JO-2020/ Quand l’usage du drapeau impérial fait ressurgir le climat "ni-paix, ni guerre" entre Séoul et Tokyo


Suite aux inquiétudes du gouvernement sud-coréen de voir le drapeau impérial japonais flotter lors des jeux olympiques prévus en 2020 à Tokyo, le parlement a adopté ce lundi une résolution exhortant le Japon à interdire son utilisation qui symbolise le passé militariste nippon dans la péninsule sud-coréenne. La déclaration demande au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo d'interdire aux spectateurs de brandir le drapeau du soleil levant ou de porter des vêtements décorés de ce motif pendant les JO. Les Coréens considèrent le drapeau comme un symbole du militarisme japonais de la première moitié du XXe siècle. La résolution, approuvée par 196 voix contre 3, appelle également le gouvernement à s'engager activement auprès de la communauté internationale pour sensibiliser les populations aux connotations impérialistes du drapeau et faire des efforts diplomatiques pour empêcher son utilisation lors de toutes les manifestations et compétitions internationales officielles.
 
Cette décision était plutôt prévisible si l’on fait une rétrospection sur les actes récents qui ont défrayé la chronique. Tout est parti du séjour effectué par des responsables du Comité sportif et olympique coréen qui se sont rendus à Tokyo à la fin du mois dernier et ont pu déposer une plainte auprès de leurs homologues japonais tout en exigeant un changement de position. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Kim In-chul avait d’ailleurs annoncé au cours d’une conférence de presse que le fait d’ « utiliser un événement sportif à des fins politiques contrevient aux codes éthiques ».
 
Un professeur de l'université Sungshin avait réussi à mener une vaste campagne auprès des médias internationaux, soit trente-et-un au total pour leur demander d'empêcher l'usage par le Japon du drapeau du Soleil-Levant durant les Jeux olympiques d'été de Tokyo 2020. Seo Kyoung-duk s’appuyait dans ses courriels sur les dispositions de la Charte olympique, notamment l’article 50-2 qui n'autorise aucune sorte de manifestation ou de propagande politique.
 
La dernière en date est l’approbation par la commission parlementaire sud-coréenne de la culture, des sports et du tourisme de la motion exhortant Tokyo à interdire l'utilisation du drapeau pendant les JO 2020.
 
Le directeur des études asiatiques au campus de la Temple University à Tokyo, Jeff Kingston avait déclaré à ce sujet que « La croix gammée nazie est intimement liée à la Gestapo, à l’Holocauste et aux horreurs du nazisme ».
 
Pour sa part, le gouvernement nippon a récusé les allégations brandies par son voisin en indiquant que « le drapeau "Soleil levant" – un rayon de soleil à 16 rayons – est distinct du drapeau japonais "Hinomaru", légalement désigné drapeau national en 1999 ».
 
Il va sans dire que le dernier mot revient à l’instance dirigeante du Football mondial, la FIFA, qui a dû trancher à bien des occasions dans des cas similaires...
Mardi 1 Octobre 2019




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