Théodore Chérif Monteil, invité de l'émission Jury du dimanche de iRadio et iTv, a décrypté le spectre de la « crise institutionnelle » autour de la Déclaration de politique générale de Sonko.
L'ancien député, suggérant au Président Diomaye de faire appel aux 7 sages, entrevoit des « lendemains sombres pour le Sénégal » récemment sorti d'une crise électorale.
Pour le co-fondateur du parti Union citoyenne/Bunt-Bi, Sonko aurait mieux fait de faire comme le Pape du Sopi pour se tirer d'affaire face aux griffes de Abdou Mbow et de ses camarades. « Le Pm peut se présenter devant un jury populaire : Mais ce ne sera pas une déclaration de politique générale. Comme l'avait fait Abdoulaye Wade en 2000, le Pm doit engager des discussions avec la majorité au niveau de l'Assemblée pour trouver des compromis. Parce que c'est le pouvoir qui doit engager les discussions mais pas les opposants. Il doit essayer d'aménager des synergies afin de pouvoir faire passer ses réformes en vue de déployer son programme: Cela n'a pas été fait. »
Pourtant, au début, Abdou Mbow (Président de groupe parlementaire Benno) avait dit que de toute façon, ils vont voter les lois présentées par le pouvoir, s'est étonné M. Monteil. « Il faut dissoudre cette Assemblée nationale. II faut que le pouvoir aille chercher sa majorité. Mais cette dissolution ne peut pas se faire avant janvier 2025. Je m'explique: L'Assemblée nationale ne peut être dissoute avant deux ans. Elle aura 2 ans le 14 septembre 2024. Or, si on dissout en septembre, ce qui va se passer c'est qu'on n'aura pas de budget. On n'aura pas voté la loi de Finance. Donc, le pouvoir sera obligé de prendre des décrets pour faire son budget. Et ce n'est pas toujours élégant. »
D’après lui, « le mieux, c'est d'avoir un budget voté par l'Assemblée nationale. S'il dissout encore en septembre, la loi dit qu'en cas de dissolution, les élections doivent se tenir dans les 90 jours au plus tard. Il y a une grosse contradiction entre ce délai de 90 jours et le code, électoral. Qui dit que les élections législatives doivent se tenir sur la base du parrainage. Les listes doivent être parrainées. Or, le démarrage du parrainage se fait à 150 jours avant la date du scrutin », a expliqué l'ancien député.
Pour éviter une crise, préconise Théodore Monteil, le président de la République doit tout de suite saisir le Conseil constitutionnel pour avis. « Il peut demander si en l'état actuel des textes, le Premier ministre doit se présenter ou pas à l'Assemblée nationale. Et le Conseil aurait donné un avis, on se serait tous pliés à cet avis parce que, comme on le dit, les avis du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Au lieu du bras de fer aussi, les députés de la majorité auraient tout simplement introduit une proposition de loi pour rendre légal ce règlement intérieur. En une semaine on aurait fini de régler la situation. Ils peuvent même ouvrir une session extraordinaire et modifier le règlement intérieur, a-t-il.dit.