Université de la banlieue, Prions pour qu’elle ne soit pas cette Arlésienne de la banlieue…

Y²+BBY)=BB²Y3 - Yonnu Yokuté (Y²) + Benno Bokk Yakkar (BB2Y)


Depuis que les bruits des prémices futurologiques s’agitent avec le début de règne’’ libéralo-Benno Bokk Yakkar’’ nous avons entendu parler de cette université de la banlieue. Pendant la campagne électorale, c’était une université des « arts et métiers » ou des artisans que l’élu se proposait de mettre sur pied quand il était candidat, alors que d’autres voix s’étaient élevées pour réclamer l’ouverture d’une université de la banlieue (de Dakar s’entend très bien). Mais on n’ouvre pas une université comme on ferait pour un marché avec ses souks. La construction de bâtiments, aux universités de Saint-Louis, Diourbel, Thiès Ziguinchor et Dakar, nous a édifié sur les rythmes de construction. Ils ne suivent pas le rythme de la demande (pour l’accueil des bacheliers pour l’enseignement public) qui pose vraiment problème. Ouvrir une université n’est pas une intention, ni un vœu pieux, mais doit être bien programmé. Le site est moins conditionnel. S’il l’était, l’Université de Sébikotane ouvrirait ses portes. L’interpellation de la nécessité d’ouvrir des universités ne devrait pas avoir pour objectif de résorber seulement le trop – plein de Dakar à l’aide d’une solution pour vacuité comblée par une nouvelle de création.
L’ouverture de plusieurs universités est une nécessité de comblement de gap et de soulagement de Dakar (ville et université). Mais ouvrir une université doit aussi être inscrit dans le renouvellement et les espoirs suscités par l’équation (Y²+BBY)=BB²Y3  - Yonnu Yokuté (Y²) ou Benno Bokk Yakkar (BB2Y). Tous les autres slogans entrent dans une réponse aux nombreuses sollicitations pour une formation de qualité. 
Quelle université ouvrir pour les banlieues du Sénégal devrait être une excellente question. En y répondant l’exemple de l’autoroute à péage peut être démonstrative et discursive. Des écoles ont été déplacées et reconstruites, alors il s’agit par ailleurs, d’un investissement à faire pour le futur des jeunes sénégalais. L’illustration, par le foisonnement des établissements privés peut constituer un enseignement. Certaines formations payantes à l’ESP (Thiès et Dakar) ont démontré que la demande est là, l’offre aussi…
La résorption du fort taux de chômage qui affecte fortement les docteurs, dans toutes les disciplines, appelle à une forte accélération de l’ouverture de ces universités. L’accent doit être davantage mis sur la recherche et l’autonomisation des universités publiques. Un large débat est en latence et risque d’être ouvert pour des discussions futures. Notre système éducatif a été fortement arrimé  au système français et peine à s’en affranchir surtout et seulement par la réforme des grades. En France le système des grades a été réformé en 1984 et depuis lors, nous notre système, par le refus de poser clairement et ouvertement le dialogue, ne veut pas opérer la réforme. Elle s’impose, à un tournant où le diplôme confère le grade le plus évolué (élevé) et les autres à l’annexe des corps assimilés  doivent s’interroger s’ils obtenaient revenus plus élevés que les gens plus gradés. Cette question reviendra en ritournelle dans toutes les revendications et discussions à un moment d’interrogations qui mobilisent les thématiques chères à l’égalité, l’éthique et la démocratie.
Mame Demba THIAM
Maître de Conférences, UCAD, Sénégal
 
Mardi 24 Juillet 2012
Mame Demba THIAM