L'UE renforce l’opération navale contre les passeurs en Méditerranée

L'opération navale européenne en méditerranée, rebaptisée "Sophia", passe à une nouvelle phase de sa lutte contre les passeurs, mercredi. Les navires de l'Union européenne pourront désormais arraisonner les bateaux des trafiquants.


L’opération navale de lutte contre les réseaux criminels de passeurs de migrants en Méditerranée, conduite par l'Union européenne (UE), prend une nouvelle envergure, mercredi 7 octobre. Désormais, les navires européens seront "en mesure d'arraisonner les bateaux [des trafiquants], de les fouiller et de les saisir" plutôt que de simplement "rassembler des informations", expliquait la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, le 24 septembre.

La décision de passer à une phase plus offensive a été prise par les ambassadeurs du Comité de politique et de sécurité de l'UE, qui ont également donné leur accord pour que soit rebaptisée l’opération. Anciennement "EU Navfor Med", la campagne navale prend le nom de "Sophia", du prénom d'une fillette née sur un navire européen après le sauvetage d'une embarcation en perdition.

Sophia, aujourd'hui âgée d'un mois, est née sur le navire allemand Schlewig-Holstein, qui participe depuis juin à la mission et dont l’équipage a sauvé les parents de l’enfant, originaires de Somalie, avait expliqué la haute représentante de l'UE pour les Affaires extérieures.

"L’UE est là pour combattre les trafiquants, pas pour faire nurserie"

La proposition de rebaptiser la mission, annoncée par Mogherini avant d'avoir reçu l'aval à l'unanimité des Vingt-Huit, n’a semble-t-il pas plu à tous les États-membres. "Certains estimaient que l'Union européenne était là pour combattre les trafiquants, pas pour faire nurserie", a expliqué une source européenne. Les mêmes seraient "chagrins parce qu'ils ont eu le sentiment d'avoir été court-circuités par la haute représentante, à laquelle on ne cesse par ailleurs de demander de faire montre de leadership", a poursuivi cette source, se rangeant au côté de la chef de la diplomatie européenne.

Federica Mogherini s'était montrée convaincue que cette mission serait "très efficace", même si elle est pour l'instant limitée aux eaux internationales, en attendant un feu vert du Conseil de sécurité et l'aval de Tripoli pour opérer cette fois dans les eaux libyennes, à moins de 12 miles nautiques des côtes.


France24

Mercredi 7 Octobre 2015




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