Déféré hier devant le Procureur : l’histoire de Djibril Seydi, profanateur de tombes

Depuis quasiment 14 mois, Djibril Seydi, 36 ans, né et domicilié à Pikine, n’a accordé aucun répit aux morts du cimetière musulman de Pikine. Entre le 27 octobre 2015 et le 14 décembre 2016, il a profané 10 tombes dont celles de 3 nouveaux-nés et de deux femmes qui avaient 80 ans et 72 ans. Comble de l’horreur, le suspect a avoué avoir entretenu des relations intimes avec certains cadavres. Il a été déféré hier, devant le Procureur, par le commissaire Adramé Sarr de Pikine.


Est-ce un détraqué sexuel qui a poussé les limites de l’horreur jusqu’au bout ? En l’espace de seulement 14 mois, Djibril Seydi a profané au moins dix tombes au cimetière musulman de Pikine.  Et encore, il ressort de l’enquête, que d’autres tombes n’ont pas été localisées. Arrêté sur les faits dans la nuit du 13 au 14 courant, par les hommes du commissaire Adramé Sarr du commissariat de Pikine, il a été conduit hier, devant le maître des poursuites pour violation de tombeau ou sculpture, profanation de cadavres, actes contre nature, et actes de charlatanisme, sorcellerie susceptibles de nuire à l’ordre public. Au détour d’une question sur l’absence de linceul constatée chez certains cadavres de sexe féminin, le menuisier a avoué qu’il entretenait avec les morts des relations intimes.
Le 27 octobre 2015, il a visité les tombes de deux nouveaux-nés, le 18 septembre celle de N Mbodji, le 04 décembre de la même année sa fureur macabre a été poussée à son point culminant : il jette son dévolu sur quatre corps, celui de A Ndiaye, du bébé M, d’un nouveau-né et d’une dame âgée d’environ 72 ans qui n’a pas été identifiée.
La profanation de la tombe de MS Sambe 80 ans, c’était lui
Le 12 février, il poursuit ses visites nocturnes macabres qui le mènent à la dernière demeure de C Sy. Le 29 février 2016, il débute l’année avec M S Samb, décédée à 80 ans, dont le cas a largement été relayé par la presse. Pour rappel, dans le cadre de ce dossier, A Ndiaye, conservateur au cimetière de Pikine, A D Sy dont la maison est contiguë aux lieux et P A Guèye, maçon, qui auraient effacé les traces de profanation avant l’arrivée de la Police, ont été arrêtés et jugés pour violation de tombeaux et des lois sur l’inhumation, actes de sorcellerie et association de malfaiteurs.
 
 
 
 
 
 
 
A 36 ans, souvent absent de la maison familiale, il dormait avec son frère et son père
Le corps disposé dans une position suspecte, comme s’il s’agissait d’un rituel, avait été découvert par un homme, parti se recueillir sur la tombe de sa défunte épouse.
Le 14 décembre 2016, vers 02 heures du matin, il s’activait devant la tombe de A A Sow, lorsque les policiers, en faction au cimetière de Pikine, cachés dans l’obscurité, le prennent la main dans le sac. Cette arrestation est loin d’être le fait d’un hasard. En effet, il y a un mois, il a tenté de profaner une tombe et avait réussi à prendre la poudre d’escampette. Depuis lors, les limiers qui ont remarqué ses agissements suspects, le surveillaient comme du lait sur le feu. Il a été identifié et localisé, un dispositif discret mis en place. Il ne restait qu’à attendre qu’il passe à l’acte, pour lui passer les menottes. Dans la chambre qu’il partage avec son père et son frère à Pikine Rue 10, aucun élément pouvant intéresser l’enquête n’a été trouvé. Selon sa mère, Djibril Seydi est souvent en Casamance. Les rares périodes qu’il est dans la capitale, il se rend à Grand-Dakar.
Conduit au cimetière sous bonne escorte policière, il a indiqué les tombes profanées. Dans sa première déposition, il déclare avoir agi sous l’influence de commanditaires qu’il se garde de désigner.
Il se baladait avec des images pornographiques
Il explique qu’en fait, c’est un parent qui habite à Kolda, précisément à Guiguero qui lui a soufflé que les morts ont besoin de respirer et qu’ils ne devraient pas être enterrés. Depuis lors, il les déterre pour les libérer de la chaleur suffocante des tombes. Mais le hic, c’est que cette « révélation » d’un autre monde, lui a été faite lors de l’un de ses séjours il y a un mois et c’est lui-même qui a raconté que ses visites nocturnes remontent à octobre 2015.
 
 
 
Au cours du troisième interrogatoire, interpellé sur l’absence de linceul pour les corps de certains cadavres de femmes, il finit par avouer, sous le feu roulant des questions des policiers, qu’il abusait sexuellement des défuntes. D’ailleurs, a ajouté Djibril Seydi, il souffre d’une infection génitale. Les résultats des analyses faites au centre de santé de Dominique ne confirment pas cette version. Sur le suspect, les policiers ont trouvé des lames à raser et des coupures de papiers montrant des images pornographiques.
 
 
 
 
L'As
Samedi 17 Décembre 2016




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