Le président du mouvement Thiès D'abord a déploré le dernier accident ferroviaire survenu vendredi dernier à Thiès et ayant occasionné une perte en vie humaine (un garçon de 8 ans).
Me Habib Vitin après avoir rappelé la responsabilité de l'ensemble des acteurs relativement à la sécurisation de la voie ferrée, a tenu à préconiser des pistes de solution dont l'érection de barrières de protection et la réalisation de passerelles le long des voies, notamment au niveau des zones les plus accidentogènes.

Permettez-nous de présenter nos condoléances les plus attristées à la famille du jeune garçon du nom de Malick Niang qui a perdu la vie dans cet accident survenu le vendredi dernier et impliquant un train au service d’une société minière. Nous nous inclinons pieusement devant la mémoire de ce jeune dont la triste nouvelle a fini de plonger la population Thiessoise dans l'émoi et la consternation.
Qu’en ces moments de douleur, nous tenons à assurer la famille de notre soutien et de notre solidarité. D’ailleurs, une délégation du Mouvement « Thiès d’Abord » s’est rendue auprès d’elle pour exprimer notre compassion et partager sa peine.
Au-delà de l’émotion, ce drame soulève une fois de plus la lancinante question de la sécurité des passages à niveaux à THIES. Il est inconcevable et à la limite inacceptable que faute d’application de mesures préventives sécuritaires aux normes que des vies humaines continuent d’être fauchées.
Il n’est nul besoin de rappeler que la circulation des trains à Thiès a fait l’histoire de cette ville. Non, le Maire de la Ville semble vouloir particulariser ce problème qui n’est pas un phénomène nouveau. Au Sénégal, à qui, aurait-on besoin de rappeler que cela fait plus d’un centenaire que les rails traversent la ville de Thiès. En réalité, les Thiessois connaissent parfaitement les risques liés aux rails mais, attendent des solutions efficaces de la part des autorités.
Les mesures préventives pour juguler cette problématique
Aujourd'hui, il urge de prendre des mesures drastiques pour éradiquer ce phénomène. Il ne s'agira pas d'engager un bras de fer avec les sociétés qui exploitent les rails, mais plutôt de se pencher, avec l'ensemble des acteurs, sur cette problématique. En lieu et place d'un arrêté d'interdiction sans effets sur la circulation de ces trains, la ville de Thiès devrait, d'un commun accord entre les communes (Nord, Est et Ouest) dans le cadre d’une intercommunalité agissante avec l’autorité ferroviaire en charge de la gestion du patrimoine, ériger des barrières de protection et des passerelles le long des voies afin de maximiser la sécurité des populations. Le maire de la ville ferait mieux en s’alignant avec pertinence à cette dynamique de relance de l’activité ferroviaire tant convoitée par les nouvelles autorités et l’économie de ce pays.
Les maires doivent pouvoir également mobiliser des auxiliaires et/ou volontaires de sécurité qui, aux heures de pointe, pourront être prépositionnés sur les axes réputés accidentogènes.
Pour ce faire, nous préconisons que les équipes municipales de la ville en parfaite collaboration avec les sociétés ferroviaires s’attèlent à mettre en place des infrastructures sécurisées telles que :
Les passerelles pour piétons permettront aux habitants, notamment les enfants, les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite, de traverser en toute sécurité sans risquer leur vie sur les rails.
Les barrières aux passages à niveaux pour les voitures limiteront les accidents en empêchant les véhicules de traverser au moment du passage du train.
Il est trop facile de pointer du doigt un seul acteur alors que cette tragédie est le résultat d’un manque de responsabilité partagé entre les exploitants des rails et les municipalités de THIES.
Face à ce drame, nous constatons avec regret que le Maire de la ville de THIES cherche à se dédouaner totalement de ses responsabilités en pointant uniquement du doigt les sociétés exploitantes des lignes ferroviaires. Cette attitude est non seulement déplorable mais, elle témoigne aussi d’une gestion municipale qui refuse d’assumer ses obligations en matière de sécurité.
Thiès, ville historique et carrefour ferroviaire, doit s’adapter aux exigences de souveraineté des rails mais aussi de sécurité moderne. Dans de nombreuses villes du monde, la cohabitation entre le chemin de fer et la mobilité urbaine est structurée autour d’infrastructures adaptées.
Le maire, dans un environnement intercommunal bien organisé, serait le premier garant de la sécurité dans cette grande agglomération. Il dispose de pouvoirs de réglementation et d’aménagement pour anticiper et prévenir ces drames. Pourquoi, depuis son accession à la ville de Thiès, il n’a pas engagé de programme de sécurisation des passages ferroviaires qui deviennent des points de bouchons pour la circulation ? Pourquoi, attendre un drame pour parler des ICS alors qu’il aurait dû, depuis longtemps, imposer un dialogue avec les autorités en charge du ferroviaire et ces sociétés ?
Thiès ne peut plus être une ville où la circulation ferroviaire constitue une menace constante pour ses habitants. La modernisation des infrastructures est un devoir de protection collective et un enjeu de sécurité publique.
L’absence de barrières automatiques, de signalisation efficace et de dispositifs de protection montrent un manque criant d’investissements pour la sécurisation de la mobilité.
Si l’impact des dépenses diverses et autres participations inscrites dans le budget de fonctionnement du maire, n’est ni mesuré ni ressenti positivement, leur utilisation en prestige et confort pouvait servir à la réalisation d’infrastructures prioritaires. Une telle utilisation serait plus pertinente et bénéfique pour les communautés en quête de sécurité.
Donc, au-delà des condoléances, nous affirmons que cette tragédie ne peut rester sans conséquences pour les ICS et les Mairies de la Ville de Thiès. La famille du défunt a droit à une réparation juste et digne, car elle est victime d’un système qui ne sécurise pas les citoyens.
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé, et nous ne pouvons plus rester spectateurs de ces tragédies évitables.
Le Mouvement Thiès d’Abord exige :
1- Le recensement des passages ferroviaires dangereux et les points critiques dans la ville ;
2- Le lancement d’un programme de construction de passerelles aux endroits stratégiques ;
3- L’installation de barrières automatiques, de signalisations lumineuses et sonores aux intersections.
4- Le renforcement de la sensibilisation des populations par des supports visuels sur les risques liés aux passages à niveaux non gardés.
La vie des Thiessois ne doit plus être mise en danger pour cause de manque de volonté politique ! Le mouvement « Thiès d’Abord » ne se contentera pas de discours vides mais, plutôt d’actions concrètes et maintenant !
Que la mémoire du défunt rappelle aux Maires de Thiès et aux autorités ferroviaires, l’urgence d’agir pour protéger les populations.
Thiès mérite mieux !
Vive l’instauration d’une intercommunalité qui répond aux priorités des Thiessois !
Me Habib VITIN
Le Président du Mouvement « Thiès d’Abord »
Autres articles
-
Un incendie ravage Baffe : vivres, foin, vêtements, semences et cases en paille réduits en cendres
-
Arrestation de Simon Faye : Le SYNPICS apporte son soutien au rédacteur en chef de SenTv/ZikFm et exige sa libération
-
Mbaye Dione sur la disparition de Mamadou Badio Camara : « La République a perdu un de ses dignes fils »
-
Taslima (Sédhiou) : La ziarra annuelle célébrée ce 29 avril (Elhadji Khalifa Diaby, porte-parole du khalife)
-
Tabaski 2025 - Approvisionnement en mouton : la région de Thiès se fixe un objectif de 210.000 têtes