DAKARACTU.COM - Le verdict du sérieux institut de sondage BDA est tombé : Télé futurs médias (TFM) est la reine des télévisions du pays, la chaine la plus prisée du Sénégal. Elle caracole en tête avec 83,6% des Sénégalais qui la regardent, devant 2STV, la RTS, Walf TV et RDV. La boucle est bouclée. Youssou Ndour a aujourd’hui le journal le plus lu (L’Observateur), avec le plus gros tirage, autour de 85 000 exemplaires par jour. Il a la radio la plus écoutée (Radio futurs médias) qui ne cesse de creuser l’écart avec les autres radios du pays. Il a la télévision la plus regardée (TFM) qui s’est imposée au bout d’un an d’existence. Si on ajoute à cela le fait que Youssou Ndour est l’homme le plus célèbre du Sénégal, le chanteur le plus adulé et l’icône de la réussite la plus exhibée en exemple, on obtient un citoyen à part dont le facteur personnel influe sur le destin du pays.
En ces jours d’incertitudes, où un projet de réforme constitutionnelle a failli faire basculer le pays dans l’instabilité, la star a rompu le silence le 22 juin, à la veille de l’examen du projet par l’Assemblée nationale, pour déclarer que nul n’a le droit de brûler le Sénégal et que la réforme devait être retirée. Le projet de loi constitutionnelle va l’être, mais après un soulèvement populaire qui a failli conduire au pire. Des Etats-Unis où il se trouvait en tournée, le chanteur a pris la parole, à la faveur d’un direct sur sa radio, pour inviter le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, à respecter la Constitution et à se retirer au terme de son actuel mandat, en 2012.
Joignant le geste à la parole, Youssou Ndour a annulé toutes ses dates de concert à travers le monde pour séjourner à Dakar de façon continue depuis deux mois. Son quotidien ? Gérer sa télé à partir d’un grand bureau mélangeant noir foncé et rouge vif, s’informer sur le pays, rencontrer des décideurs de tous bords pour échanger des idées avec eux… Ses contacts avec certains candidats à la future présidentielle de 2012 (Macky Sall, Cheikh Tidiane Gadio, Idrissa Seck…), directement ou par personne interposée, sont assidus.
Ses rapports avec Abdoulaye Wade sont toutefois plus délicats. Si un ami commun, l’homme d’affaires Cheikh Amar, s’attelle à recoller les morceaux, quelque chose s’est cassé entre le musicien et le chef de l’Etat. L’adversité tenace qui anime Karim Wade, le fils du président, envers le chanteur, n’est pas pour arranger les choses.
A l’issue d’une récente rencontre secrète entre Wade et « You » mise en musique par Cheikh Amar, la presse proche de « Karim » a écrit un article au vitriol contre le lead vocal du Super Etoile. Plus politique que son fils, Abdoulaye Wade essaie de sauver les apparences même si le cœur n’y est plus. Il compose avec l’icône nationale et le patron de presse après avoir échoué à l’affaiblir. Wade n’aurait jamais donné une télé à Youssou Ndour si une pétition de 1 300 000 signatures et une pression médiatique intenable ne l’avaient pas contraint à reculer. Un jour de début 2010, il lui a asséné : « Kou ndobine ray sa maam boo guissé lou nioul daw (« Chat échaudé craint l’eau froide », en wolof). Je ne vais pas vous donner une télé qui va m’insulter comme votre journal et votre radio. Même si Dieu descendait, vous n’aurez pas l’autorisation d’émettre. »
« Vous n’êtes pas Dieu », lui a répondu Youssou Ndour qui a fini par obtenir gain de cause à force d’agitation, à la tête du mouvement citoyen « Fekkee ma ci boolé ». Un mouvement rebaptisé par les Sénégalais « Télé ma ci boolé », car étant tombé dans une profonde léthargie depuis que TFM a obtenu l’autorisation d’émettre.
Youssou Ndour, qui a plus d’une fois promis de redynamiser « Fekkee ma ci boolé », tarde à le faire. Il va par contre soutenir publiquement un candidat à l’occasion de la présidentielle de février 2012. Son cœur balance entre Cheikh Tidiane Gadio avec qui il a d’excellents rapports personnels, Macky Sall en qui il a confiance, et Idrissa Seck qui l’impressionne par sa capacité à survivre politiquement.
Le choix du « Roi du Mbalakh » et empereur des médias ne peut pas ne pas peser sur la balance. Abdoulaye Wade a vu se développer une entreprise de presse forte dont il n’a jamais voulu, au point d’avoir cassé le groupe Sud dans les premières années de son règne. Youssou Ndour est passé entre les mailles du filet pour devenir aujourd’hui une donnée objective qui s’impose à tous. Si sa musique adoucit les mœurs et égaye les cœurs, ce natif de la Médina épris de ses intérêts est loin d’être un enfant de chœur.
En ces jours d’incertitudes, où un projet de réforme constitutionnelle a failli faire basculer le pays dans l’instabilité, la star a rompu le silence le 22 juin, à la veille de l’examen du projet par l’Assemblée nationale, pour déclarer que nul n’a le droit de brûler le Sénégal et que la réforme devait être retirée. Le projet de loi constitutionnelle va l’être, mais après un soulèvement populaire qui a failli conduire au pire. Des Etats-Unis où il se trouvait en tournée, le chanteur a pris la parole, à la faveur d’un direct sur sa radio, pour inviter le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, à respecter la Constitution et à se retirer au terme de son actuel mandat, en 2012.
Joignant le geste à la parole, Youssou Ndour a annulé toutes ses dates de concert à travers le monde pour séjourner à Dakar de façon continue depuis deux mois. Son quotidien ? Gérer sa télé à partir d’un grand bureau mélangeant noir foncé et rouge vif, s’informer sur le pays, rencontrer des décideurs de tous bords pour échanger des idées avec eux… Ses contacts avec certains candidats à la future présidentielle de 2012 (Macky Sall, Cheikh Tidiane Gadio, Idrissa Seck…), directement ou par personne interposée, sont assidus.
Ses rapports avec Abdoulaye Wade sont toutefois plus délicats. Si un ami commun, l’homme d’affaires Cheikh Amar, s’attelle à recoller les morceaux, quelque chose s’est cassé entre le musicien et le chef de l’Etat. L’adversité tenace qui anime Karim Wade, le fils du président, envers le chanteur, n’est pas pour arranger les choses.
A l’issue d’une récente rencontre secrète entre Wade et « You » mise en musique par Cheikh Amar, la presse proche de « Karim » a écrit un article au vitriol contre le lead vocal du Super Etoile. Plus politique que son fils, Abdoulaye Wade essaie de sauver les apparences même si le cœur n’y est plus. Il compose avec l’icône nationale et le patron de presse après avoir échoué à l’affaiblir. Wade n’aurait jamais donné une télé à Youssou Ndour si une pétition de 1 300 000 signatures et une pression médiatique intenable ne l’avaient pas contraint à reculer. Un jour de début 2010, il lui a asséné : « Kou ndobine ray sa maam boo guissé lou nioul daw (« Chat échaudé craint l’eau froide », en wolof). Je ne vais pas vous donner une télé qui va m’insulter comme votre journal et votre radio. Même si Dieu descendait, vous n’aurez pas l’autorisation d’émettre. »
« Vous n’êtes pas Dieu », lui a répondu Youssou Ndour qui a fini par obtenir gain de cause à force d’agitation, à la tête du mouvement citoyen « Fekkee ma ci boolé ». Un mouvement rebaptisé par les Sénégalais « Télé ma ci boolé », car étant tombé dans une profonde léthargie depuis que TFM a obtenu l’autorisation d’émettre.
Youssou Ndour, qui a plus d’une fois promis de redynamiser « Fekkee ma ci boolé », tarde à le faire. Il va par contre soutenir publiquement un candidat à l’occasion de la présidentielle de février 2012. Son cœur balance entre Cheikh Tidiane Gadio avec qui il a d’excellents rapports personnels, Macky Sall en qui il a confiance, et Idrissa Seck qui l’impressionne par sa capacité à survivre politiquement.
Le choix du « Roi du Mbalakh » et empereur des médias ne peut pas ne pas peser sur la balance. Abdoulaye Wade a vu se développer une entreprise de presse forte dont il n’a jamais voulu, au point d’avoir cassé le groupe Sud dans les premières années de son règne. Youssou Ndour est passé entre les mailles du filet pour devenir aujourd’hui une donnée objective qui s’impose à tous. Si sa musique adoucit les mœurs et égaye les cœurs, ce natif de la Médina épris de ses intérêts est loin d’être un enfant de chœur.