Les bureaux de vote pour les élections présidentielle et législatives ont ouvert leurs portes tôt ce matin en RDC. Les problèmes d'organisation s'ajoutent aux risques de violence électorale, au lendemain d'un nouveau face-à face musclé entre l'opposition d'Étienne Tshisekedi (UDPS) et le pouvoir de Joseph Kabila (PPRD).
Décalage horaire oblige dans une RDC grande comme l'Europe de l'Ouest, les Congolais de l'Est ont commencé à voter en premier, à 6 heures locales (4 heurs GMT), les bureaux de Kinshasa ne devant ouvrir qu'à 5 heures GMT. Objectif du scrutin : l'élection du président parmi onze candidats en lice et celle de 500 députés parmi près de 19 000 prétendants.
Comme on s'y attendait, l'organisation des centres de vote n'est pas parfaite : ce matin, à l'école Jean Calvin de Lubumbashi, notamment, les agents de la Commission électorale attendaient toujours les urnes, les isoloirs et les bulletins de vote. « On est là depuis 5 heures, mais pour l'instant nous n'avons rien reçu », déclare le chef du bureau Jean-Clément Tshibangu. Un problème qui, parmi les quelque 64 000 bureaux de vote prévus dans tout le pays, semble loin d'être isolé.
Mais plus inquiétant encore que les problèmes logistiques ou les risques de fraude, les violences qui risquent de prendre le pas sur le processus démocratique, comme le prouve la journée sous haute tension qui s'est déroulée dimanche dans la capitale congolaise.
Pas de démonstration de force de l'opposition
Alors que le président sortant Joseph Kabila et l'opposant Étienne Tshisekedi devaient tenir un dernier meeting dans la capitale après leur tournée en province, les rassemblements politiques ont été interdits à la suite de la mort d'un homme tué par une pierre en pleine tête. Simple prétexte ? Une chose est sûre : la capitale est plus acquise à l'opposition et celle-ci n'a pu faire la démonstration de force qu'elle souhaitait juste avant le scrutin.
Le programme de la journée avait cependant mal commencé, Kabila et Tshisekedi, toujours en province, ayant choisi le même stade : celui des Martyrs et ses 80 000 places pour tenir leur meeting. Tshisekedi est obligé de se rabattre sur le Boulevard Triomphal et la place du Cinquantenaire, tout près du stade. Trop près pour la police, qui disperse les pro-Tshisekedi au gaz lacrymogène alors que les pro-Kabila ne sont pas inquiétés.
Pendant ce temps à l'aéroport international Ndjili, des milliers de militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) attendent l'arrivée de Tshisekedi. L'arrivée du gouverneur de Kinshasa, un pro-Kabila, André Kimbuta, déclenche des jets de pierres. Pareil pur un détachement armé de la police militaire. Les pro-Tshisekedi sont alors repoussés avec des grenades lacrymogènes.
Tshisekedi bloqué
Le convoi du président – qui en est absent - débarque à son tour à l'aéroport, et se prend également quelques pierres. Kabila atterrira finalement ailleurs. Parallèlement, Tshisekedi est toujours bloqué sur un aéroport de province. Il n'a pas le droit de se poser à l'aéroport international.
C'est sur ces entrefaits que les autorités interdisent tous les meetings. « Au nom de la sécurité publique », justifie André Kimbuta, qui accuse les pro-Tshisekedi d'être armés. Tshisekedi n'est même pas au courant de cette décision lorsqu'il atterrit enfin... dans un autre aéroport, Ndolo, plus proche de Kinshasa. « Ah bon ? Eh bien je vais quand même faire mon grand meeting », dit-il à l'AFP avant de rejoindre en voiture ses partisans à l'aéroport international.
« Qu'est-ce qu'il représente ce gouverneur-là ? Vous allez voir s'il va oser venir au stade m'empêcher de tenir mon meeting », tonne Tshisekedi, qui n'aura cependant pas le temps de passer de la parole aux actes. Car à l'aéroport Ndjili, Tshisekedi s'engouffre dans un 4x4, prend la direction de Kinshasa, debout par le toit ouvrant, façon command-car, mais ne fera que quelques centaines de mètres sur la bretelle qui conduit à la route principale. Son Hummer rouge est bloqué par 4 pick-ups et un camion blindé de la police. Le chef suprême de la police, le général Charles Bisengimana, est sur place avec 300 de ses hommes. Le face à face durera 8 heures.
Alors que le Sphinx de Limete se dit prêt à faire son meeting « après minuit », soit après la fin officielle de la campagne, la police intervient violemment juste avant l'heure fatidique (23 heures GMT). Le secrétaire général de l'UDPS est embarqué sans ménagement par les forces de l'ordre. Escorté par la police, le convoi s'ébranle finalement vers 23 heures locales en direction de la capitale. Selon l'UDPS, Tshisekedi est rentré chez lui. Non sans accuser la mission de l'ONU au Congo (Minusco), d'être « complice du pouvoir ».
(Avec AFP)
Décalage horaire oblige dans une RDC grande comme l'Europe de l'Ouest, les Congolais de l'Est ont commencé à voter en premier, à 6 heures locales (4 heurs GMT), les bureaux de Kinshasa ne devant ouvrir qu'à 5 heures GMT. Objectif du scrutin : l'élection du président parmi onze candidats en lice et celle de 500 députés parmi près de 19 000 prétendants.
Comme on s'y attendait, l'organisation des centres de vote n'est pas parfaite : ce matin, à l'école Jean Calvin de Lubumbashi, notamment, les agents de la Commission électorale attendaient toujours les urnes, les isoloirs et les bulletins de vote. « On est là depuis 5 heures, mais pour l'instant nous n'avons rien reçu », déclare le chef du bureau Jean-Clément Tshibangu. Un problème qui, parmi les quelque 64 000 bureaux de vote prévus dans tout le pays, semble loin d'être isolé.
Mais plus inquiétant encore que les problèmes logistiques ou les risques de fraude, les violences qui risquent de prendre le pas sur le processus démocratique, comme le prouve la journée sous haute tension qui s'est déroulée dimanche dans la capitale congolaise.
Pas de démonstration de force de l'opposition
Alors que le président sortant Joseph Kabila et l'opposant Étienne Tshisekedi devaient tenir un dernier meeting dans la capitale après leur tournée en province, les rassemblements politiques ont été interdits à la suite de la mort d'un homme tué par une pierre en pleine tête. Simple prétexte ? Une chose est sûre : la capitale est plus acquise à l'opposition et celle-ci n'a pu faire la démonstration de force qu'elle souhaitait juste avant le scrutin.
Le programme de la journée avait cependant mal commencé, Kabila et Tshisekedi, toujours en province, ayant choisi le même stade : celui des Martyrs et ses 80 000 places pour tenir leur meeting. Tshisekedi est obligé de se rabattre sur le Boulevard Triomphal et la place du Cinquantenaire, tout près du stade. Trop près pour la police, qui disperse les pro-Tshisekedi au gaz lacrymogène alors que les pro-Kabila ne sont pas inquiétés.
Pendant ce temps à l'aéroport international Ndjili, des milliers de militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) attendent l'arrivée de Tshisekedi. L'arrivée du gouverneur de Kinshasa, un pro-Kabila, André Kimbuta, déclenche des jets de pierres. Pareil pur un détachement armé de la police militaire. Les pro-Tshisekedi sont alors repoussés avec des grenades lacrymogènes.
Tshisekedi bloqué
Le convoi du président – qui en est absent - débarque à son tour à l'aéroport, et se prend également quelques pierres. Kabila atterrira finalement ailleurs. Parallèlement, Tshisekedi est toujours bloqué sur un aéroport de province. Il n'a pas le droit de se poser à l'aéroport international.
C'est sur ces entrefaits que les autorités interdisent tous les meetings. « Au nom de la sécurité publique », justifie André Kimbuta, qui accuse les pro-Tshisekedi d'être armés. Tshisekedi n'est même pas au courant de cette décision lorsqu'il atterrit enfin... dans un autre aéroport, Ndolo, plus proche de Kinshasa. « Ah bon ? Eh bien je vais quand même faire mon grand meeting », dit-il à l'AFP avant de rejoindre en voiture ses partisans à l'aéroport international.
« Qu'est-ce qu'il représente ce gouverneur-là ? Vous allez voir s'il va oser venir au stade m'empêcher de tenir mon meeting », tonne Tshisekedi, qui n'aura cependant pas le temps de passer de la parole aux actes. Car à l'aéroport Ndjili, Tshisekedi s'engouffre dans un 4x4, prend la direction de Kinshasa, debout par le toit ouvrant, façon command-car, mais ne fera que quelques centaines de mètres sur la bretelle qui conduit à la route principale. Son Hummer rouge est bloqué par 4 pick-ups et un camion blindé de la police. Le chef suprême de la police, le général Charles Bisengimana, est sur place avec 300 de ses hommes. Le face à face durera 8 heures.
Alors que le Sphinx de Limete se dit prêt à faire son meeting « après minuit », soit après la fin officielle de la campagne, la police intervient violemment juste avant l'heure fatidique (23 heures GMT). Le secrétaire général de l'UDPS est embarqué sans ménagement par les forces de l'ordre. Escorté par la police, le convoi s'ébranle finalement vers 23 heures locales en direction de la capitale. Selon l'UDPS, Tshisekedi est rentré chez lui. Non sans accuser la mission de l'ONU au Congo (Minusco), d'être « complice du pouvoir ».
(Avec AFP)
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