C’est une affaire qui débute lorsque la société « Gh mining suarl », a été attributaire d'un permis d'exploitation de petite mine de manganèse et de plomb sur le périmètre dénommé « Sud Kéniéba et Madina Foulbé », dans la région de Tambacounda.
En effet, au mois de novembre 2023, la société « Gh mining suarl » a décidé de collaborer avec la société « Falcon ressources ». Selon Libération qui livre les secrets de l’affaire dite « manganèse sénégalais », un protocole a été signé à cet effet. La société « Falcon ressources » devait assurer uniquement l'extraction des produits miniers avec ses moyens logistiques. Ainsi, les formalités de déclaration, de transport et d'exportation étaient du ressort de la société plaignante, détentrice du permis d'exploitation.
Contre toute attente, « Gh mining suarl » soutient que « Falcon ressources » aurait outrepassé ses pouvoirs, en exportant à l'étranger, des milliers de tonnes de manganèse, à son insu.
Devant les enquêteurs et au nom et pour le compte de « Gh mining suarl », Vijal Singh Ba-ghel a d'emblée présenté la so-ciété : Elle est titulaire d'un permis d'exploitation de petite mine de manganèse et de plomb sur le périmètre dénommée « Sud Kéniéba et Madina Foulbé », dans la région de Tambacounda. Ainsi, il a expliqué que ses activités consistent à extraire les substances minérales, à les cribler, à les transporter dans leur dépôt à Yarakh, en vue de leur exportation à l'étranger. Le 2 novembre 2023, Vijal Singh Baghel a informé que son directeur général, Randeep Chopra, a signé un protocole d'accord avec « Falcon res-sources », représentée par son directeur général Atul Nijhawan et Chetan Abheman (actionnaire).
Cession de parts sociales
Des termes du protocole, il ressort de l'article premier que « Chopra Randeep, associé unique et gérant de la société Gh mining Suarl a décidé de céder 75% des parts sociales qu'il détient, dans le capital, à la société « Falcon ressources », représentée aux présentes par Monsieur Atul Nijhawan. Cette opération d'ouverture est motivée par le démarrage d'une activité de production et d'exploitation d'un minerai de manganèse. Mais, la particularité de cette transaction est que le paiement du prix ne se fait pas réellement en numéraire, mais en nature, sur le résultat de cette production en plus d'un certain nombre d'obligations incombant au cessionnaire « Falcon Ressources », à savoir entre autres : la mise à disposition de tout le matériel et de la logistique ; un investissement d'un milliard pour l'augmentation de la production, un fonds de roulement d'un montant de 700.000.000 Fcfa; 21% de la production journalière de manganèse pour « Gh mining » et 5.000 tonnes de manganèse par mois pour Gh mining.
Poursuivant, le sieur Vijal de préciser que dans les modalités de leur collaboration, « Falcon ressources » devait assurer uniquement l'extraction des produits miniers avec ses moyens logistiques, Ainsi, il a souligné que les formalités de déclaration, de transport et d'exportation sont du ressort de la societe plaignante. Il a fustigé le comportement de « Falcon ressources » qui a outrepassé ses prérogatives en exportant à l'étranger notamment au Mali, des milliers de tonnes de manganèse. À l'appui de ses accusations, le représentant de Gh mining Suarl a déposé des procès-verbaux de sommation interpellative et de constat d'huissier. Le préjudice provisoire est fixé à 19.000.000.000 milliards de Fcfa.
Un dépôt secret à Cambérène
Par rapport à l’exploitation des substances minérales stockées dans le dépôt de Cambérène, Samanta a affirmé « sans convaincre, d'après les enquêteurs, qu'elle est assurée par les agents de la société Gh Mining notamment Harpreet Singh en relation avec les compagnies maritimes « Cm Cgm » et « Maersk Line ». Contrairement à la société Gh mining Suarl, il a évalué la quantité extraite et transportée à Cambérène à 12.042 tonnes, à l'appui d'un document Excel déposé. Il a précisé qu'un stock de 15.000 tonnes environ, est présentement laissé sur le site à Tamba. Poursuivant, il a contesté le stock de 500.000 tonnes que Gh mining a dit avoir laissé sur le site au moment de l’arrivée de Falcon Resources. Il a évalué ce stock à 11.900 tonnes de manganèse. Par ailleurs, il a souligné que l'activité a été suspendue depuis le 18 mai 2024 en raison des différends opposant le deux sociétés. En compagnie de Subhashish Samanta, la Dic a effectué un transport à Cambérène au niveau du dépôt précité où il a été constaté une importante quantité de manganèse stockée sur les lieux. Sur place, informe Libération, le gardien A. Ndiaye a dit avoir été recruté par le nommé Surajit Chandra pour la sécurisation du dépôt. Des instructions lui ont été données de ne laisser personne accéder au produit jusqu’à ce que la justice en décide autrement. Convoqué et entendu, Sady Sall agent maritime à la société Ch mining a affirmé que bien avant leur collaboration avec Falcon ressources, c'est lui qui s'occupait des formalités d'exportation avec la compagnie Cma Cgm. Mais il a été retiré du circuit par Randhir Chauhan qui a orienté les exportations vers la compagnie maritime Maersk Line. Lorsqu'il a appris cette information, il s'est rapproché de Maersk Line sur demande de son patron Ran deep Chopra. À cet effet, le sieur Ely Manel Fall, agent commercial à la compagnie Maersk Line, lui a révélé que c'est Randhir Chauhan qui serait l'actuel directeur général de Gh mining et qui lui a demandé de verrouiller les informations liées à leur exportation.
Selon les informations de Libération, les ressortissants indiens Shubhasish Samanta et Surajit Chandra, tous demeurant à Yoff-Virage, ont été déférés hier par la Division des investigations criminelles (Dic) pour détention illicite, transport illicite, détournement, vol et vente illicite de substances minérales.