Tchad: tirs nourris dans le centre de N'Djamena, près de la présidence


Des tirs nourris ont été entendus mercredi soir dans le centre de la capitale tchadienne N'Djamena, près de la présidence, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Alors que les tirs se poursuivaient vers 20H45 (19H45 GMT), une source sécuritaire tchadienne a indiqué à l'AFP que des hommes armés ont attaqué l'intérieur du palais présidentiel. Les autorités tchadiennes n'ont elles fait aucune déclaration.

Toutes les voies menant vers la présidence sont fermées à la circulation. Des chars sont sortis dans les rues, dont l'un placé devant le commissariat central, et des policiers en armes sont postés aux angles des rues.

Dans ce quartier du centre de la capitale, les gens, visiblement inquiets, se pressaient de partir en voiture ou à moto pour rentrer chez eux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces tirs ont eu lieu quelques heures après la visite à N'Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a eu plusieurs entretiens avec des dirigeants tchadiens, dont un à la présidence avec le chef de l'Etat Mahamat Idriss Déby Itno.

Le Tchad a annoncé par surprise fin novembre dernier qu'il mettait fin à l'accord militaire entre Paris et N'Djamena, actant la fin de soixante ans de coopération militaire depuis la fin de la colonisation française.

Selon le président Déby, ces accords étaient "complétement obsolètes", face "aux réalités politiques et géostratégiques de notre temps".

En mai dernier, se sont achevées à N'Djamena trois années de transition, avec l'élection de Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front en 2021.

Menacé par des offensives rebelles, Déby père avait pu compter sur l'appui de l'armée française pour repousser celles-ci en 2008 puis en 2019.

Ces dernières semaines, le président tchadien a aussi plusieurs fois menacé de quitter la force multinationale mixte (FMM) formée en 1994 avec le Cameroun, le Niger et le Nigeria pour sécuriser la région du lac Tchad, en dénonçant la passivité de ses alliés.

La FMM est au départ une force de lutte contre la criminalité transfrontalière principalement, mais son mandat a ensuite été élargi pour inclure la lutte contre les jihadistes, dont les campagnes armées se sont étendues de leur base nigériane aux trois pays voisins.

Les soldats tchadiens sont ainsi fréquemment visés par les attaques des jihadistes de Boko Haram dans la région du lac Tchad.

Fin octobre, une attaque de Boko Haram contre une base militaire tchadienne de la région du lac Tchad a fait quinze morts parmi les officiers, selon les autorités tchadiennes.

En riposte, le président Déby a "personnellement" lancé une opération baptisée "Haskanite", qu'il a dirigée depuis la province du lac Tchad pendant deux semaines début novembre.
Mercredi 8 Janvier 2025
Dakaractu