Alioune Fall et Moustapha Diakhaté vont Servir le Sénégal avec la Première Dame

Alioune Fall est l’Administrateur de la fondation Servir le Sénégal de Marème Faye. Il sera secondé par Moustapha Diakhaté. Servir le Sénégal, qui va intervenir également dans le social, sera financé, selon son administrateur, par des partenaires et «sans l’aide publique».
La fondation de la première dame prend corps. Alioune Fall, journaliste et proche de Macky Sall et Mous­tapha Diakhaté, militant de l’Alliance pour la république (Apr) sont les têtes pensantes de Servir le Sénégal porté sur les fondamentaux la semaine dernière, en devenant respectivement Administrateur et Adminis­trateur délégué de la structure. Alioune Fall en a aussi profité pour mettre fin à une rumeur qui enfle depuis quelques semaines à propos de la nomination supposée de Chris­tophe Aubrun à la tête de la fondation. Même s’il est un ami reconnu dans la proximité du couple présidentiel. «Je suis l’administrateur de cette fondation. Depuis quelque temps, des rumeurs circulent, faisant état d’un toubab à la tête de la Fondation Servir le Sénégal. Ces allégations sont fausses et non fondées. M. Aubrun est un ami de la famille Sall avant que celle-ci n’arrive au pouvoir. Vu le domaine dans lequel il s’active et son expérience, nous avons jugé nécessaire de l’inclure dans l’équipe qui pilote la fondation», a-t-il affirmé. Expert en généalogie et Secrétaire général de l’Asso­ciation sénégalaise pour la protection des enfants déficients mentaux (Asedeme), Christophe Aubrun sera une valeur ajoutée pour Servir le Séné­gal.

Alioune Fall tient cependant à mettre les choses au clair pour éviter toute comparaison malveillante : La fondation Servir le Séné­gal n’est pas une initiative de la Première dame. «Au lendemain de la victoire de Macky Sall à l’élection présidentielle, Marième Faye avait reçu des suggestions, l’invitant à mettre en place une fondation. Ce qu’elle avait même décliné, car craignant un excès de visibilité, mais surtout pour ne pas apparaître comme une concurrence avec certaines femmes ministres de la République», expli­que l’administrateur de la fondation.

Selon Alioune Fall, Mme Sall qui veut éviter les projecteurs aurait finalement accepté de servir son pays suite aux conseils avisés de ses proches. En posant surtout des conditions strictes. L’ancien directeur de Publication du Matin précise : «Elle a accepté à condition que son nom ne figure pas dans l’appellation de la fondation, qu’elle n’occuperait aucune fonction, mais surtout que la structure mène ses actions dans la discrétion.» Lui et son adjoint travaillent dans un bénévolat total pour davantage coller à l’esprit de leur «patronne» qui a promis juste de Servir le Sénégal : «Nous travaillons sans rémunération, c’est ma contribution à la cause sociale. Seul le personnel subalterne est payé. Nous avons décliné des propositions au sein de l’Etat. Je me sentais plus à l’aise dans ma vie actuelle.»

PAS D’APPUIS PUBLICS
En tout cas, le crédo de la fondation ne sera pas différent des défuntes organisations des autres premières dames. Forcément, le social sera au cœur des interventions de l’épouse de Macky Sall. Il cite : «Nous comptons lutter contre la mendicité, contribuer à sa réduction en partenariat avec les daaras, afin de trouver une alternative à cette question. Faciliter l’accès à l’eau potable, améliorer le quotidien des sénégalais», liste-t-il. Au de là de ces axes, la fondation compte également investir dans le Sénégal des profondeurs. «Dans les villages les plus reculés, les femmes meurent en couche, car le déplacement reste un problème majeur. Nous apporterons notre contribution dans ce domaine, mais surtout l’hydraulique rurale qui est une question cruciale», préconise l’administrateur de Servir le Séné­gal. D’ailleurs, soutient-il, à l’heure actuelle, des actions sont même menées par la fondation qu’il dirige, notamment dans la banlieue qui constitue un milieu où prospèrent le plus ces initiatives.

Le programme est ambitieux. Il nécessite des fonds colossaux pour atteindre les objectifs édictés ci-haut dans un contexte où le pays croule sur d’innombrables problèmes. Alioune Fall rassure et assure en annonçant l’appui sans conditions aussi des partenaires prêts à Servir le Sénégal : «Pour le moment, nous n’avons pas de partenaires institutionnels, mais nous avons beaucoup de personnes, que ce soit des militants de l’Apr et des amis dont le projet tient à cœur. Il est vrai que les gens posent les questions sur nos partenaires et nos sources de financement. Je voudrais insister sur le fait que cette fondation ne fonctionnera pas avec l’argent public. Nous avons des amis qui croient à ce projet et qui se sont engagés financièrement. Il y a aussi des mécènes qui sont prêts à mettre leur argent dans un cadre crédible si nous arrivons à les convaincre. Nos ressources auront des origines licites parce que notre défi est rendre notre combat crédible.»