Le président Macky Sall vient de briser une promesse électorale, une décision qui pourrait être lourde de conséquences quelles que soient par ailleurs, les motivations juridico-politiques.
La décision du président de la République de suivre l’avis du Conseil Constitutionnel et de faire sept ans en lieu et place des cinq années promises aux Sénégalais, avant et après son élection, peut être analysée sous deux angles : la prise de décision interne et les conséquences externes.
Au plan interne, de la promettre de réduction de son mandat, à la décision finale de faire un mandat de sept ans au lieu de cinq, peut être perçue comme de l’improvisation. Un président de la République n’est pas n’importe quel citoyen, qui peut dire n’importe quoi, ou promettre ce qu’il veut, quand il veut, sans une bonne analyse, avec un bon plan de faisabilité et de mise en œuvre.
Le président est victime de son propre processus de prise de décision.
Quand on aspire à briguer certaines hautes sphères comme la magistrature suprême, on doit se faire entourer d’une équipe capable de vous éclairer dans toutes les décisions, y compris les faisabilités des promesses.
De plus, quand on est président d’un état, on a toutes les ressources nationales et internationales, imaginables comme non imaginables pour vous aider et assister dans la réalisation de sa mission.Alors, tout problème, changement ou réalité, devant faire l’objet d’une décision, d’une politique entre autres, doit être bien étudié et analysé, afin de bien prévoir et planifier les conditions de faisabilité, avec les différents risques, leurs plans d’atténuation, ainsi que toutes les options possibles, avec les avantages et rendements pour chacune d’elles avant toute annonce. C’est tout le sens de la politique moderne actuelle, The New Policy Management.
Et comme disait le président OBAMA : « un président doit être entouré de personnes qui vont lui éviter de se fracasser sur les écueils visibles et invincibles ».
Le président Sall, faisant partie de cette nouvelle génération de jeunes politiciens, avec sa longue et diverse expérience d’état, ne devrait pas faire une erreur pareille. Il doit bien éviter de répéter ce que certains reprochaient au président Wade : « réfléchir seul, décider seul et se tromper seul ».
Dans ce cas d’espèce, il demeure évident, qu’une petite analyse, sans trop entrer dans les détails juridico-politiques, laisse voir une imprudence manifeste dans sa prise de décision.Il ne devrait pas faire une telle promesse sans avoir la certitude de pouvoir la réaliser. Rien ne le justifiait ; ni le contexte politique, ni sa position au second tour.
Pour une telle promesse, aussi importante, annoncée, en tant que candidat et réitérée et théorisée avec hargne et détermination depuis son accession au pouvoir, il devait se donner tous les moyens nécessaires de sa réalisation et ne jamais se dédire quelles que soient par ailleurs les motivations. C’est vrai que l’avis du conseil constitutionnel est très important, mais la voie du peuple est d’autant plus importante.
Les sénégalais se demandent, pourquoi le président Sall n’avait pas pensé à cette hypothèse depuis son élection?
Il devait savoir que cela pourrait être une possibilité et se préparer en conséquence avant ses nombreuses sorties sur la question.
Il est évident que l’improvisation dans toute décision, en privé comme en public se paye cash. Et, en politique surtout, l’erreur peut être très lourde de conséquences.
Ceci étant fait, le président doit maintenant bien réfléchir à une bonne stratégie de gestion des conséquences immédiates et futures de cette décision. Certainement, de bons consultants et conseillers, spécialistes en gestion de crise, lui seront d’un apport considérable. Il ne doit aucunement, penser que le seul fait d’envoyer des responsables politiques sur les plateaux des différents organes de presse, ou pondre des communiqués, suffit à dissiper, la perception d’une bonne partie de la population, de cette décision comme une trahison ; surtout dans ce contexte du Sénégal, sorti d’une longue et dure lutte politique due à la fameuse « WAX WAXETT » du président Wade.
Parallèlement, si un autre président, incarnant la politique de RUPTURE, élu avec plus de 60 % , se permet d’évoquer un AVIS juridique, pour ne plus honorer sa promesse électorale et présidentielle, les sénégalais vont encore une fois, avoir de bonnes raisons de croire, et d’affirmer, que: « les politiciens sont tous pareils. Wade et Macky, c’est 9 et 6. Et les promesses électorales ne tiennent qu’à ceux qui y croient ».
Et cela peut avoir d’impacts significatifs et fragiliser toute la classe politique.
Quand on y ajoute, le fait que, le président Sall disait toujours, à propos des Audit, qu’il ne protégerait personne et que visiblement, une bonne partie de ceux qui étaient présumés avoir abusé des biens publics, rue dans les rangs de son parti, que seules Karim Wade, T. Ndiaye et Mme Diongue aient été épinglés et sanctionnés, les sénégalais risqueront de ne plus croire à aucune de ses promesses, ce qui pourrait rendre le reste de son mandat difficile et sa réélection hypothétique.
Barham Thiam
Membre de l’AFP,
RCN, Canada
(Barham Thiam est un jeune Sénégalais de la diaspora, diplômé en management Public et en politique Appliquée, il nous fait une analyse de la décision du président de faire sept ans.)
La décision du président de la République de suivre l’avis du Conseil Constitutionnel et de faire sept ans en lieu et place des cinq années promises aux Sénégalais, avant et après son élection, peut être analysée sous deux angles : la prise de décision interne et les conséquences externes.
Au plan interne, de la promettre de réduction de son mandat, à la décision finale de faire un mandat de sept ans au lieu de cinq, peut être perçue comme de l’improvisation. Un président de la République n’est pas n’importe quel citoyen, qui peut dire n’importe quoi, ou promettre ce qu’il veut, quand il veut, sans une bonne analyse, avec un bon plan de faisabilité et de mise en œuvre.
Le président est victime de son propre processus de prise de décision.
Quand on aspire à briguer certaines hautes sphères comme la magistrature suprême, on doit se faire entourer d’une équipe capable de vous éclairer dans toutes les décisions, y compris les faisabilités des promesses.
De plus, quand on est président d’un état, on a toutes les ressources nationales et internationales, imaginables comme non imaginables pour vous aider et assister dans la réalisation de sa mission.Alors, tout problème, changement ou réalité, devant faire l’objet d’une décision, d’une politique entre autres, doit être bien étudié et analysé, afin de bien prévoir et planifier les conditions de faisabilité, avec les différents risques, leurs plans d’atténuation, ainsi que toutes les options possibles, avec les avantages et rendements pour chacune d’elles avant toute annonce. C’est tout le sens de la politique moderne actuelle, The New Policy Management.
Et comme disait le président OBAMA : « un président doit être entouré de personnes qui vont lui éviter de se fracasser sur les écueils visibles et invincibles ».
Le président Sall, faisant partie de cette nouvelle génération de jeunes politiciens, avec sa longue et diverse expérience d’état, ne devrait pas faire une erreur pareille. Il doit bien éviter de répéter ce que certains reprochaient au président Wade : « réfléchir seul, décider seul et se tromper seul ».
Dans ce cas d’espèce, il demeure évident, qu’une petite analyse, sans trop entrer dans les détails juridico-politiques, laisse voir une imprudence manifeste dans sa prise de décision.Il ne devrait pas faire une telle promesse sans avoir la certitude de pouvoir la réaliser. Rien ne le justifiait ; ni le contexte politique, ni sa position au second tour.
Pour une telle promesse, aussi importante, annoncée, en tant que candidat et réitérée et théorisée avec hargne et détermination depuis son accession au pouvoir, il devait se donner tous les moyens nécessaires de sa réalisation et ne jamais se dédire quelles que soient par ailleurs les motivations. C’est vrai que l’avis du conseil constitutionnel est très important, mais la voie du peuple est d’autant plus importante.
Les sénégalais se demandent, pourquoi le président Sall n’avait pas pensé à cette hypothèse depuis son élection?
Il devait savoir que cela pourrait être une possibilité et se préparer en conséquence avant ses nombreuses sorties sur la question.
Il est évident que l’improvisation dans toute décision, en privé comme en public se paye cash. Et, en politique surtout, l’erreur peut être très lourde de conséquences.
Ceci étant fait, le président doit maintenant bien réfléchir à une bonne stratégie de gestion des conséquences immédiates et futures de cette décision. Certainement, de bons consultants et conseillers, spécialistes en gestion de crise, lui seront d’un apport considérable. Il ne doit aucunement, penser que le seul fait d’envoyer des responsables politiques sur les plateaux des différents organes de presse, ou pondre des communiqués, suffit à dissiper, la perception d’une bonne partie de la population, de cette décision comme une trahison ; surtout dans ce contexte du Sénégal, sorti d’une longue et dure lutte politique due à la fameuse « WAX WAXETT » du président Wade.
Parallèlement, si un autre président, incarnant la politique de RUPTURE, élu avec plus de 60 % , se permet d’évoquer un AVIS juridique, pour ne plus honorer sa promesse électorale et présidentielle, les sénégalais vont encore une fois, avoir de bonnes raisons de croire, et d’affirmer, que: « les politiciens sont tous pareils. Wade et Macky, c’est 9 et 6. Et les promesses électorales ne tiennent qu’à ceux qui y croient ».
Et cela peut avoir d’impacts significatifs et fragiliser toute la classe politique.
Quand on y ajoute, le fait que, le président Sall disait toujours, à propos des Audit, qu’il ne protégerait personne et que visiblement, une bonne partie de ceux qui étaient présumés avoir abusé des biens publics, rue dans les rangs de son parti, que seules Karim Wade, T. Ndiaye et Mme Diongue aient été épinglés et sanctionnés, les sénégalais risqueront de ne plus croire à aucune de ses promesses, ce qui pourrait rendre le reste de son mandat difficile et sa réélection hypothétique.
Barham Thiam
Membre de l’AFP,
RCN, Canada
(Barham Thiam est un jeune Sénégalais de la diaspora, diplômé en management Public et en politique Appliquée, il nous fait une analyse de la décision du président de faire sept ans.)