Trahie et sacrifiée par son propre mouvement, des jalons mal appréciés... Ces grosses erreurs de Mimi Touré


DAKARACTU.COM - Sur la brouille entre la PM et le PR révélée en exclusivité par Dakaractu, il s'avère que le mouvement "Bayyi ci xel" initié par Mimi Touré, a fini de convaincre le leader de l'APR que son premier ministre travaille pour son propre compte et lorgne sur le fauteuil présidentiel en se préparant à saisir toute opportunité qui se présenterait.
Certains observateurs estiment que la création de ce mouvement est une erreur de la part de Mimi Touré, qui aurait dû lancer un mouvement pour soutenir le président et le défendre, comme elle en avait émis l'idée avec le recrutement de "débatteurs". 
Toujours est-il que Mor Ngom a été pris à témoin par le président, qui a promis de s’en débarrasser en temps utile. Un limogeage pourrait intervenir à l'un des deux moments suivants: après la réunion du club de Paris ou après les locales. Dans tous les cas, le président agira au moment où on s'y attend le moins.  
Le fait que Mor Ngom ait été cité par le président mérite quelques explications. En effet, lorsque Mimi Touré a été embauchée à l'APR comme directrice de cabinet de Macky Sall, elle a voulu se rapprocher des femmes du parti, qui l'ont rejetée. C'est de là que sont nées ses inimitiés avec Marième Badiane. Chez les cadres aussi, on n'a pas voulu d'elle. Alors qu'elle ne s'entendait guère avec ABC, c'est donc Mor Ngom qui a dû la prendre sous son aile. De cette fréquentation assidue, sont nés des liens qui font que tous ceux qui se plaignent de Mimi Touré se tournent souvent vers Mor Ngom.
Il est évident que Mme le Premier ministre est désabusée aujourd'hui, elle qui croyait pouvoir aller vite et régler les problèmes des Sénégalais. Elle s'est un peu enlisée dans la lourde machine administrative de l'État, un peu du fait aussi de son tempérament. En effet, ce n'est pas un secret qu'elle gère tous les dossiers sous l'angle du rapport de force. La gestion de la crise de l'eau en a été l'illustration la plus flagrante. Au lieu d'apaiser et de mobiliser les ressources de l'État pour soulager les Dakarois et réparer le tuyau, tout le monde se souvient de ses menaces et de son discours guerrier, totalement inapproprié face à une telle situation. Le retour du président en catastrophe est le symbole de son échec à gérer cette crise, disent certains.
Au plan politique, Mimi Touré n'a pas de base, elle n'a aucune prise sur le parti présidentiel où sa légitimité politique est contestée. Elle voudrait être investie à Grand-Yoff où on ne veut pas d'elle, et surtout où Khalifa Sall, actuel maire de Dakar, a un encrage historique. Au final, politiquement elle ne sert pas à grand chose et tant que Premier ministre son court bilan n'est pas fameux. Si elle doit en plus nourrir des ambitions présidentielles et s'attirer les foudres du Président, autant reconnaître tout de suite qu'elle a fini de scier la branche sur laquelle elle est assise.
Jeudi 9 Janvier 2014