51 pays africains frappés par une hausse des droits de douane des États-Unis : quelles conséquences pour l'économie africaine ?


La hausse des tarifs douaniers à au moins 10 % pour tous les pays commerçant avec les États-Unis, annoncée par le président Donald Trump, provoque de vives réactions. Ses conséquences sont multiples, notamment pour les économies africaines. L'Afrique du Sud et l'Algérie voient ainsi leurs produits exportés vers les États-Unis taxés à 30 %. Des pays comme le Lesotho subiront des taxes allant jusqu'à 50 %. Pourtant, 31 pays africains sur les 54 que compte le continent bénéficient de l'AGOA, un accord qui exempte plus de 6 800 produits de droits de douane. Que deviendra cet accord, prévu pour durer jusqu'en septembre 2025 ?  

Qui sont les pays africains les plus touchés ? 

Sur 54 pays, 51 sont concernés par cette hausse, avec des taux variant entre 10 % et 50 %. Le Lesotho est le plus affecté (50 %), suivi de Madagascar (47 %). L'Afrique du Sud et l'Algérie sont taxées à 30 %, la Côte d'Ivoire à 21 %, le Nigeria à 14 %, et la RDC ainsi que le Cameroun à 11 %.  

Quelle est l'importance des échanges Afrique-États-Unis ?

En 2024, les exportations africaines vers les États-Unis ont atteint 49 milliards de dollars (dont 39,5 milliards pour l'Afrique subsaharienne). Le déficit commercial américain envers l'Afrique s'élève à 7,4 milliards. À titre de comparaison, l'UE a exporté pour 605,8 milliards de dollars vers les États-Unis la même année.  

Les principaux produits exportés par l'Afrique sont :  
- Pétrole brut : 7,3 milliards  
- Métaux et pierres précieuses : 6,9 milliards  
- Véhicules : 1,7 milliard  
- Vêtements : 1,4 milliard  

Quel avenir pour l'AGOA ?  

L'AGOA, en vigueur depuis 2000, exempte plus de 6 800 produits africains de droits de douane. Trente-et-un pays en bénéficient jusqu'en septembre 2025. La question est de savoir si les nouvelles taxes s'appliqueront immédiatement ou attendront la fin de l'accord. Étant une loi fédérale, sa modification ou suppression nécessiterait l'accord du Congrès américain.  

Réactions des pays africains

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exprimé ses préoccupations, soulignant le besoin urgent d'un nouvel accord commercial. Les États-Unis étant le deuxième partenaire commercial de l'Afrique du Sud, des dizaines de milliers d'emplois, notamment dans l'automobile, pourraient être affectés.
Jeudi 3 Avril 2025
Dakaractu



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