Dans quelles conditions est mort Jules François Bocandé ? (Par Cheikh Yérim Seck)


Dans quelles conditions est mort Jules François Bocandé ? (Par Cheikh Yérim Seck)
DAKARACTU.COM  Le Sénégal a appris avec stupeur et tristesse la mort de Jules François Bocandé, hier dans la ville de Metz, des suites d’une opération chirurgicale destinée à soulager ses souffrances après un accident vasculaire cérébral. Jules est ce joueur adulé de toute une génération de Sénégalais, celle de 1986 notamment, qui a fait le bonheur de Metz et du PSG, mais surtout celui de l’équipe nationale du Sénégal, dont il fut le buteur attitré et le courageux capitaine, avant de diriger la sélection aux côtés de Boubacar Sarr Locotte. A tous points de vue, Jules Bocandé était une référence, une icône du sport sénégalais, un exemple de dévouement, de patriotisme et d’engagement. Cet homme affable et sympathique vivait au Sénégal, y passait une retraite sportive comme un ancien footballeur qui avait un peu vendangé sa fortune dans ce qui fait la vie, ses saveurs et son goût, à travers une générosité dont il ne s’est jamais départi. C’est là que sa mort, en plus de nous  peiner, nous choque. Voilà un joueur de haut niveau qui a porté haut les couleurs de son pays et qui, lorsqu’il fut frappé par la maladie, à travers un AVC, vécut le calvaire entre Dakar et Ziguinchor. Il vécut cela avec dignité, laissant ses nombreux amis sportifs et proches de lui contacter les autorités sénégalaises pour les sensibiliser sur sa situation qui devenait de plus en plus précaire. Sans aucun effet. Indifférence totale et promesses sans lendemain seront les seuls échos à ces requêtes auprès des autorités administratives. De guerre lasse, un homme s’est penché sur son funeste sort, c’est le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé qui entreprit de l’aider en le transférant à Metz, ville à laquelle il était resté très attaché, avec l’appui financier et logistique des dirigeants messins qui se sont rappelés, eux, à son bon souvenir. Au contraire de tous ceux qui se précipiteront à l’arrivée de sa dépouille pour des oraisons funèbres aussi inutiles à présent que futiles, eu égard à ce qui lui manquait pour se soigner correctement. Cela suffit de voir des Sénégalais auxquels la patrie est redevable, souffrir le martyre et mourir dans une indifférence générale, alors que l’on célèbre à coups de millions de tristes sires qui n’auront jamais rien fait briller comme éclats au fronton de notre pays. Accueillons la dépouille mortelle de Jules François Bocandé en toute décence et en toute humilité et prions pour son âme. Donnons-le juste comme exemple à notre jeunesse. Ciao Fanfou !!!
Mardi 8 Mai 2012
Dakaractu admin




Dans la même rubrique :