DAKARACTU.COM En recevant la femme, la mère et l’oncle de Malick Ba, à l’insu des autres membres de la famille et des responsables locaux de Sangalkam, Abdoulaye Wade divise les proches du défunt et les autorités de la localité.
C’est au siège de la Rencontre africaine des pour la défense des droits de l’homme (Raddho) qu’Oumar Guèye, le président déchu de la communauté rurale de Sangalkam, et Aliou Ba, le frère de Malick Ba, ont appris l’audience que le président Wade accorde à certains membres de sa famille.
Surpris et désarçonné, Oumar Guèye a réagi, reconnaissant du bout des lèvres que la famille est libre d'entreprendre ce qu'elle veut.
Quant au demi-frère, il a dit sa surprise mais refusé de se prononcer sur le fond. Ass Gueye, un conseiller rural, n’a pas pris de gants pour fustiger la démarche : « Nous avons reçu l'information en même temps que vous. De toutes les façons, nous sommes en deuil, et nous avions dit que nous attendions le quarantième jour (aujourd'hui) pour entreprendre des actions afin de déloger les membres de la Délégation spéciale et installer de force Oumar Gueye dans ses fonctions de Pcr. Nous sommes d'ailleurs surpris que Sangalkam soit investi de forces de l'ordre alors que rien n'est encore décidé. »
Ce n’est pas qu’au sein des autorités que le malaise s’est installé. La famille est terriblement divisée suite à l’audience accordée à une délégation dirigée par Cheikh Sow, qui se présente comme étant imam et grand-père du défunt. Ousseynou Bâ, Abdoul Bâ et Aly Bâ, grand-frères de Malick, ont vivement réagi : « Notre sang n’est pas à vendre. » Ils ont été ulcérés d’entendre Cheikh Sow déclarer que la famille n’a pas porté plainte suite au meurtre et que tout cela est le fait de politiciens soucieux d’en tirer un bénéfice politique. Les hommes de la famille, qui refusent des dessous de table et exigent que justice se fasse de façon transparente, récusent la méthode de Wade qui consiste à soudoyer (financièrement ?) certains membres de la famille. Ils prévoient de faire un point de presse après le récital de Coran prévu aujourd’hui, 40ème jour de la disparition de Malick Bâ.