Pour Amnesty International, la prostitution n'est pas incompatible avec les droits de l'Homme. La majorité des membres du conseil International de l'organisation humanitaire a voté comme prévu ce mardi en faveur de la décriminalisation de la prostitutionce. Décriminalisation s'entend pour tous les acteurs de la prostitution.
Forte de 7 millions de personnes sur tous les continents, Amnesty International est plus connue pour défendre les droits humains au travers d’enquêtes et de lobbying auprès des Etats et des entreprises. Le mouvement se bat notamment pour les droits en matière de sexualité et de procréation, et milite pour que les filles et femmes puissent décider elles-mêmes de ce qu'elles font de leur corps. C'est dans ce cadre que des recherches ont été menées pendant deux ans pour optimiser la protection des travailleurs du sexe, «une nécessité et une urgence pour notre mouvement, ces personnes étant particulièrement vulnérables et discriminées partout dans le monde» précise l'organisation.
L'organisation consciente de la complexité du sujet
L'initiative d'Amnesty pour la décriminalisation de la prostitution vise donc à faire respecter les droits humains des travailleurs du sexe. Au terme des recherches, il a été constaté que les prostitué(e)s n'osaient pas demander l'aide des autorités chargée de la sécurité des personnes confronté(e)s à des situations de danger (extorsion, harcèlement, traite, dépistage forcé du VIH et interventions médicales forcées), étant eux-mêmes dans l'illégalité.
De même, ces personnes sont parfois exclues des services de santé et d’aide au logement et d’autres systèmes de protection sociale ou juridique. «Les travailleurs et travailleuses du sexe constituent l’un des groupes de personnes les plus marginalisés au monde et sont, dans la plupart des cas, constamment confrontés au risque de subir des discriminations, des violences et des atteintes à leurs droits fondamentaux»,affirme Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.
Salil Shetty ajoute que, «notre mouvement mondial a ouvert la voie à l’adoption d’une ligne de conduite relative à la protection des droits humains des travailleurs et des travailleuses du sexe, laquelle aidera Amnesty International à structurer son travail à venir sur cette question importante (...) Nous reconnaissons que cette importante question de droits humains est extrêmement complexe, et c’est pourquoi nous l’avons abordée sous l’angle des normes internationales relatives aux droits humains. Nous avons aussi consulté notre mouvement mondial pour recueillir différents points de vue à travers le monde ».
La section française de l'association se désolidarise
La nouvelle position d'Amnesty International n'a pasmanqué de surprendre. Amnesty International France a ainsi fait part de ses doutes par rapport à cette nouvelle résolution dans un communiqué, où l'organisation rappelle avoir voté en défaveur de la proposition lors de son assemblée générale en 2014. «Certes, la section française partage pleinement la conviction qu’il est nécessaire de décriminaliser les personnes en situation de prostitution, mais conserve de nombreuses interrogations sur l’efficacité et l’impact potentiel d’autres dimensions de la politique adoptée aujourd’hui, notamment la notion de "libre choix", et la pertinence de dépénaliser l’ensemble des acteurs du secteur.» «Amnesty International laissant à chaque section le choix de ne pas travailler activement sur la question, Amnesty International France ne prendra pas part dans les débats sur la prostitution en France.»
Ces dernières semaines plusieurs associations et groupements ont fait part de leurs protestation. Une lettre ouverte a été publiée sur Libération à l'initiative des Femen, co-signée plusieurs organisations. «Cette politique pro-prostitution signifie non seulement le maintien de l’impunité des acheteurs du sexe, mais aussi la dépénalisation des proxénètes. Légaliser la prostitution et dépénaliser le proxénétisme, c’est renforcer la traite et l’esclavagisme sexuel». La lettre évoque les politiques de dépénalisation du proxénétisme «non coercitif» et de légitimation des consommateurs, mises en œuvre dès 2000, en Allemagne et aux Pays-Bas qui n'auraient profité qu’aux proxénètes, tandis que les personnes prostituées sont toujours recrutées parmi les groupes les plus discriminés et sont toujours contraintes à la prostitution. Ces associations s'appuient sur des enquêtes menées par des médias ainsi que des recherches de trois économistes.
Une autre campagne contre la résolution d'Amnesty International a reçu le soutien des stars d'Hollywood, Meryl Streep, Kate Winslet, Anne Hathaway ou Emma Thompson.
Leparisien
Forte de 7 millions de personnes sur tous les continents, Amnesty International est plus connue pour défendre les droits humains au travers d’enquêtes et de lobbying auprès des Etats et des entreprises. Le mouvement se bat notamment pour les droits en matière de sexualité et de procréation, et milite pour que les filles et femmes puissent décider elles-mêmes de ce qu'elles font de leur corps. C'est dans ce cadre que des recherches ont été menées pendant deux ans pour optimiser la protection des travailleurs du sexe, «une nécessité et une urgence pour notre mouvement, ces personnes étant particulièrement vulnérables et discriminées partout dans le monde» précise l'organisation.
L'organisation consciente de la complexité du sujet
L'initiative d'Amnesty pour la décriminalisation de la prostitution vise donc à faire respecter les droits humains des travailleurs du sexe. Au terme des recherches, il a été constaté que les prostitué(e)s n'osaient pas demander l'aide des autorités chargée de la sécurité des personnes confronté(e)s à des situations de danger (extorsion, harcèlement, traite, dépistage forcé du VIH et interventions médicales forcées), étant eux-mêmes dans l'illégalité.
De même, ces personnes sont parfois exclues des services de santé et d’aide au logement et d’autres systèmes de protection sociale ou juridique. «Les travailleurs et travailleuses du sexe constituent l’un des groupes de personnes les plus marginalisés au monde et sont, dans la plupart des cas, constamment confrontés au risque de subir des discriminations, des violences et des atteintes à leurs droits fondamentaux»,affirme Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.
Salil Shetty ajoute que, «notre mouvement mondial a ouvert la voie à l’adoption d’une ligne de conduite relative à la protection des droits humains des travailleurs et des travailleuses du sexe, laquelle aidera Amnesty International à structurer son travail à venir sur cette question importante (...) Nous reconnaissons que cette importante question de droits humains est extrêmement complexe, et c’est pourquoi nous l’avons abordée sous l’angle des normes internationales relatives aux droits humains. Nous avons aussi consulté notre mouvement mondial pour recueillir différents points de vue à travers le monde ».
La section française de l'association se désolidarise
La nouvelle position d'Amnesty International n'a pasmanqué de surprendre. Amnesty International France a ainsi fait part de ses doutes par rapport à cette nouvelle résolution dans un communiqué, où l'organisation rappelle avoir voté en défaveur de la proposition lors de son assemblée générale en 2014. «Certes, la section française partage pleinement la conviction qu’il est nécessaire de décriminaliser les personnes en situation de prostitution, mais conserve de nombreuses interrogations sur l’efficacité et l’impact potentiel d’autres dimensions de la politique adoptée aujourd’hui, notamment la notion de "libre choix", et la pertinence de dépénaliser l’ensemble des acteurs du secteur.» «Amnesty International laissant à chaque section le choix de ne pas travailler activement sur la question, Amnesty International France ne prendra pas part dans les débats sur la prostitution en France.»
Ces dernières semaines plusieurs associations et groupements ont fait part de leurs protestation. Une lettre ouverte a été publiée sur Libération à l'initiative des Femen, co-signée plusieurs organisations. «Cette politique pro-prostitution signifie non seulement le maintien de l’impunité des acheteurs du sexe, mais aussi la dépénalisation des proxénètes. Légaliser la prostitution et dépénaliser le proxénétisme, c’est renforcer la traite et l’esclavagisme sexuel». La lettre évoque les politiques de dépénalisation du proxénétisme «non coercitif» et de légitimation des consommateurs, mises en œuvre dès 2000, en Allemagne et aux Pays-Bas qui n'auraient profité qu’aux proxénètes, tandis que les personnes prostituées sont toujours recrutées parmi les groupes les plus discriminés et sont toujours contraintes à la prostitution. Ces associations s'appuient sur des enquêtes menées par des médias ainsi que des recherches de trois économistes.
Une autre campagne contre la résolution d'Amnesty International a reçu le soutien des stars d'Hollywood, Meryl Streep, Kate Winslet, Anne Hathaway ou Emma Thompson.
Leparisien
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