy « Djamil » s’apprêterait à déposer plainte suite à l’agression dont il a été victime. Dirigeant d’un mouvement citoyen, il était le 23 juin parmi les manifestants face à l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait du projet de réforme constitutionnelle instituant le ticket président – vice-président. C’est au cours de cette manifestation qu’Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), a été sauvagement agressé par des nervis recrutés par le tonitruant Farba Senghor, un iconoclaste « foi du roi ». La violence physique s’installe peu à peu au Sénégal. Des années après que son crâne a été défoncé au marteau, Talla Sylla attend toujours que ses bourreaux soient jugés. Tout comme Farba Senghor, commanditaire de l’agression des journaux L’As et 24h Chrono, coule toujours une paisible impunité. Et a même pu s’offrir le luxe de récidiver le 23 juin.