Et si les grands électeurs ne confirmaient pas leur vote en faveur de Donald Trump? La presse américaine a étudié différents scénarios à l'issue de la réunion du Collège électoral du 19 décembre prochain, qui pourrait décider de choisir une autre personnalité républicaine pour succéder à Barack Obama.
Existe-t-il une probabilité pour que le "président élu" Donald Trump ne devienne pas le 45e président des Etats-Unis? Il y a quelques jours, Christopher Suprun, l'un des grands électeurs républicains, a expliqué dans le New York Times pourquoi "il ne votera pas Donald Trump", le 19 décembre prochain.
Le fait qu'un républicain explique sa démarche a son importance puisque jusque-là, seuls des démocrates avaient expliqué pourquoi ils ne voteraient effectivement pas pour Donald Trump. Et si la décision publique de ce républicain produisait un effet "boule de neige" et empêchait le président élu d'accéder au pouvoir le 20 janvier 2017 à midi?
Encore "six semaines" pour agir, clame Michael Moore
Certains, comme Michael Moore, veulent y croire. Le réalisateur, fervent opposant au magnat de l'immobilier, mais aussi l'un des seuls qui avait prédit sa victoire, a lancé lors de l'émission Late Night with Seth Meyers sur NBC, un appel pour évincer Donald Trump.
"Il n'est pas encore président, non?", a-t-il lancé au public du show. "Ne croyez-vous pas, quel que soit votre bord politique, que ça a été la plus folle année électorale? Rien de ce qui avait été prédit ne s'est déroulé comme prévu, au contraire. Alors n'est-il pas possible, juste possible, que dans les six prochaines semaines, quelque chose d'autre se produise, quelque chose de fou auquel personne ne s'attend?"
Par delà l'indéniable talent de bateleur de Michael Moore, la procédure électorale américaine permet, en théorie, qu'une telle volte-face se produise. D'autant qu'il ne reste pas six semaines avant l'échéance de décembre.
Deux premières stratégies sans doute vouées à l'échec
Alors quelles options s'offrent aux détracteurs de Trump? La première serait qu'une partie des grands électeurs républicains votent pour Hillary Clinton. Une pétition a été publiée sur Change.org en ce sens. Mais même si 4,8 millions de signatures ont été engrangées, le résultat paraît très incertain.
Une autre possibilité, peut-être moins hors de portée, serait de convaincre au moins 37 grands électeurs de voter pour un autre républicain que Donald Trump. Les partisans de cette stratégie se font appeler les "Hamilton Electors", rappelle le Washington Post. du nom d'Alexander Hamilton (1755-1804), l'un des plus brillants constitutionnalistes américains. Cette autorité est aujourd'hui invoquée pour soutenir l'argument du rejet d'un président élu qui ne posséderait pas "les qualifications requises" (cf. "Le mode d'élection du président", 14 mars 1788, Federalist Papers). Les électeurs devraient empêcher "le tumulte et le désordre" d'un candidat exploitant ses "talents de basses intrigues, et les petits arts de la popularité", est-il noté dans l'article en question.
Pourquoi en convaincre précisément 37? Comme il est ressorti du scrutin que Donald Trump a obtenu le ralliement de 306 grands électeurs - et Hillary Clinton 232 - le but serait de faire descendre les suffrages favorables à Trump à 269. Soit en dessous du seuil de 270. La Chambre des Représentants serait alors obligée de choisir le prochain président parmi les trois candidats ayant recueilli le plus de voix. Or, il y a toutes les chances que la Chambre des Représentants choisisse à nouveau d'investir Donald Trump.
Le choix d'un autre républicain
Il existe une troisième possibilité, toujours évoquée par le Washington Post, qui aurait plus de chances d'aboutir. Elle consisterait à ce que les 232 grands électeurs démocrates votent pour un autre républicain que Donald Trump. En comptant avec les voix démocrates basculées à droite, il ne resterait plus qu'à trouver 38 républicains pour approuver le choix.
Arrive la grande inconnue de l'équation: il faudrait un accord sur le nom d'un républicain fédérateur, y compris dans le camp démocrate. Les "Hamilton Electors" évoquent celui de John Kasich, mais aussi John McCain, Mitt Romney, Michael Bloomberg, John Huntsman... Bref, tout sauf Donald Trump.
Politique-fiction?
Selon le chiffre de l'association Fairvote repéré par Libération, seuls 82 grands électeurs ont dans l'histoire contemporaine des Etats-Unis dévié de leur consigne comme s'apprête à le faire le républicain Christopher Suprun. Certains Etats punissent ce revirement d'amendes allant de 500 à 1.000 dollars.
"Tout cela relève de fantasmes d'activistes progressistes, c'est de la politique-fiction qui témoigne d'une colère et d'une incompréhension, mais ce sont des scénarii qui n'ont aucune chance d'advenir", estime pour sa part Vincent Michelot, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des Etats-Unis, joint par BFMTV.com.
Il reste à examiner ce qui apparaîtra aux yeux des Français comme une curiosité du système électoral américain, "un système fédéraliste qu'on ne peut comprendre", à partir de notre point de vue "jacobin", insiste Vincent Michelot.
Existe-t-il une probabilité pour que le "président élu" Donald Trump ne devienne pas le 45e président des Etats-Unis? Il y a quelques jours, Christopher Suprun, l'un des grands électeurs républicains, a expliqué dans le New York Times pourquoi "il ne votera pas Donald Trump", le 19 décembre prochain.
Le fait qu'un républicain explique sa démarche a son importance puisque jusque-là, seuls des démocrates avaient expliqué pourquoi ils ne voteraient effectivement pas pour Donald Trump. Et si la décision publique de ce républicain produisait un effet "boule de neige" et empêchait le président élu d'accéder au pouvoir le 20 janvier 2017 à midi?
Encore "six semaines" pour agir, clame Michael Moore
Certains, comme Michael Moore, veulent y croire. Le réalisateur, fervent opposant au magnat de l'immobilier, mais aussi l'un des seuls qui avait prédit sa victoire, a lancé lors de l'émission Late Night with Seth Meyers sur NBC, un appel pour évincer Donald Trump.
"Il n'est pas encore président, non?", a-t-il lancé au public du show. "Ne croyez-vous pas, quel que soit votre bord politique, que ça a été la plus folle année électorale? Rien de ce qui avait été prédit ne s'est déroulé comme prévu, au contraire. Alors n'est-il pas possible, juste possible, que dans les six prochaines semaines, quelque chose d'autre se produise, quelque chose de fou auquel personne ne s'attend?"
Par delà l'indéniable talent de bateleur de Michael Moore, la procédure électorale américaine permet, en théorie, qu'une telle volte-face se produise. D'autant qu'il ne reste pas six semaines avant l'échéance de décembre.
Deux premières stratégies sans doute vouées à l'échec
Alors quelles options s'offrent aux détracteurs de Trump? La première serait qu'une partie des grands électeurs républicains votent pour Hillary Clinton. Une pétition a été publiée sur Change.org en ce sens. Mais même si 4,8 millions de signatures ont été engrangées, le résultat paraît très incertain.
Une autre possibilité, peut-être moins hors de portée, serait de convaincre au moins 37 grands électeurs de voter pour un autre républicain que Donald Trump. Les partisans de cette stratégie se font appeler les "Hamilton Electors", rappelle le Washington Post. du nom d'Alexander Hamilton (1755-1804), l'un des plus brillants constitutionnalistes américains. Cette autorité est aujourd'hui invoquée pour soutenir l'argument du rejet d'un président élu qui ne posséderait pas "les qualifications requises" (cf. "Le mode d'élection du président", 14 mars 1788, Federalist Papers). Les électeurs devraient empêcher "le tumulte et le désordre" d'un candidat exploitant ses "talents de basses intrigues, et les petits arts de la popularité", est-il noté dans l'article en question.
Pourquoi en convaincre précisément 37? Comme il est ressorti du scrutin que Donald Trump a obtenu le ralliement de 306 grands électeurs - et Hillary Clinton 232 - le but serait de faire descendre les suffrages favorables à Trump à 269. Soit en dessous du seuil de 270. La Chambre des Représentants serait alors obligée de choisir le prochain président parmi les trois candidats ayant recueilli le plus de voix. Or, il y a toutes les chances que la Chambre des Représentants choisisse à nouveau d'investir Donald Trump.
Le choix d'un autre républicain
Il existe une troisième possibilité, toujours évoquée par le Washington Post, qui aurait plus de chances d'aboutir. Elle consisterait à ce que les 232 grands électeurs démocrates votent pour un autre républicain que Donald Trump. En comptant avec les voix démocrates basculées à droite, il ne resterait plus qu'à trouver 38 républicains pour approuver le choix.
Arrive la grande inconnue de l'équation: il faudrait un accord sur le nom d'un républicain fédérateur, y compris dans le camp démocrate. Les "Hamilton Electors" évoquent celui de John Kasich, mais aussi John McCain, Mitt Romney, Michael Bloomberg, John Huntsman... Bref, tout sauf Donald Trump.
@carmacarmeleon or McMullin, or Romney, or McCain, or Bloomberg, or Huntsman - ALL of whom are less dangerous than Trump.
— Hamilton Electors (@HamiltonElector) 9 décembre 2016
Politique-fiction?
Selon le chiffre de l'association Fairvote repéré par Libération, seuls 82 grands électeurs ont dans l'histoire contemporaine des Etats-Unis dévié de leur consigne comme s'apprête à le faire le républicain Christopher Suprun. Certains Etats punissent ce revirement d'amendes allant de 500 à 1.000 dollars.
"Tout cela relève de fantasmes d'activistes progressistes, c'est de la politique-fiction qui témoigne d'une colère et d'une incompréhension, mais ce sont des scénarii qui n'ont aucune chance d'advenir", estime pour sa part Vincent Michelot, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des Etats-Unis, joint par BFMTV.com.
Il reste à examiner ce qui apparaîtra aux yeux des Français comme une curiosité du système électoral américain, "un système fédéraliste qu'on ne peut comprendre", à partir de notre point de vue "jacobin", insiste Vincent Michelot.
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