Thiès / Rencontre des Vices présidents et secrétaires élus : "Je pense que ces gens ont vendu aux sénégalais un projet et dans ce projet [...], je pense qu'il doit y avoir une place centrale pour la décentralisation" (Mbaye Dione)


Parrain des assises de l'association des Vices présidents et secrétaires élus du Sénégal, le maire de Ngoundiane, par ailleurs secrétaire général de l'AMS s'est penché sur les préoccupations des élus térritoriaux du Sénégal en faisant notamment un plaidoyer au profit de l'ensemble des structures auxquelles ces derniers sont affiliés. 
 
"Nous souhaitons que ces associations soient complétaires, qu'elles ne soient pas des rivales c'est-à-dire aujourd'hui, il ne faudrait pas que cette association se lève demain pour dire écoute je suis contre l'ADS ou que les adjoints au maire se lèvent pour dire je suis contre l'AMS. Nous sommes tous des élus et nous devons tous nous battre pour deux sujets : améliorer le vécu des élus térritoriaux du conseil municipal ou conseil départemental, aux maires, aux présidents de département, mais également renforcer la décentralisation parce que tout le monde l'a dit, aujourqu'hui, il faut renforcer le statut et dans le statut il y a tout. Quand on parle de statut, on parle de conditions de rémunération, on parle de logistiques, des déplacements, on parle de couvertures sanitaires, on parle d'immunité comme le président Woury l'a dit. Les maires et les élus sont exposés, on doit pouvoir les protéger dans l'execice de leurs fonctions. Cela ne va dire qu'ils vont faire n'importe quelle dérive, mais dans l'exercice de leurs fonctions, ils doivent avoir un minimum d'immunité et que même quand quelqu'un fait une faute pour le traduire devant la justice, il faut avoir l'autorisation du ministère de tutelle. C'est tout ce que nous demandons...", a-t-il indiqué.
 
Concernant les acquis et les attentes pour le parachèvement d'une "décentralisation forte", M. Dione de souligner : "Nous pensons que le Sénégal a une vieille tradition de décentralisation depuis 1972 avec la création des communautés rurales..., le président Macky Sall a fait l'acte 3 de la décentralisation qui a consacré la communalisation universelle où toutes les communes du Sénégal sont d'égale dignité... Mieux, il a beaucoup renforcé les moyens des collectivités territoriales (l'acte 3). Aujourd'hui, nous avons un nouveau régime qui est en place, dirigé par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye que nous encourageons, et nous nous engageons en tant qu'élus, en tant qu'organisations faitières républicaines, à accompager pour une décentralisation forte et pour des terroirs forts. Mais pour cela, il faut changer de paradigmes, si c'est pour demain en 2027 se battre pour changer les maires qui sont là et refaire les mêmes choses, cela ne sert absolument à rien du tout. Il faut changer de paradigmes, et ce qui a été fait de bon on le conserve mais ce qu'il faut améliorer qu'on l'améliore... En Afrique de l'Ouest, il y a des pays aujourd'hui qui sont moins avancés en terme d'historique de décentralisation, mais qui font mieux en terme de dotations de ressources. Je pense que ces gens ont vendu aux sénégalais un projet et dans ce projet qu'ils sont en train d'élaborer comme ils l'ont dit, je pense qu'il doit y avoir une place centrale pour la décentralisation parce que c'est à partir de ce moment seulement qu'ils vont apporter la preuve qu'il y a une rupture par rapport à ce qui a été fait ou tout n'est pas mauvais. Si j'ai un appel à lancer au régime actuel, c'est que les réformes sont atttendues dans beaucoup de domaines, mais je pense dans le secteur de la décentralisation, de la déconcentration, il y a beaucoup à faire", a-t-il précisé.
 
Mbaye Dione de poursuivre toujours dans ce même élan. "Je vous donne un exemple tès banal. Vous allez au ministère de l'éducation nationale, au ministère de la santé, il y a des fonds qui sont logés là bas, qu'on appelle budget consolidé d'investissement qui sert à construire des classes dans des communes, mais il n'y a pas un seul maire au Sénégal qui puisse lancer des appels d'offres, construire des salles de classe ou construire des postes de santé ou des cases de santé. Je pense que si on parle de décentralisation, il faut transférer les moyens aux collectivités territoriales..."
Samedi 20 Juillet 2024
Moussa Fall