Il y a quarante-sept ans, jour pour jour, que l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), autrefois appelée Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), avait été portée sur les fonts baptismaux. Aujourd'hui, le 20 mars 2017, les 274 millions de locuteurs francophones dans toute leur diversité et les amoureux de la langue de Molière répartis aux quatre coins de la planète, célèbrent la Journée internationale de la Francophonie.
Une Francophonie internationale et institutionnelle qui, comme en témoigne le nombre d'adhésions à chaque Sommet, ne cesse de s'élargir, de se consolider et d'étendre ses tentacules même au-delà de liens linguistiques et historiques qui, autrefois, unissaient les pères fondateurs et constituaient le fondement même de l'Organisation.
Aujourd'hui la Francophonie, au travers de la langue que nous avons en partage, est devenue une grande famille élargie et composée à la fois d'hommes et de femmes dont le français est leur langue maternelle, de ceux et celles qui l'ont reçue en héritage colonial, et de tous les autres qui l'ont choisie ou choisissent allègrement de l'apprendre.
C'est donc une Francophonie vivante qui non seulement affirme sa diversité, mais utilise la langue française pour promouvoir la diversité culturelle non pas comme un obstacle, plutôt comme un pilier essentiel et une valeur ajoutée au développement socio-économique de nos sociétés.
Par les temps qui courent, il me semble nécessaire de souligner aussi à l'intérieur de nos États que la diversité culturelle est une richesse. Je pense profondément que cela mérite d'être mentionné très clairement surtout en ce moment où la montée du populisme et la démagogie xénophobe ont le vent dans les voiles dans certaines de nos vieilles démocraties occidentales, notamment en ce qui concerne les questions relatives aux politiques d'immigration, d'intégration et de droit d'asile.
En effet, certains acteurs politiques, en mal de positionnement, n'osent pas dire tout haut à quel point la diversité culturelle est une richesse indispensable dans nos sociétés de plus en plus mondialisées, ni même défendre publiquement les droits de minorités vulnérables, par crainte de perdre des voix de leurs électeurs qui sont parfois hostiles aux étrangers.
Mais la Francophonie, c'est aussi un espace fondé sur de valeurs partagées que sont la primauté de l'état de droit et le respect des libertés fondamentales, la démocratie et le respect des droits de la personne, qui sont enchâssées dans la Charte de la Francophonie comme support juridique et socle de l'édifice francophone. Et, sur ces points, on s'attend à ce que la Francophonie soit ferme dans son action.
En effet, ce qui est jugé inacceptable et intolérable au Canada, en France, en Belgique, en Suisse ou au Luxembourg, doit l'être également dans les autres pays, tel qu'au Burundi ou en République démocratique du Congo. On ne doit pas se complaire dans un rôle d'observateur inactif alors que pendant ce temps, de centaines de milliers de vies humaines périssent sans défense.
Ne soyons pas gênés de reconnaître que, comparativement à d'autres espaces linguistiques, l'espace francophone est celui où la démocratie balbutie encore. C'est aussi l'un des espaces les plus troublées du monde, notamment le continent africain, avec de nombreux cas de violations sérieuses et systématiques des droits humains, des restrictions et l'usage de la violence excessive par les forces de l'ordre pour réprimer les manifestations pacifiques, etc. Il y a absence d'une véritable démocratie représentative dans de nombreux pays membres de l'OIF.
On attend de l'OIF qu'elle soit vigilante et accompagne sans complaisance les États membres à consolider les principes démocratiques, la primauté de l'état de droit et le respect des droits de la personne.
Si nous voulons réellement construire ensemble un futur commun basé sur le respect de valeurs partagées, l'OIF doit savoir apporter des réponses durables et appropriées aux nombreuses situations d'instabilité politiques récurrentes et de guerres qui secouent de nombreux pays de l'espace francophone. Autrement, on ne saurait prétendre que la Francophonie devienne une force politique et économique capable de peser dans la balance des relations internationales et de faire entendre sa voix sur la scène mondiale.
Isidore KWANDJA NGEMBO, Politologue
Une Francophonie internationale et institutionnelle qui, comme en témoigne le nombre d'adhésions à chaque Sommet, ne cesse de s'élargir, de se consolider et d'étendre ses tentacules même au-delà de liens linguistiques et historiques qui, autrefois, unissaient les pères fondateurs et constituaient le fondement même de l'Organisation.
Aujourd'hui la Francophonie, au travers de la langue que nous avons en partage, est devenue une grande famille élargie et composée à la fois d'hommes et de femmes dont le français est leur langue maternelle, de ceux et celles qui l'ont reçue en héritage colonial, et de tous les autres qui l'ont choisie ou choisissent allègrement de l'apprendre.
C'est donc une Francophonie vivante qui non seulement affirme sa diversité, mais utilise la langue française pour promouvoir la diversité culturelle non pas comme un obstacle, plutôt comme un pilier essentiel et une valeur ajoutée au développement socio-économique de nos sociétés.
Par les temps qui courent, il me semble nécessaire de souligner aussi à l'intérieur de nos États que la diversité culturelle est une richesse. Je pense profondément que cela mérite d'être mentionné très clairement surtout en ce moment où la montée du populisme et la démagogie xénophobe ont le vent dans les voiles dans certaines de nos vieilles démocraties occidentales, notamment en ce qui concerne les questions relatives aux politiques d'immigration, d'intégration et de droit d'asile.
En effet, certains acteurs politiques, en mal de positionnement, n'osent pas dire tout haut à quel point la diversité culturelle est une richesse indispensable dans nos sociétés de plus en plus mondialisées, ni même défendre publiquement les droits de minorités vulnérables, par crainte de perdre des voix de leurs électeurs qui sont parfois hostiles aux étrangers.
Mais la Francophonie, c'est aussi un espace fondé sur de valeurs partagées que sont la primauté de l'état de droit et le respect des libertés fondamentales, la démocratie et le respect des droits de la personne, qui sont enchâssées dans la Charte de la Francophonie comme support juridique et socle de l'édifice francophone. Et, sur ces points, on s'attend à ce que la Francophonie soit ferme dans son action.
En effet, ce qui est jugé inacceptable et intolérable au Canada, en France, en Belgique, en Suisse ou au Luxembourg, doit l'être également dans les autres pays, tel qu'au Burundi ou en République démocratique du Congo. On ne doit pas se complaire dans un rôle d'observateur inactif alors que pendant ce temps, de centaines de milliers de vies humaines périssent sans défense.
Ne soyons pas gênés de reconnaître que, comparativement à d'autres espaces linguistiques, l'espace francophone est celui où la démocratie balbutie encore. C'est aussi l'un des espaces les plus troublées du monde, notamment le continent africain, avec de nombreux cas de violations sérieuses et systématiques des droits humains, des restrictions et l'usage de la violence excessive par les forces de l'ordre pour réprimer les manifestations pacifiques, etc. Il y a absence d'une véritable démocratie représentative dans de nombreux pays membres de l'OIF.
On attend de l'OIF qu'elle soit vigilante et accompagne sans complaisance les États membres à consolider les principes démocratiques, la primauté de l'état de droit et le respect des droits de la personne.
Si nous voulons réellement construire ensemble un futur commun basé sur le respect de valeurs partagées, l'OIF doit savoir apporter des réponses durables et appropriées aux nombreuses situations d'instabilité politiques récurrentes et de guerres qui secouent de nombreux pays de l'espace francophone. Autrement, on ne saurait prétendre que la Francophonie devienne une force politique et économique capable de peser dans la balance des relations internationales et de faire entendre sa voix sur la scène mondiale.
Isidore KWANDJA NGEMBO, Politologue
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