Du siège de l’Anoci à un ministère: Une concrète libéralité de Karim

La résidence Tamaro a beaucoup gagné en notoriété ces dernières années. Le seul avantage qu’il avait par rapport aux autres immeubles privés de Dakar découlait de son occupation par le fils du président de la République, Karim Wade. L’idylle a véritablement été officialisée en 2006. Le régime libéral avait décidé de marcher vers le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci). Ainsi, Abdoulaye Wade a créé une agence nationale (Ano­ci) qu’il avait confiée à son fils. Ce dernier installa son quartier général à l’immeuble Tamaro. Depuis, il y a pris goût. En effet, le sommet du monde mu­sulman passé, Karim Wade avait refusé de déménager. Il y a même survécu à un «incendie».
Au lendemain de sa déroute électorale du 22 mars 2009, son père chef d’Etat le nomme paradoxalement ministre de la Coopération internationale, des Infrastructures, du Transport aérien puis de l’Energie. Mais Karim avait jugé dégradant de rejoindre les bureaux classiques de ses prédécesseurs à la tête de ces départements. Il est resté à Tamaro. La chute du régime libéral au soir du 25 mars dernier, l’a finalement fait déménager.

Karim Wade va-t-il quitter définitivement cet immeuble ? Selon Abdoulaye Bathily, le 10e étage de l’Im­meuble Tamaro, ex-siège de l’Anoci appartiendrait à la famille Wade. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire La gazette (du 1er avril au 8 avril 2010), il expliquait que le Vieux Seydi, homme d’affaires prospère, lui avait dit que le chef de l’Etat voulait qu’il donne un appartement à ses enfants dans son immeuble en construction (actuel immeuble Tamaro) pour lever la restriction sur le surplombement du Palais présidentiel. A Bathily, il lui avait dit que : «Cet immeuble est mon dernier projet et je ne voudrais pas mourir en laissant au cœur de Dakar un immeuble inachevé. Je dois accepter.»

Dans son livre Contes et mécomptes de l’Anoci, l’ex-journaliste d’investigations Abdoul Latif Coulibaly, a révélé le coût de l’aménagement des 1er, 2ème et 10ème étages de l’immeuble Tamaro à hauteur de 750 millions F Cfa. Logiquement, cet investissement élevé ne pourrait pas être effectué chez autrui. Un Krim à élucider ?