Le 11 décembre 2024, Dr Safiétou Thiam, Secrétaire Exécutive du Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS), a mis en lumière les défis persistants dans la lutte contre le VIH au Sénégal, soulignant la nécessité d’une mobilisation accrue des personnes vivant avec le VIH pour briser la stigmatisation. Lors d'une rencontre avec la presse, elle a affirmé que la réduction des nouvelles infections chez les jeunes, notamment les jeunes filles, demeure une priorité. Le taux de prévalence reste faible chez cette tranche d’âge, mais les jeunes femmes, souvent plus exposées à des partenaires plus âgés, sont particulièrement vulnérables. Cette situation met en évidence l'importance d’une éducation sexuelle préventive pour éviter de futures infections.
Dr Thiam a également abordé la vulnérabilité biologique et sociale des femmes face au VIH. Selon elle, la structure génitale féminine, plus perméable au virus, ainsi que des facteurs sociaux comme la pauvreté et l'absence de pouvoir décisionnel dans les relations sexuelles, augmentent le risque de transmission. Les femmes, en particulier celles confrontées à des mariages précoces ou à une pression familiale, sont souvent plus exposées, tout en étant parfois incapables d’imposer l’usage du préservatif à leurs partenaires masculins.
L’épidémie de VIH, toujours concentrée dans certaines populations clés, reste un enjeu majeur de santé publique. Dr Thiam a souligné que les hommes ayant des relations avec d’autres hommes et les travailleuses du sexe représentent des groupes particulièrement à risque, mais que des progrès ont été réalisés dans la réduction de la prévalence parmi ces populations. Par exemple, la prévalence parmi les travailleuses du sexe est passée de 18% à 5,6%, un signe de progrès grâce à l’utilisation du préservatif, à la sensibilisation et à l’accès au dépistage et au traitement.
Enfin, la Secrétaire Exécutive a mis en exergue l’importance de prendre en compte les populations mobiles, telles que les camionneurs et les pêcheurs, qui, souvent en déplacement, prennent des risques accrus. Le CNLS continue de mener des recherches pour mieux comprendre ces comportements et adapter ses stratégies. Les initiatives pour impliquer les populations clés dans la lutte contre le VIH, telles que la formation en leadership et la distribution de moyens de protection, sont essentielles pour réduire la transmission et protéger l’ensemble de la société.