L’ancien financier et élu local Fpi de Lakota explose contre ses anciens compagnons. Gaza Gazo donne les raisons profondes de son divorce avec Laurent Gbagbo.
Au départ vous étiez militant du Pdci, pris vous êtes allé au Fpi. Aujourd’hui vous êtes revenu au Pdci, qu’est-ce qui explique cette inconstance politique ?
Ce n’est pas du tout une inconstance politique. Le Pdci est pour moi le parti par lequel j’ai appris beaucoup de choses. Le Pdci m’a appris à faire la politique. Et le président Houphouët Boigny nous apprenait à faire de la vraie politique à travers le Mouvement des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (Meeci).
Ce mouvement a été notre initiation. La preuve, tous les grands du Pdci actuel sont du Meeci, pour ne citer que les Djedjé Mady, Maurice Kakou Guikahué et autres. Le Meeci a servi de base au Pdci dans lequel je me sentais bien. Mais, toute chose qui dure donne un certain sentiment. Et lorsque le président Gbagbo est venu s’entretenir avec moi, j’ai vu qu’il avait de très bonnes idées. En ce moment-là, il fallait opposer ses idées au président Bedié et j’ai eu la faiblesse de faiblir pour les idées que Gbagbo présentait et je suis allé au Fpi. J’ai milité au Fpi, j’ai fait ce que je pouvais pour Gbagbo. Ceux qui nous ont vus marcher ensemble savent de quoi je parle.
Bon, mais je rendais service à un homme en qui j’avais une grande confiance et je l’ai fait jusqu’au bout. Et en 2000, il a gagné les élections présidentielles, j’ai été content qu’il ait gagné ces élections. Il m’a proposé d’être maire à Lakota et j’avais hésité parce que cela faisait dix ans que j’avais quitté ma région pour le Gabon. Mais, surtout que Boga Doudou venait d’échouer deux fois à cette élection locale. Je suis parti et j’ai obtenu 67% des votes de mes parents. C’est comme ça que je suis venu au Fpi et c’est comme ça que je suis parti du Pdci.
Peut-on savoir de quoi est partie la discorde entre vous et votre ami Laurent que vous appréciez tant et vous ?
C’est une histoire d’homme qui nous a séparés. Un homme qui, à un moment donné pense qu’il ne peut plus être votre ami, que pouvez-vous faire ? Cet homme a choisi de ne plus être mon ami, je n’y pouvais rien. L’amitié ne se force pas.
On veut savoir la cause réelle de votre séparation.
La cause est que, Gbagbo est un homme et j’en suis un, mais à petit modèle par rapport à lui. Je suis quelqu’un qui a une famille : femme et enfants. S’il a eu des yeux dans la famille pour une autre personne que Gaza ça ne fait rien.
Est-ce l’appel à votre femme à ses côtés à la présidence qui vous a choqué?
Avant de le faire, il m’a demandé la permission et j’ai acceptée avec plaisir, parce que c’était un honneur pour moi que mon président choisisse ma femme comme collaboratrice.
C’est peut-être là où j’ai fait l’erreur (Ndlr : il marque un arrêt et soupire un bon coup). Bon, si chemin faisant, ils se sont trouvés des atomes crochus qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que vous le journaliste à ma place vous pouviez faire ? Rien. J’ai laissé faire, non pas parce que je l’ai souhaité. Mais, ce qu’un homme fait quand il se trouve dans une telle posture, je l’ai fait. Par la suite, le plan qu’ils avaient contre moi, était diabolique. C’est ce qui m’a déçu de Gbagbo.
Pouvez-vous êtes plus clair
Il s’agit de mon assassinat, de mon élimination physique que les deux ont mis en place. De ma femme, j’ai été très surpris qu’elle soit allée jusque-là. De Gbagbo, j’ai été encore plus surpris que cet ami qui sait que je l’aime beaucoup, aille jusque-là. Il a commencé à m’interdire la route du Gabon, de tout ce qu’un homme vit et que je ne vive plus. Et qu’on n’entende plus parler de Gaza. C’est ce qui a valu mon désistement à la candidature présidentielle et j’ai quitté le pays.
Vous avez dit avoir rendu assez de services à Gbagbo, peut-on connaitre la nature de ces gestes ?
J’ai rendu effectivement assez de services à un homme. Et lui-même ne peut le nier. J’ai fait financièrement pour lui, ce qu’un homme fait à un ami. Les voitures du Fpi, c’est moi qui les achetais, j’ai acheté sa voiture de commandement, je lui ai remis assez d’argent pour qu’il soit candidat et qu’il gagne en 2000. Donc, ce que j’ai fait pour Gbagbo est trop. Alors, j’ai été surpris qu’il ne veuille plus me recevoir et reçoive ma femme. Il a voulu brouiller mes relations avec l’oncle à ma femme, le président Oumar Bongo du Gabon qui ne me refusait rien. Sachez que grâce à la générosité du président Bongo, j’ai créé de nombreuses sociétés de pompes funèbres partout au Gabon.
Quel commentaire faites-vous de la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo ?
Mon regard est triste. Je pense à un homme qui a conquis le pouvoir et que le pouvoir a rendu fou. Malheureusement, le pouvoir l’a rendu fou. Quand ça se déroule comme ça, c’est la chute qui suit. Mais, lui succède un homme de caractère aussi. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire a un homme de caractère à sa tête. Et moi, j’ai beaucoup d’espoir pour la Côte d’Ivoire avec le président Ouattara parce que naturellement c’est un grand travailleur. Il a trois mois de pouvoir et vous voyez déjà qu’Abidjan bouger.
Qu’est-ce qui a bien pu justifier ce revirement idéologique au sein du Fpi qui a causé la chute de Gbagbo ?
Il n’écoutait plus personne. On ne donne pas de conseil à Gbagbo. Il se croyait trop intelligent par rapport à quiconque venait lui parler. Dans ces conditions ceux qui devaient lui donner des conseils se sont gardés de la faire. Voilà d’où vient sa chute. Le pouvoir Gbagbo ne pouvait finir que comme ça.
Je regardais sa chute venir, mais j’étais triste qu’il ne s’en soucie pas. J’étais malheureux pour les gens qui apparemment avaient son estime et qui ne pouvaient pas lui parler. Cette chute de Gbagbo ne me surprend pas. Dans un pays, un homme ne peut pas être le seul intelligent. Un président, il doit avoir autour de lui des intelligences qu’il doit écouter. Il a manqué à Gbagbo l’humilité, parce que même si tu es président de la République que tu es adulé, il faut savoir être humble.
Quel commentaire faites-vous des exigences des cadres Fpi exilés au Ghana qui réclament autre chose que la direction du parti à Abidjan ?
Je ne les suis pas bien dans leur raisonnement. Peut-être que l’ambiance de là-bas que je ne maîtrise pas fait que je n’ai pas la même appréciation qu’eux. Je ne peux pas penser comme eux et je ne peux même pas penser que quelqu’un pense comme eux. C’est leur façon de croire qu’ils aident leur parti, moi non.
Sur leur exigence de la libération de Gbagbo et de leurs camarades, qu’en pensez-vous ?
Je pense qu’ils ne sont pas justes. Gbagbo a été élu président de la Côte d’Ivoire pour cinq ans. Il a fait le double des années pour lesquelles il a été élu. Alors, qu’ils modèrent leurs ardeurs.
Quel est votre analyse des trois mois de gouvernance du président Ouattara ?
Le président Ouattara fait du bon travail pour le pays. Même les Frci dont on parle, regardez ce que le ministre Bakayoko fait. Il les désarme. Et eux ne sont pas tendres avec leurs éléments qui font des bêtises. Tu fais mal, on te le dit. Gbagbo pouvait-il le faire ? Tu es du Fpi, tu fais des bêtises on ne te dit rien. C’est pour cela qu’on a vu ici des choses qu’on ne devrait pas voir. Ouattara commence très bien son mandat, laissons-le faire.
Avez-vous pu mener des actions de réconciliation dans la
région de Lakota ?
Ma part dans la réconciliation nationale est évidente. De par ma position de maire, que je souhaite consolider, elle me donne la possibilité de parler constamment avec les parents pour leur faire comprendre que si on ne se réconcilie pas, on n’est plus une nation. A Lakota, lors du conflit armé entre les jeunes de Koudoulilié et les jeunes Dioulas, je suis allé les tous pour calmer la situation et ramener la paix. Je sensibilise les parents. Je leur demande de quitter la brousse pour revenir au village. Il est vrai qu’ils ont eu le sentiment à un moment donné d’avoir été brimés, qu’ils sachent à présent qu’on ne les touchera plus. Même moi, ma maison a failli être brulée par des parents mécontents de ma position pro-Rhdp. Ce qui fait que pendant toute la crise, j’étais chez moi à la maison aux Deux Plateaux.
Vous y êtes toujours ?
On m’a chassé. Ma femme m’a chassé de la maison. Nous avions acquis notre bâtiment au nom de notre fille qui a aujourd’hui 19 ans et qui étudie en France. Et comme c’est ma femme qui a la garde de l’enfant, elle a usé de cela pour m’expulser de la maison contre la volonté de ma fille.
Sam-wakouboué
( Avec L'Expression )
Au départ vous étiez militant du Pdci, pris vous êtes allé au Fpi. Aujourd’hui vous êtes revenu au Pdci, qu’est-ce qui explique cette inconstance politique ?
Ce n’est pas du tout une inconstance politique. Le Pdci est pour moi le parti par lequel j’ai appris beaucoup de choses. Le Pdci m’a appris à faire la politique. Et le président Houphouët Boigny nous apprenait à faire de la vraie politique à travers le Mouvement des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (Meeci).
Ce mouvement a été notre initiation. La preuve, tous les grands du Pdci actuel sont du Meeci, pour ne citer que les Djedjé Mady, Maurice Kakou Guikahué et autres. Le Meeci a servi de base au Pdci dans lequel je me sentais bien. Mais, toute chose qui dure donne un certain sentiment. Et lorsque le président Gbagbo est venu s’entretenir avec moi, j’ai vu qu’il avait de très bonnes idées. En ce moment-là, il fallait opposer ses idées au président Bedié et j’ai eu la faiblesse de faiblir pour les idées que Gbagbo présentait et je suis allé au Fpi. J’ai milité au Fpi, j’ai fait ce que je pouvais pour Gbagbo. Ceux qui nous ont vus marcher ensemble savent de quoi je parle.
Bon, mais je rendais service à un homme en qui j’avais une grande confiance et je l’ai fait jusqu’au bout. Et en 2000, il a gagné les élections présidentielles, j’ai été content qu’il ait gagné ces élections. Il m’a proposé d’être maire à Lakota et j’avais hésité parce que cela faisait dix ans que j’avais quitté ma région pour le Gabon. Mais, surtout que Boga Doudou venait d’échouer deux fois à cette élection locale. Je suis parti et j’ai obtenu 67% des votes de mes parents. C’est comme ça que je suis venu au Fpi et c’est comme ça que je suis parti du Pdci.
Peut-on savoir de quoi est partie la discorde entre vous et votre ami Laurent que vous appréciez tant et vous ?
C’est une histoire d’homme qui nous a séparés. Un homme qui, à un moment donné pense qu’il ne peut plus être votre ami, que pouvez-vous faire ? Cet homme a choisi de ne plus être mon ami, je n’y pouvais rien. L’amitié ne se force pas.
On veut savoir la cause réelle de votre séparation.
La cause est que, Gbagbo est un homme et j’en suis un, mais à petit modèle par rapport à lui. Je suis quelqu’un qui a une famille : femme et enfants. S’il a eu des yeux dans la famille pour une autre personne que Gaza ça ne fait rien.
Est-ce l’appel à votre femme à ses côtés à la présidence qui vous a choqué?
Avant de le faire, il m’a demandé la permission et j’ai acceptée avec plaisir, parce que c’était un honneur pour moi que mon président choisisse ma femme comme collaboratrice.
C’est peut-être là où j’ai fait l’erreur (Ndlr : il marque un arrêt et soupire un bon coup). Bon, si chemin faisant, ils se sont trouvés des atomes crochus qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que vous le journaliste à ma place vous pouviez faire ? Rien. J’ai laissé faire, non pas parce que je l’ai souhaité. Mais, ce qu’un homme fait quand il se trouve dans une telle posture, je l’ai fait. Par la suite, le plan qu’ils avaient contre moi, était diabolique. C’est ce qui m’a déçu de Gbagbo.
Pouvez-vous êtes plus clair
Il s’agit de mon assassinat, de mon élimination physique que les deux ont mis en place. De ma femme, j’ai été très surpris qu’elle soit allée jusque-là. De Gbagbo, j’ai été encore plus surpris que cet ami qui sait que je l’aime beaucoup, aille jusque-là. Il a commencé à m’interdire la route du Gabon, de tout ce qu’un homme vit et que je ne vive plus. Et qu’on n’entende plus parler de Gaza. C’est ce qui a valu mon désistement à la candidature présidentielle et j’ai quitté le pays.
Vous avez dit avoir rendu assez de services à Gbagbo, peut-on connaitre la nature de ces gestes ?
J’ai rendu effectivement assez de services à un homme. Et lui-même ne peut le nier. J’ai fait financièrement pour lui, ce qu’un homme fait à un ami. Les voitures du Fpi, c’est moi qui les achetais, j’ai acheté sa voiture de commandement, je lui ai remis assez d’argent pour qu’il soit candidat et qu’il gagne en 2000. Donc, ce que j’ai fait pour Gbagbo est trop. Alors, j’ai été surpris qu’il ne veuille plus me recevoir et reçoive ma femme. Il a voulu brouiller mes relations avec l’oncle à ma femme, le président Oumar Bongo du Gabon qui ne me refusait rien. Sachez que grâce à la générosité du président Bongo, j’ai créé de nombreuses sociétés de pompes funèbres partout au Gabon.
Quel commentaire faites-vous de la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo ?
Mon regard est triste. Je pense à un homme qui a conquis le pouvoir et que le pouvoir a rendu fou. Malheureusement, le pouvoir l’a rendu fou. Quand ça se déroule comme ça, c’est la chute qui suit. Mais, lui succède un homme de caractère aussi. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire a un homme de caractère à sa tête. Et moi, j’ai beaucoup d’espoir pour la Côte d’Ivoire avec le président Ouattara parce que naturellement c’est un grand travailleur. Il a trois mois de pouvoir et vous voyez déjà qu’Abidjan bouger.
Qu’est-ce qui a bien pu justifier ce revirement idéologique au sein du Fpi qui a causé la chute de Gbagbo ?
Il n’écoutait plus personne. On ne donne pas de conseil à Gbagbo. Il se croyait trop intelligent par rapport à quiconque venait lui parler. Dans ces conditions ceux qui devaient lui donner des conseils se sont gardés de la faire. Voilà d’où vient sa chute. Le pouvoir Gbagbo ne pouvait finir que comme ça.
Je regardais sa chute venir, mais j’étais triste qu’il ne s’en soucie pas. J’étais malheureux pour les gens qui apparemment avaient son estime et qui ne pouvaient pas lui parler. Cette chute de Gbagbo ne me surprend pas. Dans un pays, un homme ne peut pas être le seul intelligent. Un président, il doit avoir autour de lui des intelligences qu’il doit écouter. Il a manqué à Gbagbo l’humilité, parce que même si tu es président de la République que tu es adulé, il faut savoir être humble.
Quel commentaire faites-vous des exigences des cadres Fpi exilés au Ghana qui réclament autre chose que la direction du parti à Abidjan ?
Je ne les suis pas bien dans leur raisonnement. Peut-être que l’ambiance de là-bas que je ne maîtrise pas fait que je n’ai pas la même appréciation qu’eux. Je ne peux pas penser comme eux et je ne peux même pas penser que quelqu’un pense comme eux. C’est leur façon de croire qu’ils aident leur parti, moi non.
Sur leur exigence de la libération de Gbagbo et de leurs camarades, qu’en pensez-vous ?
Je pense qu’ils ne sont pas justes. Gbagbo a été élu président de la Côte d’Ivoire pour cinq ans. Il a fait le double des années pour lesquelles il a été élu. Alors, qu’ils modèrent leurs ardeurs.
Quel est votre analyse des trois mois de gouvernance du président Ouattara ?
Le président Ouattara fait du bon travail pour le pays. Même les Frci dont on parle, regardez ce que le ministre Bakayoko fait. Il les désarme. Et eux ne sont pas tendres avec leurs éléments qui font des bêtises. Tu fais mal, on te le dit. Gbagbo pouvait-il le faire ? Tu es du Fpi, tu fais des bêtises on ne te dit rien. C’est pour cela qu’on a vu ici des choses qu’on ne devrait pas voir. Ouattara commence très bien son mandat, laissons-le faire.
Avez-vous pu mener des actions de réconciliation dans la
région de Lakota ?
Ma part dans la réconciliation nationale est évidente. De par ma position de maire, que je souhaite consolider, elle me donne la possibilité de parler constamment avec les parents pour leur faire comprendre que si on ne se réconcilie pas, on n’est plus une nation. A Lakota, lors du conflit armé entre les jeunes de Koudoulilié et les jeunes Dioulas, je suis allé les tous pour calmer la situation et ramener la paix. Je sensibilise les parents. Je leur demande de quitter la brousse pour revenir au village. Il est vrai qu’ils ont eu le sentiment à un moment donné d’avoir été brimés, qu’ils sachent à présent qu’on ne les touchera plus. Même moi, ma maison a failli être brulée par des parents mécontents de ma position pro-Rhdp. Ce qui fait que pendant toute la crise, j’étais chez moi à la maison aux Deux Plateaux.
Vous y êtes toujours ?
On m’a chassé. Ma femme m’a chassé de la maison. Nous avions acquis notre bâtiment au nom de notre fille qui a aujourd’hui 19 ans et qui étudie en France. Et comme c’est ma femme qui a la garde de l’enfant, elle a usé de cela pour m’expulser de la maison contre la volonté de ma fille.
Sam-wakouboué
( Avec L'Expression )
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