Un drame teinté de jalousie et de violence a secoué le paisible village de Saré Fodé, dans la commune de Koumpentoum. Un cultivateur, Abou Bâ, 23 ans, marié et père d’un enfant, a été condamné à un an de prison ferme pour avoir violemment agressé son ami, Tidiane Sow. Selon L’Observateur, l’affaire, marquée par des soupçons de flirt et des coups de bâton, a mis en lumière les tensions d’un triangle amoureux supposé.
Un soupçon qui vire au drame
Les faits remontent au 14 août 2023. Ce jour-là, Abou Bâ et son épouse Halimatou Sow assistaient à une cérémonie de baptême dans leur village. Tout bascule lorsque Abou Bâ aperçoit Tidiane Sow, son ami, offrir une tasse de thé à Halimatou, par l’intermédiaire d’une tierce personne. Pour Abou, ce geste anodin était une preuve irréfutable que Tidiane courtisait sa femme, malgré ses mises en garde répétées. En proie à une colère incontrôlable, il saisit un gourdin et frappe violemment Tidiane à la tête, le laissant grièvement blessé et en sang.
Les témoins racontent
Seydou Aliou Sow, témoin oculaire de la scène, a raconté aux enquêteurs qu’Abou Bâ avait frappé Tidiane sans qu’aucune altercation ne précède l’acte. Selon lui, Abou avait cessé de frapper parce qu’il croyait avoir tué son ami. De son côté, Halimatou Sow a nié toute relation coupable avec Tidiane, affirmant qu’elle n’avait jamais été mise en garde par son mari à ce sujet.
Une enquête qui éclaire les faits
Alertée par le chef du village, la brigade territoriale de Koumpentoum est intervenue rapidement. Sur place, les agents ont récupéré l’arme du crime, un gourdin, remis par le chef de village. Abou Bâ a été arrêté le jour même. Interrogé, il a d’abord affirmé que son acte était motivé par une jalousie conjugale. Mais face au magistrat instructeur, il a finalement reconnu un différend antérieur avec Tidiane, lié à un match de football, sans toutefois nier son geste violent.
Un procès sous tension
Jugé devant la chambre criminelle de Tambacounda, Abou Bâ a vu les charges initiales de tentative de meurtre requalifiées en coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité totale de plus de 20 jours. Lors du procès, la défense a tenté de minimiser les faits, mais le procureur a pointé la gravité de l’acte et les conséquences dramatiques qu’il aurait pu avoir.
Une peine mitigée
Après délibération, le tribunal a condamné Abou Bâ à un an de prison ferme. Une peine qui, pour certains observateurs, semble clémente au vu des circonstances. Pour d’autres, elle reflète une volonté de prendre en compte les tensions socioculturelles qui sous-tendent l’affaire.
Les leçons d’un drame villageois
Comme le souligne L’Observateur, ce drame illustre à quel point les dynamiques sociales dans les zones rurales peuvent exacerber les conflits personnels. Loin d’être un simple fait divers, cette affaire est un rappel des dangers de la jalousie et des conséquences irréparables d’actes impulsifs.
Pour Tidiane Sow, la vie reprendra doucement après son hospitalisation. Quant à Abou Bâ, son année derrière les barreaux sera peut-être une occasion de réfléchir sur les dégâts qu’une colère non maîtrisée peut engendrer.