BEN ALI: QUINZE ANS DE PRISON DE PLUS…


BEN ALI: QUINZE ANS DE PRISON DE PLUS…
Trente-cinq ans de prison pour vol et possession illégale de devises étrangères et de bijoux le 20 juin dernier, quinze ans de prison pour possession de drogue et d’armes hier: les condamnations du régime de Zine Ben Ali continuent de pleuvoir sur l’ancien dictateur tunisien. Alors que ce dernier vit toujours réfugié en Arabie Saoudite avec son épouse Leïla Trabelsi, le tribunal de première instance de Tunis rendait lundi soir son verdict quant au deuxième volet de son procès. Rappelons que Ben Ali est poursuivi au total pour 93 chefs d’inculpation, pour lesquels il encourt de cinq ans d’emprisonnement à la peine de mort.
 
Lundi, les avocats libanais de l’ancien chef de l’Etat n’ont pas voulu prendre part à la fin de l’audience, arguant du fait que leur client ne bénéficiait pas d'un procès équitable, après que le juge de la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, Touhami Hafiane, a rejeté la requête de Me Hosni Bedji, qui demandait un délai supplémentaire afin de convaincre Zine Ben Ali de revenir en Tunisie pour donner sa version des faits. Dans un communiqué diffusé lundi, les défenseurs de l’ancien homme fort du pays ont fustigé l’attitude du tribunal. «Le procès d'aujourd'hui viole toutes les règles d'un procès équitable. Le seul but est de faire de Ben Ali un trafiquant d'argent, de drogues et d'armes», ont-ils expliqué dans un communiqué. L’ex-président était jugé hier pour «détention de stupéfiants à l'usage de consommation»; «acquisition, importation et trafic de stupéfiants»; «aménagement et exploitation d'un local pour le stockage et l'usage de stupéfiants»; «détention d'armes et de munitions»; et «non-déclaration de possession de pièces archéologiques».
 
IL SERA JUGÉ PAR UN
TRIBUNAL MILITAIRE
 
Dans un communiqué diffusé en juin, Zinedine Ben Ali affirmait pour sa défense que les accusations de ce deuxième procès étaient fabriquées de toutes pièces et qu’il s’agissait d’une «machination». Son avocat Me Leborgne évoquait lui sur France Inter «un processus de liquidation politiques», jugeant que les armes et la drogue retrouvées dans les palais présidentiels, notamment ceux de Sidi Dhrif et Sidi Bou Said, et pour lequel l’homme de Sousse a donc été condamné à quinze ans de prison, étaient au choix des «cadeaux de chefs d’Etats» et en quantité «dérisoire et insignifiante». Le représentant du parquet a de son côté déclaré que le président déchu avait «pillé les ressources du pays», accusant Ben Ali d’avoir conservé dans ses palais 60 objets archéologiques «d’une valeur historique inestimable».
 
Dans un reportage télévisé diffusé par la télévision nationale tunisienne en février dernier, on découvrait l’envers du décor du palais de Sidi Dhrif, sur la colline de Sidi Bousaïd, une banlieue huppée située à environ 15 kilomètres au nord de Tunis. Et l’on pouvait découvrir la quantité incroyable de cash que l’ancien Tunisien dissimulait, mais aussi de bijoux et autres objets précieux. La découverte a été faite presque par hasard par les démineurs tunisiens, selon l’envoyé spécial d’Europe 1 en Tunisie. Alors qu'ils inspectaient cette résidence –parmi tant d’autres-, à la recherche d'éventuelles bombes, «les militaires ont soudain vu leurs détecteurs de métaux s'affoler dans la bibliothèque», rapporte la radio. La bibliothèque s’est avérée être une fausse: derrière cette façade se trouvaient des centaines de liasses de billets - des dinars tunisiens mais aussi et surtout des coupures de 500 euros et des dollars. Des parures serties de diamants, de rubis et autres pierres précieuse, des montres de grand luxe, des ceintures en or massif ainsi ou encore des bouteilles de vins millésimées étaient par ailleurs répartis un peu partout dans le palais. La valeur du tout avait été estimée à 175 millions d’euros…
 
Le prochain passage virtuel de Ben Ali devant la justice de son pays sera à huis clos. Il devra répondre devant un tribunal militaire des chefs d’accusation d’atteinte à la sûreté de l'Etat et d’homicides volontaires.
Mardi 5 Juillet 2011




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