Education et Coronavirus : Saourou Sène (Sg du Saemss) souligne le manque de vulgarisation de la plateforme du ministère de l'éducation.



Le secrétaire général du syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire (Saemss), Saourou Sène, a exprimé ses inquiétudes face à la pandémie de coronavirus qui a fini par bouleverser l'école sénégalaise. Selon lui, l'école risque de payer le plus lourd tribut de cette crise sanitaire au niveau national comme au niveau mondial. "C'est toujours important dans ces moments particuliers que nous pussions réaffiner la réflexion afin de faire des propositions allant dans le sens en tout cas de limiter les dégâts", soutient-il. 

Saourou Sène a toutefois relevé les limites émanant de la plateforme mise en place par le ministère de l'éducation pour aider les élèves à accéder à des cours, après la suspension des enseignements dans toutes les structures d’éducation à cause du coronavirus. Des limites qu'il juge "très objectives". "Je dois le dire pour la vérité. Il y a un manque de vulgarisation et d'appropriation par les acteurs que sont les enseignants dans l'utilisation de la plateforme du ministère de l'éducation. En réalité,  ce que je vois au niveau des télévisions parfois ne correspond pas à ce que nous attendons en tant que acteurs pédagogiques. Il va falloir mieux réaffiner cela et aussi vulgariser la plateforme du ministère parce qu'elle n'est pas très connue  par tous les acteurs. Et tout  cela mérite un encadrement beaucoup plus rapproché à travers un partage beaucoup plus large de la question et surtout au niveau des acteurs", explique le secrétaire général du Saemss sur les ondes de la Rfm. 

Selon lui, la situation est particulière quoi qu'on puisse dire. "Il faut davantage plus de concertation pour que les meilleures mesures soient prises. L'école est laïque, populaire et démocratique. Les mesures qui concernent les cours envoyés dans la plateforme et les télévisions sont des mesures très limitées. Parce que le Sénégal n'est pas totalement électrifié. Beaucoup de nos compatriotes du monde rural risquent d'être laissés en rade.  Cela fausse le caractère démocratique de l'enseignement. Maintenant comme il y'a des supports physiques qui vont être édités et  envoyés, nous attendons que cela se fasse vivement". 

"Plus que par le passé en ce moment, nous devons rester ensemble" a fait savoir M. Sène qui, par ailleurs, dit ne pas comprendre. "Comment se fait-il que la plus haute autorité de ce pays dans ses situations particulières  puisse recevoir tous les acteurs sauf ceux de l'éducation nationale?"

Il poursuit : " Et pourtant, c'est en ces moments qu'on pouvait ensemble avec le ministère de l'éducation et l'autorité politique, dire ce qui est possible dans le monde, en zone urbaine pour qu'ensemble l'autorité prenne la meilleure décision. Mais malheureusement,  nous avons des décisions disparates, et si le ministre essaye de sauver l'école tant bien que mal avec des possibilités très limitées, nous risquons de faire dans le bruit sans que cela ne puisse donner véritablement les résultats attendus", se désole t-il.

 
Vendredi 3 Avril 2020




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