Youssou Ndour, Marttely, Lula, et la science politique de leur temps. (Par Ndiakhat NGOM)


Youssou Ndour, Marttely, Lula, et la science politique de leur temps. (Par Ndiakhat NGOM)
Youssou Ndour, selon les mots de Rama Yade, doit-il se limiter à « remuer le cocotier », ou doit-il (peut-il) aller jusqu’au bout ? Pour certains, sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 au Sénégal rappelle beaucoup les actes posés (souvent avec succès), ailleurs, par des « acteurs politiques » d’un genre nouveau, sortis du milieu du showbiz. D’autres, très sceptiques, pointent, outre son instruction rudimentaire, l’écart très grand, entre la gestion d’une cité (communauté de destin politique), et celle, fût-elle fructueuse, de nombreuses entreprises à vocation socio-économique. Ses amis musiciens, très partagés, évoquent un « coup médiatique » (Manu Dibango), ou saluent le « courage », tout en avertissant des périls du terrain politique (Alpha Blondy). Dans tous les cas, Youssou Ndour, pour peu qu’il remplisse certaines conditions civiques, peut faire acte de candidature. Mais cet aspect de la question relève de la seule juridiction du Conseil constitutionnel.

Une question : la comparaison du « défi » de Youssou Ndour avec celui de ces acteurs « étrangers » est-elle bonne ? Autrement dit, ce qui est valable pour d’autres pays, par l’historiographie et la géopolitique, l’est-il également pour le Sénégal ? Youssou semble s’inscrire dans une démarche mimétique qui soulève un redoutable écueil, connu en sciences politiques, et relatif à la légitimité du parallélisme des formes. II nous faut identifier une méthodologie pertinente pour valider ou non la démarche comparative postulée.

Certains commentateurs ont pointé les limites objectives de la démarche de Machiavel (auteur du Prince), avec sa méthodologie basée sur l’expérience, la « vérité effective des choses ». On lui reproche de dresser le portrait de l’homme d’une certaine époque, et de l’universaliser improprement. Son modèle (César Borgia) et son laboratoire d’analyse historique (l’Antiquité) sont issus de récits d’historiens grecs (Thucydide, Polybe) ou romains (Tite-live). C’est à partir de l’analyse des faits et gestes des « Anciens » qu’il veut apporter sa contribution patriotique à la renaissance de l’Italie de son époque, divisée et occupée par des hordes de « condottieri » venues de toute l’Europe. Par une méthodologie inductive, Machiavel pense, par ses recettes politiques, prévoir le comportement de l’homme universel. Tel le principe d’immuabilité de Parménide, les hommes, selon lui, sont guidés par les mêmes passions égoïstes. L’histoire est répétitive et mimétique. Ni nouveauté, ni singularité. La notion de « progrès », chère à notre époque, est étrangère à son système politique.

Cette critique situationniste (ayant un relent marxiste évident) refuse l’idée de généraliser abusivement les faits, à partir de situations particulières et concrètes. En d’autres termes, il faut analyser les singularités des événements, des situations historiques. L’histoire est mouvante, et chaque situation historique nouvelle exige une analyse historique, écrit Marx. Eu égard à ces considérations méthodologiques qui refusent les comparaisons hasardeuses, il nous faut reconsidérer le mimétisme régulièrement convoqué pour légitimer la démarche de Youssou Ndour, afin d’étudier son caractère opératoire. Disons-le tout de suite : le Sénégal a une trajectoire politique et historique différente des pays d’où sont issus ces « citoyens universels ». Ce qui rend la comparaison délicate, pour ne pas dire suspecte.

Sans jouer au nationalisme éculé et avachi, le Sénégal a une « conscience historique » assez homogène, différente, malheureusement, de celle de beaucoup de pays du Tiers-monde. Hormis le problème indépendantiste en Casamance, il jouit d’une cohésion nationale assez remarquable, entre ethnies, confréries, et religions. Une des figures marquantes de sa vie politique, Senghor, un chrétien, a présidé, pendant 20 ans, aux destinées d’une population majoritairement musulmane (95%). Ne dit-on pas qu’il aurait bénéficié des prières d’un grand dignitaire de la confrérie mouride (Serigne Fallou), pour remporter les élections de 1968, devant un musulman (Lamine Guèye)? Une telle donne parait improbable ailleurs.

C’est un pays qui a la chance d’avoir également, ce qu’on appelle en sciences politiques, des « images symboliques » fortes (religieuses en particulier), qui participent pour beaucoup au sentiment d’appartenance nationale, indispensable à l’unité d’une nation. Très sécurisantes, elles préservent des consciences nationales ou historiques fragmentaires, comme l’exemple du voisin nigérian, et portant les germes de la guerre civile. II est en outre habitué aux processus électoraux, car on y vote depuis 1848, et jouit d’une stabilité politique avec l’instauration d’un multipartisme limité en 1974, puis intégral à partir de 1984.

Le dynamisme et la transition démocratique n’y sont pas des notions creuses, avec la succession pacifique, à la tête du pays, de Senghor par Diouf, puis par Wade. Certains affirment (abusivement, il faut le dire) que sa stabilité serait dû aux seules « prières des saints hommes qui y reposent ». Certes, la foi peut soulever des montages, mais, Rome, fief de la chrétienneté, a connu des siècles meurtriers de turbulence politique. L’Arabie Saoudite, l’Iran et l’Irak bien que « lotis » en matière de sainteté religieuse, comme Israël, terre des « Patriarches » n’ont connu, jusqu’à nos jours, en tout cas, aucune stabilité politique. En outre, le Sénégal a une tradition universitaire (pour ne pas dire intellectuelle) bien établie, depuis la très célèbre Ecole William Ponty et l’université Cheikh Anta Diop, qui ont formé pas mal de cadres africains. Aujourd’hui encore, beaucoup de Sénégalais de la diaspora, formés dans les grandes universités occidentales et arabes, font la fierté de ce pays, petit, par la géographie, mais grand, par sa « symbolique historique » considérable.

Cette singularité est-elle présente dans les pays de ces « citoyens universels » ? Selon la critique méthodologique contextuelle esquissée plus loin, la réponse semble bien négative.

Le Liberia de Georges Weah est en fait un territoire acheté en 1821 pour accueillir des esclaves afro-américains affranchis, comme son voisin Sierra Léonais. Contrairement au Sénégal, les successions de régime se sont faites dans la violence, entre Tubman (1943-1971), William Tolbert (1971-1980), Samuel Doe (1980-1990), Charles Taylor (1997-2003) et Ellen Johnson-Sirleaf (2005). En outre, les rivalités entre autochtones et descendants d’esclaves, puis la longue et meurtrière guerre civile, à partir de 1989, ont rythmé, pour l’essentiel, la vie institutionnelle. Enfin, le phénomène des « enfants soldat » se confond, malheureusement, avec sa trajectoire politique longue et mouvementée.

Haïti de Michel Marttely est la première république noire de l’hémisphère nord (1804). II se dit que Georges Washington s’y opposait à cause de la particularité de cette « tâche noire » dans une zone géographique « blanche ». Sa vie institutionnelle n’a pas été un long fleuve tranquille. Elle se résume, entre l’indépendance de l’île et sa partition (Saint Domingue, 1843), aux rivalités franco-américaines (1844-1934), à l’instauration d’un pouvoir militaire (1934-1957), la dictature des Duvalier (1957-1986), et au retour très timide de la démocratie, à partir des années 90. C’est un des pays les plus pauvres au monde, avec des tremblements de terre, et de violentes tornades. II reste dépendant de l’aide internationale, et compte une diaspora très nombreuse aux Etats-Unis, fuyant l’extrême pauvreté.

Weah et Marttely sont donc issus de pays où, pendant longtemps, la notion d’« Etat » était encore creuse, car, ses trois composants essentiels (la population, un territoire, un gouvernement) faisaient défaut. Là où Senghor a crée une nation (homogénéité culturelle de groupes humains), puis consolidé en Etat-nation (conformité recherchée entre les institutions politiques et les données culturelles et ethniques), ces pays, longtemps confrontés à la guerre civile, souffraient d’une absence d’institutions politiques sécurisantes pour leurs populations. Et c’est là un des rôles fondamentaux de l’Etat moderne.

Weah perd les élections de 2005 et de 2011, Marttely, soutenu par son ami, Wyclef Jean (chanteur comme lui), gagne en 2010. En sciences politiques, il est connu que les principes qui guident l’Histoire ne sont pas toujours rationnels. Heureusement d’ailleurs, sinon, nous serions tous des Dieux. Dans les pays longtemps déstructurés symboliquement et institutionnellement, l’attente des populations, très forte, s’exprime souvent en termes quasi religieux, spirituels, voire eschatologiques. Est-ce un hasard si le monothéisme a « sécrété » ses prophètes dans des zones géographiques marquées par une crise politico-morale très profonde ? Cette dimension messianique rappelle le « nabi » ou « Paraclet » (Consolateur), et est symbolisée par la légitimité charismatique wébérienne, avec l’hitlérisme, en Allemagne, et Mandela, en Afrique du sud. Le jeune Libérien avide de rêve pensait trouver le « salut » à travers la figure de Weah, dont la réussite en Europe, signifiait, pour un peuple meurtri par la guerre et l’extrême misère, l’accès au « monde des possibles ». L’utopie, comme le rêve, n’est possible que dans un monde en crise. Un monde plein n’autorise aucune échappatoire, ni religieuse ni artistique. D’après ces considérations philosophiques, le Sénégal est-il réellement en attente d’un messie ? La réponse est évidemment négative, de par sa trajectoire historique différente (heureusement) de celle d’Haïti et du Libéria.

Quid du Brésil ? Lula, il faut le dire, n’était pas que syndicaliste, mais avait aussi une longue carrière politique (mais oui !!!) que n’ont, ni Cheikh Tidiane Gadio, ni Macky Sall, ni Idrissa Seck, à plus forte raison Youssou Ndour. Elu en 2002 à la tête du Brésil, Lula est dans le milieu politique depuis… 22 ans ! Ce n’est pas rien. II crée le parti des travailleurs (Pt) dès 1980, avant de tenter, infructueusement, la présidentielle, en 1989, 1994, et 1998. Mais il remporte la Mairie de São Paolo, en 2000, puis, la présidentielle, en 2002. C’est une première pour la gauche. Youssou Ndour, lui, ne dispose que d’une expérience politique d’un mois... Ne dit-on pas que le syndicalisme mène à tout, à condition de savoir bien manœuvrer? Aujourd’hui, Lula rappelle Mademba Sock. Ce dernier s’est présenté en 2000, sans que cela ne fasse des vagues. Ce n’est pas le cas de Youssou Ndour. Et pour cause.

L’exemple des présidents Reagan et Bush, loin d’être des « foudres d’intelligence », n’est pas, lui aussi, opératoire. On a vu les candidats républicains, lors des primaires, faire preuve de lacunes, pour ne pas dire méconnaissances, plutôt renversantes, des lois de leur propre pays ou des relations internationales. IIs prétendent, paradoxalement, à la magistrature suprême du plus grand pays du monde. Est-ce surprenant ? Absolument pas, si l’on sait, d’abord, que les Américains, très nombrilistes, pensent, depuis la doctrine Monroe (1823), que le monde s’arrête à leurs frontières. Ensuite, la tradition anglo-saxonne fait de l’utilité, le seul critère opérant. L’Anglais, comme l’Américain, te jugera toujours par ce que tu peux lui apporter (principe d’utilité de Bentham), mais jamais par rapport à ce que tu es (rationalisme cartésien, la bonne méthode pour trouver la vérité, ici la voie pour la bonne gouvernance). L’utilitarisme trouve la vérité dans l’action (You, Reagan et Bush peuvent y aller, on jugera au résultat), alors que le cartésianisme, très précautionneux, s’accommode de principes rationnels (IIs doivent avoir, au préalable, une tête bien faite, etc.).

Ce cartésianisme est aussi sénégalais. Notre pays, en effet, a une tradition universitaire et intellectuelle (bien française) inaugurée par Senghor et Cheikh Anta Diop, puis continuée par Wade. Le soin, à la limite, maladif que le « cartésien » Senghor apportait au purisme du français (jusqu’à traquer les fautes ou la mauvaise diction dans le journal de 20h) est devenu légendaire. En fait, dans notre conscience sénégalaise (francophone ?), c’est le plus « instruit » (intelligent ?) qui dirige. La tradition en France veut qu’on passe par l’Ena, Science Po, ou l’Ecole normale de la rue d’Ulm, pour prétendre aux hautes fonctions. Coluche, en 1981, avait retiré sa candidature, suite aux menaces de mort sur sa personne, car il pouvait gêner Mitterrand au 1e tour (comme Chevènement l’a été pour Jospin en 2002, avec ses 6%) en rognant sur l’électorat de gauche. Chevènement, ce « bougre qui n’a fait ni l’Ena, ni Science Po » reste encore coupable du « rendez-vous manqué» de la gauche. Cela montre combien nous partageons avec la France, ce que certains appellent, le « complexe » des diplômes. Cet héritage viral (pour ne pas dire génétique) travaille encore notre tréfonds.

Mondialisation oblige, est-on face à un tournant, une profonde mutation sociologique au Sénégal ? L’American way of life si présent chez les jeunes (surtout rappeurs et lutteurs) est un symptôme parlant qui montre combien, dans le fond, la légitimité de type rationnel de nos Anciens semble se lézarder à cause du « syndrome You». D’où la contestation de l’antique légitimité académique par de nouvelles légitimités, sportive, musicale, voire économique (phénomène modou-modou). Cette bataille des valeurs rappelle ce que Max Weber appelle, dans « Le Savant et le Politique », la « guerre des dieux ». Cette mutation est-elle souhaitable ? Les Sénégalais en veulent-ils? Le fruit est-il mûr pour Youssou Ndour ? Doit-il juste « remuer le cocotier », comme Cantona (sur le logement) en France ? Etre un vigile de la démocratie, par ses chansons, ou alors prendre ses repères, comme Lula, en attendant le grand saut, le « grand midi » (Nietzsche) ? Autant de questions à analyser en profondeur. Mais Youssou rappelle bien ce philosophe des terribles défis qui « aime faire du danger son métier ». Est-il prêt à prendre le risque inouï de perdre ce qu’il a bâti pendant 30 ans? Lula, Marttely, Weah et Reagan (tous deux retraités) n’avaient rien à perdre, eux. Fela Anikulapo Kuti, roi de « l’afro-beat », avait, lui, tout perdu, face à la junte nigériane.

Par Ndiakhat NGOM
*Ancien consultant à l’Unesco, Paris

Département de philosophie (Ucad)

ngom11@live.fr
Dimanche 22 Janvier 2012
Ndiakhat NGOM




1.Posté par Haman le 22/01/2012 20:22
REAGAN fut un des meilleurs présidents des USA, pourtant il n'est pas plus instruit que que YOU.YOU fait partie de ces surdoués que l'école sénégalaise a été incapable de prendre en charge.Dans les pays occidentaux,ils ont un cursus spécial,parce que quand on les met avec les enfants normaux,ils s'ennuient.Quand il a su qu'il ne pouvait faire une carriere internationale sans maitriser le francais et l'anglais,il les appris et j'etais emu de l'entendre parler couramment l'anglais sur CNN.YOU est intelligent,ouvert sur le monde,il est influent et il a du charisme,en plus il sait choisir ses collaborateurs.Que voulez vous encore bon sang?est ce que Lula est plus instruit que YOU?Pourtant l'histoire le retiendra.Les plus grandes reformes financières en France sont le fait d'un ouvrier autodidacte,Beregovoy.Un des plus grands financiers de ce monde,Georges Schoroch est un sociologue. Qu'on nous foutte la paix bon sang.Moi je suis un cadre de haut niveau,de très haut niveau meme,je vote YOU.

2.Posté par kholal le 22/01/2012 21:41
Que des mensonges

3.Posté par Mohamed Lamine le 22/01/2012 21:57
La candidature de Youssou Ndour est la meilleure nouvelle que nous avons reçu ces temps.Le lendemain de sa proclamation l'information a été reprise dans pratiquement tous les journaux de tous les continents.Cela veut dire que Youssou est quelqu'un qui compte,qui a une bonne tête et qui fait les choses dans les règles de l'art.Si Youssou avait attendu d'avoir ses diplômes en économie ou management ou autre chose il n'aurait créé aucune entreprise,aucun emploi.Mais dites-moi combien d'emplois ou qu'ont créé ou monté tous ces gens avec des diplômes de toutes sortes qui font légion au Sénégal ou qui sont sénégalais et vivent en dehors de leur pays.C'est pas les diplômes ou les gens diplômés qui feront le Sénégal.Notre pauvre pays a particulièrement besoin de talents,de gens pratiques,de bosseurs infatigables,de gestionnaires sérieux,de personnes honnêtes,de citoyens patriotes,etc,etc....La candidature de Youssou est une grande opportunité qui peut signifier le début de beaucoup de choses.Elle peut être une bénédiction et une réelle opportunité pour changer la manière de penser les choses et les faire dans ce pays qui est le nôtre.C'est quelqu'un qui n'a jamais cessé de donner les meilleurs enseignements pour mettre ce petit pays sur la bonne voie.Il faut que que sachons nous debarrasser de beaucoup de mythes.Nous avons besoin de grands partis politiques qui soient responsables et forts,à la place nous en avons un pléthore qui ne représentent que les intérêts de quelques individus.C'est pas ces partis politiques sénégalais ou leurs dirigeants avec le cursus qui est le leur qui vont mettre le pays sur les bons rails.Il nous faut des gens de la trempe de Youssou.Soyons réalistes,soyons sérieux et honnêtes,laissons les faux débats de côté.Il faut pas essayer de ternir l'image de Youssou ou de le discréditer.Il a dit le plus important lui même:c'est notre pays qui est en jeu.Il a dit d'autres choses qui sont de vraies garanties:il a exclusivement la nationalité sénégalaise et toute sa fortune au terroir.C'est quelqu'un qui préfère mettre son génie,son audace et son expertise au service de son pays.Il a suffisammet de talent et de savoir faire pour changer le destin du Sénégal.Il mettra chacun à la place qu'il faut et mettra les gens au travail,seul gage de toute réussite.Confions lui les rênes de notre pays.Son rêve qui est le nôtre sera réalité.Un autre Sénégal est bien possible.

4.Posté par Kharaigne lo le 23/01/2012 00:45
Vous avez tout a fait raison. La candidature de Youssou est plus légitime que bonne nombre de candidatures. Concernant le President Wade, il n'y a pas photo. La Constitution a déjà tranche le débat. Par la faute d'une opposition terne qui n'a pas suivi le candidat Youssou dans son analyse pourtant pertinente et fondée, elle a accepté que le vrai faux débat de la candidature de Wade soit porté au Conseil constitutionnel. En homme intelligent, le President de l'Assemblee nationale s'est engouffré dans la brèche ce dimanche dans l'emission grand jury de la rfm, pour demander aux autres candidats d'accepter la délibération dudu conseil. C'est de bonne guerre, c'est adroit. C'est une manière aussi de dire a des candidats dangereux pour le pouvoir :"Acceptez le verdict du CC si votre candidature n'est pas validée".

Je reviens a la légitimité de la candidature de you, elle l'est parce que c'est pratiquement le seul qui n'a pas été fait par l'Etat. Il s'est fait, il a appris et il a su surtout comment faire pour rester njumero 1. Cela s'appelle une recette et chez you, elle est payante. Par ailleurs, il est important peut être de rappeler une réflexion de Victor Hugo reprise par georges brassens : "honte a qui peut chanter pendant que Rome brule". Le Sénégal est a quelques encablures de s'incendie et quand on est un homme responsable, conscient de ses moyens et l'apport, on se lance. Maintenant, chacun est libre de voter pour qui il veut, mais personne n'a le droit de salir un homme ou de convoquer des certitudes quand la perception ou le processus de l'analyse n'a jamais été entame. Il est vrai qu'au Sénégal on commence par conclure avant d'analyser. Arrêtons nous un instant sur la candidature de youssou ndour et celle des autres, en particulier ceux la qui ont été faits par l'Etat. Qui voterait pour eux, ces nouveaux riches, fauches en 1999?


5.Posté par jeantrois le 23/01/2012 09:07
YOU, quoique les gens pensent et disent, continue fermement ton chemin; si le peuple le désire, tu seras PRÉSIDENT, inch' Allah

6.Posté par Gorgui le 23/01/2012 09:09
Entendons nous bien... Je suis un inconditionnel de Youssou Ndour, fier de son rayonement a travers le monde...le replubicain que j'aspire etre n'a aucun probleme quand a la candidature de You mais, au dela des passions que cette candidature peut soulever, posons le vrai debat... D'aucuns soutiennent que You est un exemple de reussite individuelle, qu'il s'est fait tout seul... Je ne partage pas cette idee pour ma part... En effet, Youssou Ndour a ete le senegalais le plus soutenu de l'Etat... Qui ne se rappelle des annees ou il etait le seul a defiler sur le petit ecran. On nous a pratiquement impose Youssou et sa musique au point que les groupes phares(Super diamono, Xalam II), rebelles il faut le reconnaitre, avaient fait l'objet d'une systematique censure a la tele publique... Youssou Ndour s'est tout le temps accomode au pouvoir en place pour benefecier de certains avantages... Faut il rappeler que pour monter Jololi, il a eu a beneficier du Fonds de promotion de la jeunesse... qu'il accompagnait Wade partout et le chantait pour etre dans les bonnes graces de ce dernier...comme il le faisait avec un certain Diouf...
Oui Youssou fait notre fierte dans le domaine qui est le sien, mais qu'a t'il fait d'alturistique pour notre pays? Qui peut me montrer une salle de classe construite a la Medina par Youssou, ou un dispensaire? L'homme n'est imbu que de sa personne et de sa reussite sociale... et tres mal entoure par des gens qui ne lui disent pas la verite... Le Youssou que j'aime, oui j'ose l'admettre c'est celui qui me fait danser mais aussi. c'est celui qui essaie tant bien que mal de participer au developpement de son pays... Youssou Ndour a une dimension qui lui permet de jouer ce role de contre pouvoir... Il a la possibilite de devenir notre Bill Gates, Warren Buffet s'il s'invistissait dans le philanthropisme... Comme le dit l'auteur de l'article, le Senegal n'est ni Haiti ou le Liberia...



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