22 novembre 2010 à Kanilaï [village natal du président gambien], l’envoyé spécial du quotidien sénégalais L’Observateur rapporte une scène étonnante : “Yahya Jammeh prend le micro, entonne sur un air de reggae 'My name’s El Hadji Yahya Jammeh, I’am the Scientist, the Doctor, the President who cures Aids, Asthma'… [Je m’appelle El Hadj Yahya Jammeh. Je suis le scientifique, le docteur, le président qui a guéri le sida, l’asthme…) et le public entonne en chœur : 'Yes Mr President! Mr President!' durant près d’un tour d’horloge, le président Yahya Jammeh a communié ainsi avec son peuple”, détaille le quotidien.
Jammeh, 46 ans, est un personnage atypique. Fou pour certains, génie pour d’autres. Il dirige la Gambie depuis dix-sept ans. Jeune lieutenant de l’armée en juin 1994, il prend la tête d’une mutinerie et en profite pour orchestrer le renversement du président Daouda Diawara et s’imposer à la tête du pays. Son règne commence dans le sang. D’autres militaires contestent la légitimité du jeune officier de 29 ans et tentent de le renverser. L’affaire fait 40 morts, mais le régime de Jammeh tient bon. Dès lors commence un règne féroce.
Le nouveau président met le pays au pas. Les exécutions se multiplient. Le régime tombe dans une paranoïa excessive. La presse indépendante est muselée. En décembre 2004, Deyda Haydara, responsable du journal gambien The Point, correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et de l’organisation Reporters sans frontières (RSF) est tué par balle dans sa voiture, à Banjul, par des inconnus circulant en taxi. Ses meurtriers n’ont toujours pas été identifiés. Dans un inoubliable discours télévisé adressé à son peuple, Jammeh a été clair : “Si vous pensez que vous pouvez collaborer avec les prétendues organisations des droits de l’homme et vous en sortir comme ça, vous devez vivre dans un monde de rêve. Je vais vous tuer et rien d’autre ne va se passer.”
Comme beaucoup de dictateurs, le président de la Gambie adore le petit écran. Depuis cinq ans, il affirme avoir trouvé le remède pour guérir du sida. Jammeh organise des shows télévisés supposés être autant de séances de guérison. Incantations, libations et formules magiques s’y succèdent. En un quart d’heure, les patients cathodiques jurent être guéris. Comment ? “Je guéris le sida et je n’ai aucune explication à donner à ceux qui ne croient pas à ce que je fais, et encore moins à l’Occident”, répond-t-il dans Seneweb.
D’après le journal La Voix Plus, l’intéressé a hérité d’un secret paternel. “Son père était est un guérisseur hors pair, de grande renommée, un homme au pouvoir réel et reconnu par tous. Le président Jammeh a hérité de ses dons et pouvoirs de guérisseur. Mais le père avait formulé le souhait qu’il attende jusqu’à l’âge idéal chez un homme, 40 ans, pour pratiquer sa science.” Mais quand compte-il guérir la Gambie de sa misère ?
( courrierinternational.com )
Jammeh, 46 ans, est un personnage atypique. Fou pour certains, génie pour d’autres. Il dirige la Gambie depuis dix-sept ans. Jeune lieutenant de l’armée en juin 1994, il prend la tête d’une mutinerie et en profite pour orchestrer le renversement du président Daouda Diawara et s’imposer à la tête du pays. Son règne commence dans le sang. D’autres militaires contestent la légitimité du jeune officier de 29 ans et tentent de le renverser. L’affaire fait 40 morts, mais le régime de Jammeh tient bon. Dès lors commence un règne féroce.
Le nouveau président met le pays au pas. Les exécutions se multiplient. Le régime tombe dans une paranoïa excessive. La presse indépendante est muselée. En décembre 2004, Deyda Haydara, responsable du journal gambien The Point, correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et de l’organisation Reporters sans frontières (RSF) est tué par balle dans sa voiture, à Banjul, par des inconnus circulant en taxi. Ses meurtriers n’ont toujours pas été identifiés. Dans un inoubliable discours télévisé adressé à son peuple, Jammeh a été clair : “Si vous pensez que vous pouvez collaborer avec les prétendues organisations des droits de l’homme et vous en sortir comme ça, vous devez vivre dans un monde de rêve. Je vais vous tuer et rien d’autre ne va se passer.”
Comme beaucoup de dictateurs, le président de la Gambie adore le petit écran. Depuis cinq ans, il affirme avoir trouvé le remède pour guérir du sida. Jammeh organise des shows télévisés supposés être autant de séances de guérison. Incantations, libations et formules magiques s’y succèdent. En un quart d’heure, les patients cathodiques jurent être guéris. Comment ? “Je guéris le sida et je n’ai aucune explication à donner à ceux qui ne croient pas à ce que je fais, et encore moins à l’Occident”, répond-t-il dans Seneweb.
D’après le journal La Voix Plus, l’intéressé a hérité d’un secret paternel. “Son père était est un guérisseur hors pair, de grande renommée, un homme au pouvoir réel et reconnu par tous. Le président Jammeh a hérité de ses dons et pouvoirs de guérisseur. Mais le père avait formulé le souhait qu’il attende jusqu’à l’âge idéal chez un homme, 40 ans, pour pratiquer sa science.” Mais quand compte-il guérir la Gambie de sa misère ?
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