L’acte est ignoble. Un père, Abibou Diop, qui entretient des relations sexuelles avec sa fille aînée de 15 ans. Une fille issue d’un viol dont il a été l’auteur. En effet, sa mère a été violée, alors qu’elle travaillait comme domestique dans le domicile du prévenu, avant que leur union ne soit scellée. Ainsi, le dossier jugé hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar a été teinté d’émotion. Elle a réveillé les vieux démons chez la maman de la victime. Traumatisée, cette dernière n’a pu supporter cette douleur qui la ronge depuis l’éclatement de cette affaire d’inceste qui s’est déroulée à Bargny. Elle s’est évanouie avant même la fin du procès. Elle n’a même pas pu comparaître devant la barre pour donner sa version des faits. Le juge s’est contenté de ses déclarations tenues lors de l’enquête préliminaire. Evacuée à l’hôpital à la fin de l’audience par les sapeurs-pompiers, c’est à son réveil qu’elle a appris que son mari a été reconnu coupable de viol sur ascendant et pédophilie sur leur fille. Pour cela, le juge a tapé fort. A. Diop a été condamné à la peine maximale de 10 ans.
« Lors des ébats, je me couvrais le visage pour ne pas voir mon père »
Plus forte que sa mère, M. Diop a fait face à son père pour en découdre avec lui. Très en colère, l’élève en classe de 6ème est largement revenue sur les faits. « Il a commencé ses agissements le 03 janvier 2016. Mes frères et moi partageons la même chambre que mes parents. Je me couchais par terre. Il me retrouvait là-bas pour me faire des attouchements sexuels. Au début, il introduisait son doigt dans mes parties intimes. La première fois, j’avais peur d’en parler à ma maman et il a continué à le faire. La deuxième fois, c’était au mois de mai dernier. Et à chaque fois, mon père me menaçait et m’intimait l’ordre de ne rien dire à personne. Pire, il m’insultait lors des actes sexuels, après avoir fini de me déshabiller. C’est récemment que je m’en suis ouverte à ma mère », a-t-elle renseigné. Avant d’éclairer : « Parfois, il me rejoignait sur mon lit, avant que je n’aille à l’école, à 10 heures, en l’absence de ma mère. Idem pour les week-ends. Il a entretenu des rapports sexuels avec moi, à maintes reprises. »
Fatiguée, la victime a pris son courage à deux mains pour aller le dénoncer au commissariat. « J’avais une peur bleue de lui. Ce jour-à, il voulut encore abuser de moi. Comme toujours, il me disait : « jalal ci biir » (entre dans la chambre). J’ai fait exprès de fermer la porte de la maison. Là, j’ai couru directement à la police », a déclaré la jeune adolescente. A la question de l’avocat de la défense, Me Abdoul Aziz Ndiaye, de savoir si son client portait des préservatifs quand il couchait avec elle, M. Diop a rétorqué : « Lors des ébats, je me couvrais le visage pour ne pas le voir ». Tout en précisant : « Je n’ai pas de copain et aucun homme ne m’a touché, auparavant. Mon père n’a jamais voulu que je sorte de la maison, même pas pour aller jouer avec mes amies ». Le certificat médical établira une défloraison hyménale.
Le papa : « je procédais à des vérifications »
En détention préventive, depuis le 24 février dernier, Abibou Diop, 49 ans, a nié les faits : « Elle ne raconte que des contrevérités. Elle a pris le mauvais chemin alors qu’elle est mineure. Si ce qu’elle dit est vrai, elle allait tomber enceinte depuis longtemps. Sa mère ne m’a jamais rien refusé. C’est une femme soumise. Lors de la fête de Korité passée, elle est rentrée vers 3 heures du matin. Elle était partie à une soirée dansante, sans nous aviser. Je l’ai rouée de coups à son retour. » Ne s’arrêtant pas là, A. D lui a ordonné d’aller dans les toilettes pour se déshabiller. Le père voulait procéder à des…vérifications. « C’était pour voir si elle est toujours vierge ou non. Sa maman nous attendait devant la porte. J’ai constaté des traces de sperme sur ses parties intimes », a-t-il indiqué.
A chaque fois qu’il procédait de la sorte, son épouse, a-t-il déclaré, lui disait d’arrêter car cela n’honorait pas leur fille. Il lui répondait : « Si elle veut que ça cesse, elle n’a qu’à arrêter de sortir pour aller retrouver les garçons ». Mieux, le chauffeur affirme que sa fille a été instrumentalisée par sa belle-famille. « La petite sœur de la femme de son oncle maternel m’a, un jour, accusé d’avoir voulu abuser d’elle, dans le dessein de me séparer de ma femme. Ainsi, une nuit, alors qu’on dormait tous dans la chambre, M. Diop a crié : «Yaay amna ku may lambatu». Sa mère s’est précipitée pour allumer la lampe. On n’a rien vu », a fait savoir le prévenu qui a reconnu être un ancien fumeur de chanvre indien.
L’assesseur Ngor Sène lui a rétorqué que même si c’est sa fille, cela ne lui donne pas le droit de toucher ses parties intimes. « Lorsque vous aviez des soupçons sur elle, pourquoi vous ne l’avez pas emmenée chez un gynécologue ? Ou même demander à sa mère, sa tante ou à une voisine de procéder à ce genre d’inspection ? » a-t-il questionné. « Je n’ai vérifié que 2 ou 3 fois. Je n’ai pas sollicité sa mère car je me disais qu’elle est complice. J’ai une fois averti sa grand-mère. Son petit ami s’appelle O. G », a servi le papa. Mais le juge l’a acculé : « Ils n’ont pas intérêt à monter une cabale contre vous. A l’enquête, vous avez voulu prendre la fuite, en tentant d’escalader le mur du commissariat». « C’est faux ! » a répondu le prévenu. Sa femme, dans le PV d’enquête, a déclaré : « Je n’ai jamais assisté mon mari et malgré mes interpellations sur ses actes, il a continué. Je n’ai jamais surpris ma fille avec un homme. » Comme sa fille, elle a soutenu l’accusation contre son conjoint.
Avocat de la partie civile, Me Emmanuel Padonou a souligné que malgré ses découvertes, Abibou Diop n’a jamais porté plainte contre O. G. Qu’en entendant le prévenu parler, il a l’impression d’être en face d’un prédateur. « Ce monsieur prend un malin plaisir à caresser les parties intimes de sa fille. Le mobile est la jouissance perverse », a asséné la robe noire avant de réclamer le franc symbolique. Parce que, a-t-il laissé entendre, M. Diop porte le préjudice dans sa chair. Ayant requis le maximum de la peine, le Parquet a soutenu que l’intention d’Abibou était d’avoir du plaisir sur son enfant. Le conseil de la défense a signalé qu’il n’y a aucune preuve matérielle dans cette affaire « cousue de fil blanc ». Sur ce, Me Abdoul Aziz Ndiaye a demandé la relaxe pure et simple pour le viol et la disqualification des actes d’attouchements en attentat à la pudeur. Le tribunal a vidé « cette affaire douloureuse » sur le siège. Et la sentence a été implacable pour le prévenu.
EnQuête
« Lors des ébats, je me couvrais le visage pour ne pas voir mon père »
Plus forte que sa mère, M. Diop a fait face à son père pour en découdre avec lui. Très en colère, l’élève en classe de 6ème est largement revenue sur les faits. « Il a commencé ses agissements le 03 janvier 2016. Mes frères et moi partageons la même chambre que mes parents. Je me couchais par terre. Il me retrouvait là-bas pour me faire des attouchements sexuels. Au début, il introduisait son doigt dans mes parties intimes. La première fois, j’avais peur d’en parler à ma maman et il a continué à le faire. La deuxième fois, c’était au mois de mai dernier. Et à chaque fois, mon père me menaçait et m’intimait l’ordre de ne rien dire à personne. Pire, il m’insultait lors des actes sexuels, après avoir fini de me déshabiller. C’est récemment que je m’en suis ouverte à ma mère », a-t-elle renseigné. Avant d’éclairer : « Parfois, il me rejoignait sur mon lit, avant que je n’aille à l’école, à 10 heures, en l’absence de ma mère. Idem pour les week-ends. Il a entretenu des rapports sexuels avec moi, à maintes reprises. »
Fatiguée, la victime a pris son courage à deux mains pour aller le dénoncer au commissariat. « J’avais une peur bleue de lui. Ce jour-à, il voulut encore abuser de moi. Comme toujours, il me disait : « jalal ci biir » (entre dans la chambre). J’ai fait exprès de fermer la porte de la maison. Là, j’ai couru directement à la police », a déclaré la jeune adolescente. A la question de l’avocat de la défense, Me Abdoul Aziz Ndiaye, de savoir si son client portait des préservatifs quand il couchait avec elle, M. Diop a rétorqué : « Lors des ébats, je me couvrais le visage pour ne pas le voir ». Tout en précisant : « Je n’ai pas de copain et aucun homme ne m’a touché, auparavant. Mon père n’a jamais voulu que je sorte de la maison, même pas pour aller jouer avec mes amies ». Le certificat médical établira une défloraison hyménale.
Le papa : « je procédais à des vérifications »
En détention préventive, depuis le 24 février dernier, Abibou Diop, 49 ans, a nié les faits : « Elle ne raconte que des contrevérités. Elle a pris le mauvais chemin alors qu’elle est mineure. Si ce qu’elle dit est vrai, elle allait tomber enceinte depuis longtemps. Sa mère ne m’a jamais rien refusé. C’est une femme soumise. Lors de la fête de Korité passée, elle est rentrée vers 3 heures du matin. Elle était partie à une soirée dansante, sans nous aviser. Je l’ai rouée de coups à son retour. » Ne s’arrêtant pas là, A. D lui a ordonné d’aller dans les toilettes pour se déshabiller. Le père voulait procéder à des…vérifications. « C’était pour voir si elle est toujours vierge ou non. Sa maman nous attendait devant la porte. J’ai constaté des traces de sperme sur ses parties intimes », a-t-il indiqué.
A chaque fois qu’il procédait de la sorte, son épouse, a-t-il déclaré, lui disait d’arrêter car cela n’honorait pas leur fille. Il lui répondait : « Si elle veut que ça cesse, elle n’a qu’à arrêter de sortir pour aller retrouver les garçons ». Mieux, le chauffeur affirme que sa fille a été instrumentalisée par sa belle-famille. « La petite sœur de la femme de son oncle maternel m’a, un jour, accusé d’avoir voulu abuser d’elle, dans le dessein de me séparer de ma femme. Ainsi, une nuit, alors qu’on dormait tous dans la chambre, M. Diop a crié : «Yaay amna ku may lambatu». Sa mère s’est précipitée pour allumer la lampe. On n’a rien vu », a fait savoir le prévenu qui a reconnu être un ancien fumeur de chanvre indien.
L’assesseur Ngor Sène lui a rétorqué que même si c’est sa fille, cela ne lui donne pas le droit de toucher ses parties intimes. « Lorsque vous aviez des soupçons sur elle, pourquoi vous ne l’avez pas emmenée chez un gynécologue ? Ou même demander à sa mère, sa tante ou à une voisine de procéder à ce genre d’inspection ? » a-t-il questionné. « Je n’ai vérifié que 2 ou 3 fois. Je n’ai pas sollicité sa mère car je me disais qu’elle est complice. J’ai une fois averti sa grand-mère. Son petit ami s’appelle O. G », a servi le papa. Mais le juge l’a acculé : « Ils n’ont pas intérêt à monter une cabale contre vous. A l’enquête, vous avez voulu prendre la fuite, en tentant d’escalader le mur du commissariat». « C’est faux ! » a répondu le prévenu. Sa femme, dans le PV d’enquête, a déclaré : « Je n’ai jamais assisté mon mari et malgré mes interpellations sur ses actes, il a continué. Je n’ai jamais surpris ma fille avec un homme. » Comme sa fille, elle a soutenu l’accusation contre son conjoint.
Avocat de la partie civile, Me Emmanuel Padonou a souligné que malgré ses découvertes, Abibou Diop n’a jamais porté plainte contre O. G. Qu’en entendant le prévenu parler, il a l’impression d’être en face d’un prédateur. « Ce monsieur prend un malin plaisir à caresser les parties intimes de sa fille. Le mobile est la jouissance perverse », a asséné la robe noire avant de réclamer le franc symbolique. Parce que, a-t-il laissé entendre, M. Diop porte le préjudice dans sa chair. Ayant requis le maximum de la peine, le Parquet a soutenu que l’intention d’Abibou était d’avoir du plaisir sur son enfant. Le conseil de la défense a signalé qu’il n’y a aucune preuve matérielle dans cette affaire « cousue de fil blanc ». Sur ce, Me Abdoul Aziz Ndiaye a demandé la relaxe pure et simple pour le viol et la disqualification des actes d’attouchements en attentat à la pudeur. Le tribunal a vidé « cette affaire douloureuse » sur le siège. Et la sentence a été implacable pour le prévenu.
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