Pouvez vous nous faire le bilan de la promotion de l’album ‘’Rakadiou’’ sorti il y a quatre mois ?
On est resté quatre ans sans sortir d’album. Dieu a fait qu’à sa sortie, les Sénégalais l’ont bien accueilli et bien apprécié. Ce qui m’a le plus fait plaisir, c’est que la diaspora sénégalaise s’est approprié l’album. Cette fois-ci, ils ont acheté l’intégralité de l’album sur I tunes. Ce qui m’a permis pendant un moment d’être premier sur ce réseau. Je profite de l’occasion pour leur dire merci. Je dis également merci au Sénégal. On est encore en phase promotionnelle. On travaille encore sur ça suivant l’expérience qu’on a acquise.
Pourquoi êtes-vous resté pendant un si long moment sans sortir d’album alors que vos collègues en sortent tous les ans ?
Je ne suis pas un musicien qui sort un album qu’on consomme vite fait pour après l’oublier. Moi j’ai un projet professionnel et une carrière. J’ai fait mes armes à Lemzo Diamono. Aujourd’hui, la musique consommée au Sénégal est le ‘’mbarimbalax’’. C’est Lamine Faye qui a crée ce concept-là. Je suis sorti de son école. Donc j’ai un petit plus par rapport aux autres. Je ne dois pas commettre certaines erreurs. Je dois donner le bon exemple. Aussi, quand on sort un album, il y a des gens qui déboursent pour l’acheter. Il faut les respecter en leur donnant un produit de qualité.
On ne peut pas sortir un album, assurer sa promotion à travers des tournées nationales, sous-régionales et internationales de manière générale et écrire en même temps de bons textes. C’est impossible. Pour le peu d’expérience que j’ai, je sais que ce n’est pas logique. Je suis très patient dans mon travail. Chaque année, j’ai un programme bien défini à dérouler. Maintenant quand je décide qu’il est temps que je sorte un nouvel album, je me retire un peu de la scène pour me consacrer à ça. S’il faut même que je quitte le pays pour me trouver seul quelque part aux fins de me ressourcer, je le fais. Et quand je sors mon album après un dur travail, je ne dis pas que c’est forcément très bien mais ceux qui l’écoutent savent qu’au moins, il y a de gros efforts consentis derrière.
C’est quoi la philosophie de ‘’Rakadiou’’ ?
C’est ‘’Sénégal nio far’’. Des fois, on peut être tellement content qu’on fait une folie. Après, les gens vont dire : ‘’ki dafa rakadiou’’. On développe le concept ‘’Sénégal nio far’’. Le pays est à ce stade-là. Chacun a son mot à dire sur l’évolution du pays. Notre objectif est de réunir les Sénégalais autour de l’essentiel, loin des querelles. On doit s’unir, se parler et échanger afin de vivre en paix. La paix est le socle de tout développement.
Comment analysez-vous la situation politique actuelle. Notamment la guéguerre entre le parti au pouvoir et le Pds?
Je pense qu’ils doivent se voir et se parler. On est tous des Sénégalais. Et pour moi, ‘’nio far’’. Je prends l’exemple de la coupe d’Afrique des Nations. Le Sénégal était favori lors de la dernière édition. Pourtant, nous avons été éliminés dès le premier tour. Il y a quelque chose qui n’a pas marché. On doit s’asseoir et se parler. Il est plus facile de briser l’élan d’une seule personne que celui d’un groupe. Pour les politiciens, que cela soit le parti au pouvoir ou l’opposition, je crois qu’il est impératif qu’ils se parlent. Les choses sont arrivées à un niveau où ce ne sont plus que deux partis politiques qui sont engagés mais c’est le Sénégal. Donc, le seul conseil que je puisse leur donner, c’est qu’ils se retrouvent et qu’ils se parlent.
Et le niveau du débat ?
Je pense que les Sénégalais sont connus pour leur courtoisie dans le discours. Nul ne peut dire valoir mieux que son prochain. On ne peut se vanter d’être au-dessus de quelqu’un parce qu’on est plus riche que lui ou toute autre chose. C’est Dieu qui nous a créé et lui seul connaît les meilleurs d’entre nous. Nous avons nos valeurs nous les Sénégalais et c’est pour cela que le monde entier nous voue du respect. Dans la sous-région, on nous envie notre stabilité. Même d’anciens Présidents africains préfèrent se réfugier ici quand ils ont des problèmes chez eux, parce qu’ici existe la solidarité, et le tissu social est assez solide.
On a l’habitude de dire que la musique sénégalaise ne s’exporte pas bien. Mais on a vu Marema gagner le prix Découvertes Rfi de cette année. Est-ce à dire qu’il y a un renouveau de la musique sénégalaise ?
Moi je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que le mbalax n’est pas exportable. Chaque personne doit avoir foi en elle-même. On doit croire en nous-mêmes et en nos valeurs. Il n’y a pas de plus bonne musique que le mbalax. Je rends aujourd’hui grâce à Dieu personnellement parce que je dois tout ce que j’ai à la musique mbalax. Si je suis connu où que cela puisse être à travers le monde, c’est grâce à cette musique. A Bamako, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, etc., ma musique est bien consommée. Chacun doit exploiter ses valeurs.
Je profite aussi de l’occasion pour féliciter Marema et l’encourager. Elle a beaucoup de mérite. La musique n’a pas de frontières. Autant le reggae man arrive à conquérir un public francophone en chantant en anglais, autant un mbalax man peut conquérir ce même public en chantant en wolof. Tout dépend juste des feelings. Maintenant quand on veut conquérir un public bien précis, il faut s’adapter aux réalités de ce public-là. Quand moi je veux conquérir le public nigérian, je vais mixer ma musique avec des sonorités de ce pays. Ainsi, les gens me découvriront à travers ma musique mais aussi à travers la leur.
L’actualité de Pape Diouf, ce sont ses deux concerts prévus en mars et avril. Concernant le second, pourquoi avez-vous décidé de vous produire en France pour fêter l’indépendance du Sénégal ?
C’est une question importante. J’ai choisi de prester en France parce que nous les Sénégalais avons été colonisés par les Français. Pour moi, c’est une grande joie d’aller chez l’ancien colon fêter cette indépendance que nos grands parents ont réussi à avoir. C’est une manière pour moi de leur démontrer que le colonialisme, c’est fini. Pour leur montrer aussi que le Sénégal fait partie de l’histoire du monde. Aussi, le 4 avril est un jour symbolique et les Sénégalais de l’extérieur participent activement au développement de l’économie du Sénégal, à la construction d’infrastructures. On voit parmi ces gens-là certains qui ont passé près de cinq ans en dehors du Sénégal. Nombreux sont ces émigrés qui ont construit ici de belles maisons sans y avoir dormi. Ils bâtissent des choses pour leurs familles restées ici. Je pense qu’il est normal qu’on dédie à ces gens-là une journée permettant à la communauté sénégalaise de se retrouver et de faire la fête. Ce sera des retrouvailles. Qu’ils oublient tant soit peu leur stress. Sur un autre plan, une telle rencontre va nous permettre de vendre la destination Sénégal et la culture sénégalaise.
Est-ce que toutes les dispositions ont été prises pour la réussite de l’évènement ?
Bien sûr, même si on s’en remet à Dieu pour la réussite. L’ambition et l’envie sont là. Toutes les dispositions techniques et professionnelles ont été prises en charge par mon label et moi. On a de l’expérience dans le domaine parce que ce n’est pas la première fois qu’on organise à l’étranger. On a même prévu de faire des packages. Où que les gens puissent être à travers leur monde, on peut leur assurer un billet d’avion, l’entrée au concert, une réservation d’hôtel et une navette qui les ramène à l’hôtel à la fin du concert. Toutes les dispositions sont prises. Le label qui est au Sénégal, Prince Art, et qui organise, est un label professionnel tout autant que Domou Jolof, le label avec qui nous travaillons à l’étranger. On n’attend pas que des Sénégalais à ce concert. Les Maliens, les Gambiens, les Ivoiriens, etc. vont venir. Ça sera une fête extraordinaire.
Les Docks Pullman, c’est combien de places ?
C’est huit mille places. L’année dernière, on était au Zénith de Paris qui prend au maximum 6 mille personnes. Beaucoup de gens n’ont pu accéder à la salle. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé cette année de prendre une plus grande salle pour permettre à tout le monde de prendre part à la fête.
Vous ne pensez pas que la même logique s’impose aujourd’hui avec la soirée annuelle au Grand-théâtre où chaque année, des centaines de personnes sont bloquées à la porte? N’est-il pas temps d’explorer l’esplanade ?
Moi je suis quelqu’un de très méthodique qui ne se précipite pas. Je travaille lentement et sûrement. On n’a pas une salle plus grande que le Grand-théâtre. Il est vrai qu’on a l’esplanade mais tout dépend de la demande. Un numéro de réservation est donné pour la soirée du Grand-théâtre. Ceux qui souhaitent y prendre part feront leurs réservations. Maintenant, cette salle prend au maximum 1 800 personnes. Si d’ici le jour de la soirée on a plus de 1 800 réservations, il serait possible qu’on transfert le show au niveau de l’esplanade. Mais si on n’a pas le nombre requis on restera dans la salle. Et le plus important pour nous, c’est de faire un bon spectacle, de ravir nos fans et les Sénégalais. C’est mieux que de tenter des choses qui nous sont impossibles. Si Dieu me donne l’opportunité de le faire, je le ferai quand même. Youssou Ndour l’a fait mais lui, il a eu un parcours brillant le lui permettant. Il ne s’est pas levé un beau jour pour le faire.
Mais chaque année, il y a un surplus qui vous impose une soirée ‘’rakhass’’. Vous pensez réellement que si vous allez sur l’esplanade, vous essuierez un flop ?
Dieu Seul Sait. J’ai confiance en mon public. Il me suit partout. Mais je fais ce que ma conscience me dicte. Pour l’instant, elle me dit d’aller dans la salle et c’est ce que je vais faire. Maintenant, comme je viens de dire, si le nombre de réservations m’impose autre chose, je ferai autre chose. C’est très simple.
Donc cette année, il n’y aura pas de grande bataille dehors pour accéder à la salle ?
Incha Allah ! Nous avons pris des dispositions claires allant dans ce sens. Vous savez aussi des fois, le problème, ce n’est pas la quantité mais plutôt la qualité. Après étude, on a trouvé que le spectacle qu’on veut faire ne peut se dérouler que dans une salle. On souhaite délivrer un beau spectacle. Le Grand-théâtre est d’ailleurs fait pour ça. C’est une salle de spectacles.
Quel genre de spectacle comptez-vous dérouler ?
Ce sera une surprise. Personne ne va à la guerre en dévoilant au préalable ses armes. Ce sera de nouvelles choses. Ce que je peux dire, c’est demander aux gens de faire très vite leurs réservations. ‘’Nawone, fawone’’.
Récemment, vous avez été auditionné à la gendarmerie de Guédiawaye pour une histoire de faux billets. Qu’en est-il réellement ?
A chaque fois que je prépare un grand évènement, il faut que je me retrouve à la une des journaux pour telle ou telle autre histoire. Je me suis habitué maintenant et j’en rends grâce à Dieu. C’est à chaque fois la même chose. Le plus incroyable est qu’à chaque fois, c’est à quelques jours de mes grandes rencontres que ces choses surviennent. C’est à trois semaines du ‘’Grand bégué’’ de l’année dernière qu’un journaliste m’a appelé pour demander si le titre ‘’Sadio’’ m’appartenait puisqu’il avait reçu une information disant que cette chanson n’était pas la mienne.
Je lui ai demandé d’où il tenait cette information, mais il m’a juste dit avoir reçu l’info. Je lui ai dit que c’est vrai. Cette chanson, c’est Amath Samb mon grand frère qui me l’a donnée. A la sortie de l’album, quelqu’un d’autre a soutenu en être l’auteur. On est allé au BSDA et c’est lui qui a tranché. J’ai dit au journaliste d’aller au BSDA s’il souhaitait avoir toutes les informations. Je lui ai aussi dit que cela me paraissait bizarre qu’il me parle de cette histoire qui remontait à plus de six mois et qu’il ait attendu la veille du ‘’grand bégué’’ pour en parler. Je suis un homme public et je ne peux empêcher qu’on écrive sur moi. Mais j’aurais préféré qu’il aille au BSDA chercher des infos avant de publier son papier.
A ma grande surprise, le surlendemain, on me met à la Une du journal disant que j’ai plagié quelqu’un. Des histoires de ce genre, j’en ai connu à la pelle. Pareil pour cette fois aussi. Ce qu’on dit de ce problème de faux billets n’est pas fondé. Celui qu’on a arrêté ne fait pas partie de ma garde rapprochée. Ma garde rapprochée est composée d’Ousseynou Fall et d’Ousmane Diallo. Le gars qu’on a arrêté, je le connais très bien. Il vient à toutes mes soirées et il habite Pikine. Quand on l’a arrêté, il a cru que s’il disait qu’il était de ma garde rapprochée, cela pourrait le sauver. Je refuse de divulguer le contenu des PV mais il y a beaucoup de choses inexactes dans ce qu’on a raconté dans la presse. Ceux qui me connaissent bien savent que je ne vais jamais me rabaisser à faire ces choses-là.
A vous entendre, on a l’impression que vous supposez que des gens essaient de vous mettre des bâtons dans les roues. Est-ce le cas ?
Non, non, je ne le pense pas. Je pense que c’est dû au mauvais œil. Je n’y comprends rien de toute façon. Tout ce que je sais, c’est qu’à chaque approche d’un de mes grands évènements, il faut que des choses bizarres soient racontées sur ma personne dans la presse. Je ne crois nullement qu’il y ait quelqu’un derrière ces choses-là. Encore, j’en rends grâce à Dieu. Espérons que cette fois-ci, on va s’en tenir à cette histoire. Je tiens quand même à rassurer mes parents, mes amis et mes fans. Cette histoire est fausse. Mon groupe s’appelle ‘’La génération consciente’’. Je dois donner le bon exemple. Je n’ai pas terni ma réputation jusqu’ici, alors ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer.
Quelles relations entretenez-vous avec Wally Seck ?
Wally, c’est mon frère. Ce sont les médias et les fans qui nous créent des histoires inexistantes.
Et les autres, car vous êtes l’un des musiciens qui enregistrent le moins d’invités artistes lors des grandes soirées ?
Ça, c’est vous qui le dites. Je n’ai de problèmes avec personne. Moi Pape Diouf, tout le monde sait que je suis souriant. Et ce n’est pas moi qui l’ai dit. Ce sont les gens qui l’ont dit. C’est pour dire que je suis quelqu’un de très pacifique. Mais des fois, en organisant, il peut se trouver que nos invités aient des contrats à honorer qui font qu’ils ne puissent pas venir. Je prends mon propre exemple : On m’invite des fois à des soirées mais mes activités m’empêchent de répondre à l’invitation de certains. J’entretiens de bonnes relations avec tous les artistes. Quand j’organise, je les invite tous. Ils sont tous mes frères et sœurs. Je suis l’ami des artistes.
Et avec Yaya Touré ?
C’est mon ami. Il m’a invité lorsqu’il fêtait son double ballon d’or. Notre relation date de longtemps. Depuis que je le connais, je ne lui ai pas porté malchance. Il est triple ballon d’or, deux fois champion d’Angleterre et aussi champion d’Afrique. Il a beaucoup de respect pour moi. Après la coupe d’Afrique, je l’ai appelé pour le féliciter. J’ai appelé sa femme aussi dans le même sens. Il est une référence du football. Il est rigoureux et ambitieux. C’est quelqu’un qui croit en lui-même.
Pour rester dans le sport, que pensez-vous de la nomination d’Aliou Cissé comme entraîneur de l’équipe nationale A ?
J’en suis très content. C’est quelque chose que j’ai longtemps souhaité au même titre que les Sénégalais. Depuis longtemps, j’ai décelé chez lui une rigueur et une envie de gagner. Il connaît bien les garçons. De grâce, il faut lui prêter main forte et ne pas lui mener une guerre. Que la génération de 2002 le soutienne. Le Sénégal a besoin d’une coupe. Et je crois que si tout le monde s’unit autour d’Aliou Cissé, on pourra y arriver. ‘’Les sorciers Blancs’’ qu’on prend et à qui on donne notre argent ne le méritent pas plus que nos entraîneurs locaux. Je lui dis bonne chance.
Croyez-vous au mysticisme qui semble avoir une place importante dans votre métier ?
Non, je n’y crois pas. Je ne crois qu’en Dieu et à Son bon Vouloir. Dieu est partout. C’est Dieu qui décide de tout. Quand on va voir quelqu’un pour des prières, il ne va se tourner que vers Dieu. Nous ne sommes que des êtres humains. Nous avons le droit d’aller requérir des prières chez des hommes de Dieu. Le mysticisme ou les prières sont des choses personnelles. Il y a des choses sur lesquelles on peut parler publiquement. Sur d’autres, on ne peut le faire. Pour moi, le plus sûr, c’est de travailler.
Pensez-vous développer des activités annexes à la musique ?
Oui, on travaille dessus. Un livre retraçant mon parcours est en train d’être écrit. J’ai eu un long parcours parsemé d’embûches. Les choses n’ont pas été faciles. C’est tout ce qu’on va raconter dans ce livre. Et il accompagnera la sortie de mon prochain album. D’ailleurs, nous comptons harmoniser les choses de sorte que chaque titre chanté dans l’album reflète une réalité contenue dans le livre. Comme je dis souvent, je ne suis pas un artiste de la concurrence. Mais plutôt un artiste missionnaire. Mon parcours le justifie largement. C’est un projet à long terme.
Qui est l’auteur de cet ouvrage ?
C’est moi-même. Il y aura des témoignages de gens qui me sont proches. Des poèmes et des textes écrits par des fans. Certains de mes fans ont décortiqué certaines de mes chansons de manière si profonde qu’ils dépassent même mes espérances.
Vous avez eu un parcours difficile. Quel est le moment le plus dur que vous avez vécu et que vous n’oublierez pas ?
Le plus difficile pour moi, c’est le jour où, accompagné de mon frère Laye Diouf, je devais voir un producteur. On avait 500 francs. On a pris un car et on a payé chacun 100 F pour aller en ville. Il nous restait 300 F Cfa. Arrivé à la cantine du gars, il n’y était pas. Et il y avait une forte pluie. J’ai dit à mon grand frère qu’on ne rentrerait pas sans avoir ce producteur. Parce qu’il m’avait promis monts et merveilles.
Je voyais à travers lui la porte de ma réussite. J’ai dit à mon frère d’appeler le producteur. On n’avait qu’une alternative : appeler avec les 100 F et garder les 200 F restants pour le transport du retour. Comme par hasard, on tombe directement sur la boîte vocale du gars. C’était déjà 100 F de perdu. Têtu que je suis, j’ai demandé à mon frère de le rappeler. On le rappelle et après discussions, on devait payer 700 F au gérant du télécentre alors qu’on avait que 300 F. J’ai demandé à mon frère d’aller chercher des sous. J’ai attendu sous la pluie jusqu’à ce que Laye revienne. Quand je suis rentré, j’étais très déçu et j’avais très mal. A cela s’est ajoutée une maladie qui m’a cloué au lit pendant deux semaines. Cela, je ne l’oublierai jamais. Après cela, je me suis dit que je n’avais pas le droit d’échouer.
C’était quel producteur ?
Ah non ! Je préfère ne pas le dire. Je préfère garder l’anonymat. Quand on l’a eu, on est même tombé d’accord.
Vous avez été nommé ambassadeur pour la lutte contre Ebola. Quels actes avez-vous posés dans ce sens depuis ?
C’est Africa Care qui m’a nommé. On a un programme bien défini. Je les attends juste pour son exécution. Mais on y est. On a prévu de faire des sorties dans la sous-région et à Washington. La nomination a coïncidé avec la sortie de mon album. J’ai dû allier ce travail avec celui de la promotion de mon album. Je trouve bien qu’on ait rouvert les frontières. L’Afrique est une seule entité.
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