La délégation permet de s’acquitter du rituel, parfois compliqué à mettre en œuvre en France.
Certains renoncent simplement au sacrifice.
61 euros pour offrir le sacrifice d’un mouton en Somalie, au Kenya ou au Niger, 121 euros pour le Sénégal et 86 euros pour le Bangladesh : sur le site de l’organisation humanitaire du Secours islamique, un formulaire permet de choisir la destination du sacrifice offert pour la fête de l’Aïd El-Adha.
Chaque mouton ainsi offert est sacrifié au nom du donateur, et permet à ce dernier de s’acquitter de ce rituel propre à l’Aïd El-Adha. Durant cette grande fête musulmane, qui tombe cette année dimanche 6 novembre (le 10 du mois de dul-hijja), les musulmans sont invités à immoler un mouton, un bovin, un caprin ou un camélidé en commémoration du sacrifice d’Abraham. Ce rituel est largement pratiqué dans les pays de tradition malékite, principalement au Maghreb et en Afrique de l’ouest, d’où sont originaires beaucoup de musulmans français.
En France, il est toutefois parfois difficile de respecter le rite, qui peut alors être pratiqué par délégation. Le CFCM rappelle ainsi dans un communiqué sur l'organisation de l'Aïd cette année que « le sacrifice par délégation est autorisé de façon unanime. Il est largement pratiqué, notamment, par les pèlerins le jour de l’Aïd. »
ÉLARGIR LE RITE À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
« Nous rendons un service au donateur car s’acquitter du rituel du sacrifice est parfois impossible en France. explique le directeur exécutif du Secours islamique, Mahieddine Khelladi, dont l'organisation propose d'organiser des sacrifices par délégation depuis 1992. Nous permettons aussi d’élargir la tradition de solidarité propre à l’Aïd-el-Adha en l’élargissant à la solidarité internationale. » Pour le seul Secours islamique, entre 12 000 et 15 000 sacrifices seront collectés cette année, prévoit Mahieddine Khelladi, ce qui représente environ un million d’euros.
« La délégation en faisant des dons à sa famille restée dans le pays d’origine ou à des associations humanitaires est en hausse depuis une dizaine d’années, estime l’ethnologue américain John Bowen, bon connaisseur de l’islam en France (1).
Cette augmentation s’explique d’abord par des raisons pratiques. Même si le nombre d’abattoirs agréés mis spécialement à la disposition des musulmans français pratiquants augmente – il est passé de 52 en 2010 à 58 en 2011 – il reste loin de couvrir les besoins.
RENONCEMENT
Si certains musulmans pratiquants recourent alors au sacrifice par délégation, d'autres renoncent simplement. A Dunkerque, suite à la fermeture de l’abattoir de la ville en 2008, le Conseil de l’islam dunkerquois (CID) a préféré cette année appelé les fidèles à ne pas pratiquer de sacrifice rituel, rapporte le site Saphirnews.
Une évolution causée par les difficultés pratiques, mais aussi l'évolution des pratiques. « L'attachement au rituel reste forte. Je me souviens d'un père de famille désolé de ne pas pouvoir faire partager le rituel du sacrifice avec ses enfants nés en France , témoigne John Bowen. Mais d'autres, y compris des théologiens reconnus, sont partisans d'une adaptation de la tradition musulmane à la vie à l'occidentale qu'ils mènent en France. »
« La pratique du sacrifice est rituelle, ce n’est pas une obligation, estime ainsi Tarik Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux. L’essentiel, c’est la prière collective le jour de la fête et le respect de la symbolique du geste d’Abraham de soumission à la volonté de Dieu. »
(1) Auteur de "L'Islam à la française", Steinkis, 2011, 22 euros.
Julien Duriez
(la-croix.com )
Certains renoncent simplement au sacrifice.
61 euros pour offrir le sacrifice d’un mouton en Somalie, au Kenya ou au Niger, 121 euros pour le Sénégal et 86 euros pour le Bangladesh : sur le site de l’organisation humanitaire du Secours islamique, un formulaire permet de choisir la destination du sacrifice offert pour la fête de l’Aïd El-Adha.
Chaque mouton ainsi offert est sacrifié au nom du donateur, et permet à ce dernier de s’acquitter de ce rituel propre à l’Aïd El-Adha. Durant cette grande fête musulmane, qui tombe cette année dimanche 6 novembre (le 10 du mois de dul-hijja), les musulmans sont invités à immoler un mouton, un bovin, un caprin ou un camélidé en commémoration du sacrifice d’Abraham. Ce rituel est largement pratiqué dans les pays de tradition malékite, principalement au Maghreb et en Afrique de l’ouest, d’où sont originaires beaucoup de musulmans français.
En France, il est toutefois parfois difficile de respecter le rite, qui peut alors être pratiqué par délégation. Le CFCM rappelle ainsi dans un communiqué sur l'organisation de l'Aïd cette année que « le sacrifice par délégation est autorisé de façon unanime. Il est largement pratiqué, notamment, par les pèlerins le jour de l’Aïd. »
ÉLARGIR LE RITE À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
« Nous rendons un service au donateur car s’acquitter du rituel du sacrifice est parfois impossible en France. explique le directeur exécutif du Secours islamique, Mahieddine Khelladi, dont l'organisation propose d'organiser des sacrifices par délégation depuis 1992. Nous permettons aussi d’élargir la tradition de solidarité propre à l’Aïd-el-Adha en l’élargissant à la solidarité internationale. » Pour le seul Secours islamique, entre 12 000 et 15 000 sacrifices seront collectés cette année, prévoit Mahieddine Khelladi, ce qui représente environ un million d’euros.
« La délégation en faisant des dons à sa famille restée dans le pays d’origine ou à des associations humanitaires est en hausse depuis une dizaine d’années, estime l’ethnologue américain John Bowen, bon connaisseur de l’islam en France (1).
Cette augmentation s’explique d’abord par des raisons pratiques. Même si le nombre d’abattoirs agréés mis spécialement à la disposition des musulmans français pratiquants augmente – il est passé de 52 en 2010 à 58 en 2011 – il reste loin de couvrir les besoins.
RENONCEMENT
Si certains musulmans pratiquants recourent alors au sacrifice par délégation, d'autres renoncent simplement. A Dunkerque, suite à la fermeture de l’abattoir de la ville en 2008, le Conseil de l’islam dunkerquois (CID) a préféré cette année appelé les fidèles à ne pas pratiquer de sacrifice rituel, rapporte le site Saphirnews.
Une évolution causée par les difficultés pratiques, mais aussi l'évolution des pratiques. « L'attachement au rituel reste forte. Je me souviens d'un père de famille désolé de ne pas pouvoir faire partager le rituel du sacrifice avec ses enfants nés en France , témoigne John Bowen. Mais d'autres, y compris des théologiens reconnus, sont partisans d'une adaptation de la tradition musulmane à la vie à l'occidentale qu'ils mènent en France. »
« La pratique du sacrifice est rituelle, ce n’est pas une obligation, estime ainsi Tarik Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux. L’essentiel, c’est la prière collective le jour de la fête et le respect de la symbolique du geste d’Abraham de soumission à la volonté de Dieu. »
(1) Auteur de "L'Islam à la française", Steinkis, 2011, 22 euros.
Julien Duriez
(la-croix.com )
Autres articles
-
Pyongyang se moque de Trump et précise son plan d'attaque sur Guam
-
Côte d'Ivoire : Emprisonnement à vie requis contre Simone Gbagbo
-
Allemagne : Arrestation d'un islamiste radical soupçonné de préparer un attentat
-
L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine est mort subitement à New York
-
EGYPTE : Décès dans une prison américaine de cheikh Omar Abdel-Rahman