L'arroseur arrosé, Anita Diop contre Pastef ( Par Birame Waltako Ndiaye )


L'arroseur arrosé, Anita Diop contre Pastef ( Par Birame Waltako Ndiaye )
Anita Diop fatigue les amis de Mimi Touré, ex-adversaire de Pastef, devenue l’ennemie des adversaires de Sonko. Se cachant derrière un pseudonyme, il ou elle use et abuse de VAR, de recoupements et de rappels à la sauce aigre-douce. Anita Diop est souvent dans la déconstruction et, parfois, dans la propagande. Son nom de famille d’emprunt lui va comme un gant. Dans l’atmosphère balbutiante d’interpellations et de chasse des mauvaises langues, Thierno Bocoum parle de malaise du camp au pouvoir, en raison du passé récent d'un nombre non négligeable de thuriféraires du régime actuel. Autant dire que le délit d'offense au chef de l'État a de beaux jours devant nous, et ce, à juste titre.

Il n'y a pas mille solutions pour arriver à ré-assainir l'espace politique. Pour ce faire, Diomaye, Sonko et leurs ouailles devront, sur la base de l'expérience malheureuse des dix dernières années, reconnaitre leur part de responsabilité dans la chienlit. C'est ainsi que l'herbe sera coupée sous les pieds des opposants d'aujourd'hui. L'excuse de provocation ne peut justifier aucune conduite désobligeante à l'égard des institutions. Les appels autoritaires à condamner sans nuances ni diagnostic ne résistent pas, non plus, au devoir de mémoire.

À la suite d’une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme, le délit d’offense au chef de l’État a définitivement supprimé ce délit du droit pénal français.  C’était après avoir été retenu contre un homme qui avait brandi en 2008 à l’encontre de Nicolas Sarkozy une affiche sur laquelle figurait la phrase « Casse-toi pov’con ». Néanmoins, ce serait fou de les singer en ouvrant, dans un pays comme le nôtre, une brèche dangereuse pour toutes formes d’abus attentatoires à la sacralité des institutions et à l’autorité de ceux qui les incarnent.

La démocratie ne s’incarne pas seulement à travers la vitalité et le prestige des institutions. Elle se manifeste d’abord par la civilité, la tolérance et la rationalité dans le débat public. Certes, ce sera politiquement fatal que Sonko ou Diomaye reconnaisse une quelconque implication dans la surenchère des bravades et des insanités. Cependant, ils devront assumer une posture autoritaire de sergent-redresseur. Dans ce cas, libre aux autres de leur rappeler sans cesse leurs écarts d'antan.

Birame Waltako Ndiaye
Jeudi 25 Juillet 2024
Dakaractu



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