Guinée Conakry : Le bloc de l’opposition exige la tenue de l’élection présidentielle à date…


En Guinée Conakry, une coalition d'opposition appelle le gouvernement de Mamady Doumbouya à organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils d'ici fin 2024, comme les militaires l'avaient annoncé en 2021. L'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie (ANAD) « dénonce vigoureusement le renoncement de la junte à ses engagements ». Pour l’opposition, Mamady Doumbouya « est déterminé à rester au pouvoir et à prolonger la période de transition jusqu'en 2025 ». En effet, le Premier ministre Amadou Oury Bah a déclaré en mars dernier, lors d’un entretien sur Rfi, que « la durée de la transition dépendra de ce que les acteurs en feront. Il y’a un besoin de finaliser le recensement administratif à vocation d’état civil, l’extraction pour avoir le fichier électoral, pour ensuite procéder au référendum indiqué par le président du CNRD, Mamady Doumbouya. Donc, ce qui est en train d’être fait va dans la direction de terminer le cap de la transition vers 2025 ».



L'ANAD n'est pas d'accord avec cette décision car, estimant que retarder le retour à l'ordre constitutionnel fera perdre au régime militaire « toute légitimité pour conduire la transition et exposera la Guinée à de graves risques ».  L'organisation appelle les habitants à manifester pour faire pression sur les militaires.Toutefois, cela ne sera pas facile, car le pays impose des restrictions sur les rassemblements et l'utilisation d'Internet. Toute manifestation est interdite depuis 2022 en Guinée, où les militaires ont pris le pouvoir par la force en septembre 2021. Les restrictions d'accès à Internet ont suscité l'indignation des civils et des journalistes.



Un « problème de sécurité » a été invoqué pour justifier ces mesures. Cependant, le bloc de l’opposition considère qu’il n'y a pas de problèmes de sécurité graves dans le pays. Par rapport aux pays voisins tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, où les militaires restent au pouvoir pour lutter efficacement contre les groupes armés, la Guinée estime l’opposition, ne connaît pas de tels problèmes. Le régime de Mamady Doumbouya a développé des relations avec Paris et ne craint pas les condamnations internationales et de la CEDEAO. Alors que les entreprises françaises continuent d'exercer une forte influence sur l'économie guinéenne, le maintien au pouvoir de Doumbouya est bénéfique pour le palais de l'Elysée. L'ancien président guinéen, Alpha Condé, était désireux de promouvoir la coopération avec la Chine et la Turquie, ce qui ne pouvait qu'avoir un impact négatif sur l'économie française. C'est pourquoi les analystes politiques internationaux voient l'influence de Paris derrière le coup d'État militaire en Guinée.



L'opposition politique entend défendre le droit des Guinéens à résoudre les problèmes économiques par la voie civile. Ainsi, pense t-elle, « il n'est pas nécessaire de recourir à l'armée pour résoudre les problèmes financiers » tout en dénonçant le fait que le général Doumbouya, qui « a usurpé le pouvoir avec l'aide de Paris », n'est apparemment pas pressé d'organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils.
Jeudi 23 Mai 2024
Dakaractu




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