Affaire Mayoro Mbaye contre Maritalia-Alioune Ndiaye : Les bizarreries d'une procédure


Affaire Mayoro Mbaye contre Maritalia-Alioune Ndiaye : Les bizarreries d'une procédure
Le feuilleton de l’affaire qui oppose Mayoro Mbaye à son cousin Alioune Ndiaye, les deux actionnaires de la société Maritalia SA (et 5 autres entreprises) est loin d’être terminé. Le dernier épisode s’est joué samedi dernier à Hann Plage au domicile du premier nommé, d’où il a été expulsé par une vingtaine de gendarmes. Cette intervention est faite sur la base d’une décision du juge Mahawa Sémou Diouf, qui a condamné Mayoro Mbaye à deux ans d’emprisonnement ferme et à payer 400 millions de francs de dommages et intérêts. En attendant le paiement de cette somme, tous ses biens ont été saisis, même ceux qui sont au nom de ses enfants. Pourtant, deux jours avant la descente des gendarmes, Mayoro Mbaye a adressé une lettre au Ministre de la Justice, Garde des Sceaux pour l’informer du comportement « singulier » du doyen des juges à son endroit.


Après sa démission de Maritalia en 2002, Mayoro Mbaye est alors visé par une  plainte de Alioune Ndiaye en date du 8 août 2003 pour faux et usage de faux en écriture de banque. Le plaignant accuse son associé d’avoir endossé des chèques d’une valeur totale de 65 millions de francs et qui devaient être versées dans les comptes de la société. Le 21 août de la même année, Mayoro Mbaye lui aussi porte plainte contre Alioune Ndiaye pour abus de biens sociaux.


Quelques semaines plus tard, c’est à dire le 9 octobre, le Parquet prend deux décisions « douteuses », selon Mayoro Mbaye. Pour sa plainte, le juge vise une information judiciaire contre X, alors qu’il avait nommément mis en cause Alioune Ndiaye. Sur la plainte de ce dernier par contre, le parquet vise un mandat de dépôt contre Mayoro Mbaye. Convoqué par le juge, il offre de consigner par chèque de banque la somme de 65 millions de francs. Cette proposition est rejetée et il se retrouve en prison. Pendant tout ce temps, sa plainte n’est pas traitée. Mayoro Mbaye a donc passé six mois à Rebeuss en refusant toutes les propositions de conciliation. 


Pendant son incarcération, il dépose une nouvelle plainte le 30 décembre 2003 contre Alioune Ndiaye et le notaire Pape Sambaré Ndour pour faux et usage de faux. Ce n’est que quatre mois plus tard que le commissariat de Rebeuss est saisi pour enquête. Là également les investigations sont menées contre X, alors que Mayoro Mbaye a nommément mis en cause son associé et le notaire. Comment Pape Sambaré Ndour s’est installé dans l’affaire ?  


Lorsque Mayoro Mbaye a fait une demande de communication de documents de la société en sa qualité d’actionnaire, les avocats de Alioune Ndiaye indiquent alors que Mayoro n’est plus actionnaire eu égard au bulletin de transfert déposé chez Me Daniel Senghor, notaire à Dakar. À la demande des conseils de Mayoro Mbaye, le notaire leur fait parvenir le bulletin, dont la signature et les mentions manuscrites étaient fausses, même si elles ont été authentifiées par Me Pape Sambaré Ndour. Ce dernier a d’ailleurs reconnu, par la suite avoir été abusé dans cette affaire.


Après lecture des procès-verbaux d’enquête et constat des contradictions dans les déclarations des uns et des autres, le Parquet dans un réquisitoire demande une expertise graphologique. C’est ainsi que le 1er cabinet ordonne ladite expertise qui, au lieu d’être faite sur les originaux, a été réalisée sur une photocopie du document incriminé. L’expert conclue son rapport en soulignant que « la photocopie ne pouvait pas donner une fiabilité scientifique absolue. Cependant, il y a une similitude entre la signature et celle de Mayoro Mbaye apposée sur d’autres documents ». Le juge Mahawa Sémou Diouf refuse ensuite une extension de l’expertise graphologique sur les mentions manuscrites et rend, le 23 décembre 2008 une ordonnance de non-lieu en disant que X n’a pas été retrouvé, alors que la plainte visait deux individus, nommément cités.


Suite à ce jugement, Mayoro Mbaye a pu, après des investigations personnelles, retrouver les différents actes incriminés chez Me Ndèye Bineta Thiam, notaire à Pikine en présence du clerc de l’huissier Cheikh Tidiane Diouf. Mayoro Mbaye sert alors aux parties une citation directe, rejetée par le juge pour prescription des faits, dans une affaire qui en cours de traitement par la Cour suprême. Il a fallu attendre 1er juillet 2010 pour que Alioune Ndiaye soit inculpé, mais sans être inquiété.


Face à l’injustice dont il affirme être l’objet dans cette affaire, Mayoro Mbaye écrit le 5 février 2013 à Aminata Touré alors Garde des Sceaux pour se plaindre « du comportement singulier et plus qu’atypique du Juge Mahawa Sémou Diouf » qui, malgré l’inculpation de Alioune Ndiaye, « privilégie ses rencontres avec lui à son domicile à Liberté 6 Extension. » En réponse à ce courrier, Mimi Touré demande au Procureur général de lui faire parvenir à titre de compte-rendu, le procès-verbal de première comparution par lequel, Mahawa Sémou Diouf a procédé à une nouvelle inculpation du sieur Alioune Ndiaye à la suite de l’arrêt en date du 1er juillet 2010.


Depuis, rien. Me Sidiki Kaba est nommé à la Justice et Mayoro Mbaye reprend sa plume pour lui exposer, le 18 novembre 2013 dans une correspondance, son cas et regretter le parti-pris du juge Mahawa Sémou Diouf. Il évoque aussi des sms que lui et le magistrat se sont envoyés et constatés par un huissier dans un procès-verbal. Dans sa réponse quelques jours plus tard, Me Sidiki Kaba déclare sans détours : « J’ai saisi Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar pour lui demander copie des procès-verbaux d’interrogatoire au fond de l’inculpé et l’audition de la partie civile. Votre plainte avec constitution de partie civile remonte à plus de dix ans, cela est inadmissible. » Le 23 janvier dernier, deux jours avant d’être expulsé de son domicile, Mayoro Mbaye réécrit au Ministre pour lui faire part de ses certitudes : « Un notaire a fait des faux, on a usé et abusé de ces faux, la justice est entrain de saboter la procédure. Des procédures sont pendantes et personne ne semble vouloir les vider, on fait plutôt dans la manipulation et le dilatoire depuis dix ans. J’ai des preuves de corruption et de concussion dans ces dossiers, mais malheureusement personne ne semble réagir pour arrêter les dégâts collatéraux qui continuent de s’amonceler. »


Aujourd’hui, après une bataille de dix ans, Mayoro Mbaye estime que le parti-pris du juge Mahawa Sémou Diouf a laissé libre champ à son associé pour faire main basse sur les six entreprises qu’ils ont en partage. En attendant, il réclame à Maritalia SA la somme de 442 millions au titre des dividendes de 1996 à 2002.

Lundi 27 Janvier 2014
Dakar actu




1.Posté par Ben le 27/01/2014 09:21
Courage Mr Mbaye. Mais que fait la justice ? Tout ceci est inacceptable dans un pays soit disant de droit.

2.Posté par fall le 27/01/2014 10:16
C'est une honte pour la justice sénégalaise!!!

3.Posté par Diolof- Diolof le 27/01/2014 13:07
C'est regrettable de voir Mayoro dans cette situation pour ce qui sachent,ce dernier à construit Maritalia et son sont groupe de 5 sociétés.
Alioune Ndiaye n'a qu'a faire attention car au jour de son enterrement,il y'aura que des magistrats pour l’enterrer et l'insulter .
Adouna nague na terrassé aye vainqueur

4.Posté par douniiiiiiiiiiiii le 27/01/2014 15:22
sénégalais khamoul kou togne, kou fayou rék la kham

5.Posté par Diolof- Diolof le 27/01/2014 19:23
lou sottty ame borom mais nak kou wor mou dik la dagnoula ko digne.




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