Les familles des victimes du massacre d’ex-prisonniers de guerre à Thiaroye, au Sénégal (nuit du 30 novembre au 1er décembre 1944), demandent "un sursaut éthique de l’État français" afin qu’il rende consultables "toutes les archives sur l’Affaire Thiaroye".
Dans une tribune dont copie a été transmise mercredi à l’APS, à l’occasion du 72e anniversaire de ce massacre, ces familles veulent aussi que l’Etat français donne la liste des morts et attribue la mention "mort pour la France", estimant qu’il n’y a "rien de plus tragique que des morts sans nom".
Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1944, des dizaines de tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement de leurs soldes étaient massacrés par l’armée française dans le camp de Thiaroye, d’où ils devaient rejoindre leurs pays respectifs.
"En ce jour anniversaire du massacre d’ex-prisonniers de guerre à Thiaroye au Sénégal, le 1er décembre 1944, nous, familles des victimes avons décidé d’alerter l’opinion publique afin que cesse toute désinformation, toute manipulation, toute falsification autour de ce crime commis par la France", écrivent les auteurs de cette tribune rendue publique "alors que se prépare la visite d’État en décembre 2016, du président de la République sénégalaise Macky Sall".
Le texte est signé des familles "des morts, des condamnés et des rapatriés spoliés de Thiaroye44 et notamment les familles de : Mbap Senghor, Antoine Abibou, Kotou Diakité, Fasséry Coulibaly, Tindaogo Bélem, Souleymane Doucouré, Pierre Zoungrana, Doudou Diallo".
Lors de son premier voyage officiel en terre africaine, en 2012, le président François Hollande, a promis de restituer les archives au Sénégal et parlé de "répression sanglante" pour qualifier "le mitraillage des tirailleurs sénégalais réunis au camp de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar", rappellent les signataires de la tribune.
"Le 30 novembre 2014, à l’occasion du 70ème anniversaire, le président Hollande a de nouveau employé ce terme au cimetière de Thiaroye. Deux ans plus tard, le 10 novembre 2016, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, évoque encore une +répression sanglante+", ajoutent-ils.
Les autres exigences des familles concernent une saisine de la commission d’instruction de la Cour de révision et de réexamen pour les 34 condamnés, la réparation des spoliations, la modification des textes exposés au Mémorial du cimetière de Thiaroye.
"Une mémoire collective ne peut trouver d’apaisement sur un mensonge", soulignent-elles, estimant que l’Etat français doit "cesser de porter atteinte à la mémoire de ces hommes et des officiers qui ont eu le courage de les défendre" et "nommer les responsables aujourd’hui de cette obstruction à la manifestation de la vérité sur un crime commis".
"Plus de 70 ans après les faits, nous demandons que cesse ce mensonge d’Etat qui se perpétue encore en 2016", soulignent les auteurs, rappelant que "ces hommes, originaires de l’Afrique occidentale française, ont été mobilisés pour venir défendre la France en 1939 et ont été faits prisonniers par les Allemands en juin 1940".
Ils ajoutent : "C’est en métropole qu’ils ont passé leur temps de captivité, les Nazis ne voulant pas « d’indigènes » sur leur sol. Alors que certains avaient rejoint la résistance après leur évasion, ce contingent d’ex-prisonniers de guerre a quitté Morlaix le 5 novembre 1944".
Selon les familles, l’historienne Armelle Mabon, de l’Université Bretagne Sud, après plusieurs années de recherches et de fouilles d’archives publiques et privées en France, au Sénégal et au Royaume-Uni, a pu établir que "ce drame est bien un crime de masse prémédité puis maquillé en rébellion armée".
"Une machination a été mise en place pour dresser un bilan mensonger de 35 morts et camoufler les 300 à 400 victimes jetées dans des fosses communes", indiquent-elles.
Les signataires poursuivent : "Thiaroye 44 n’est pas une répression sanglante, insistent les signataires. Nos pères et grands-pères n’ont jamais contrevenu aux règles. Ils ne se sont pas mutinés. Ils ont eu simplement ce courage de réclamer des droits pécuniaires que les autorités ne voulaient pas leur verser et dont ils ont été spoliés définitivement. Cet argent est resté dans les caisses de l’État français".
Dans leur texte, les familles "des morts, des condamnés et des rapatriés spoliés de Thiaroye44" constatent que "le ministère de la Défense refuse de rendre consultables les archives conservées par les forces françaises au Sénégal jusqu’à leur dissolution en 2011", relevant que ces documents contiennent "la cartographie des fosses communes et vraisemblablement d’autres pièces sensibles, comme la liste des victimes".
Dans une tribune dont copie a été transmise mercredi à l’APS, à l’occasion du 72e anniversaire de ce massacre, ces familles veulent aussi que l’Etat français donne la liste des morts et attribue la mention "mort pour la France", estimant qu’il n’y a "rien de plus tragique que des morts sans nom".
Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1944, des dizaines de tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement de leurs soldes étaient massacrés par l’armée française dans le camp de Thiaroye, d’où ils devaient rejoindre leurs pays respectifs.
"En ce jour anniversaire du massacre d’ex-prisonniers de guerre à Thiaroye au Sénégal, le 1er décembre 1944, nous, familles des victimes avons décidé d’alerter l’opinion publique afin que cesse toute désinformation, toute manipulation, toute falsification autour de ce crime commis par la France", écrivent les auteurs de cette tribune rendue publique "alors que se prépare la visite d’État en décembre 2016, du président de la République sénégalaise Macky Sall".
Le texte est signé des familles "des morts, des condamnés et des rapatriés spoliés de Thiaroye44 et notamment les familles de : Mbap Senghor, Antoine Abibou, Kotou Diakité, Fasséry Coulibaly, Tindaogo Bélem, Souleymane Doucouré, Pierre Zoungrana, Doudou Diallo".
Lors de son premier voyage officiel en terre africaine, en 2012, le président François Hollande, a promis de restituer les archives au Sénégal et parlé de "répression sanglante" pour qualifier "le mitraillage des tirailleurs sénégalais réunis au camp de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar", rappellent les signataires de la tribune.
"Le 30 novembre 2014, à l’occasion du 70ème anniversaire, le président Hollande a de nouveau employé ce terme au cimetière de Thiaroye. Deux ans plus tard, le 10 novembre 2016, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, évoque encore une +répression sanglante+", ajoutent-ils.
Les autres exigences des familles concernent une saisine de la commission d’instruction de la Cour de révision et de réexamen pour les 34 condamnés, la réparation des spoliations, la modification des textes exposés au Mémorial du cimetière de Thiaroye.
"Une mémoire collective ne peut trouver d’apaisement sur un mensonge", soulignent-elles, estimant que l’Etat français doit "cesser de porter atteinte à la mémoire de ces hommes et des officiers qui ont eu le courage de les défendre" et "nommer les responsables aujourd’hui de cette obstruction à la manifestation de la vérité sur un crime commis".
"Plus de 70 ans après les faits, nous demandons que cesse ce mensonge d’Etat qui se perpétue encore en 2016", soulignent les auteurs, rappelant que "ces hommes, originaires de l’Afrique occidentale française, ont été mobilisés pour venir défendre la France en 1939 et ont été faits prisonniers par les Allemands en juin 1940".
Ils ajoutent : "C’est en métropole qu’ils ont passé leur temps de captivité, les Nazis ne voulant pas « d’indigènes » sur leur sol. Alors que certains avaient rejoint la résistance après leur évasion, ce contingent d’ex-prisonniers de guerre a quitté Morlaix le 5 novembre 1944".
Selon les familles, l’historienne Armelle Mabon, de l’Université Bretagne Sud, après plusieurs années de recherches et de fouilles d’archives publiques et privées en France, au Sénégal et au Royaume-Uni, a pu établir que "ce drame est bien un crime de masse prémédité puis maquillé en rébellion armée".
"Une machination a été mise en place pour dresser un bilan mensonger de 35 morts et camoufler les 300 à 400 victimes jetées dans des fosses communes", indiquent-elles.
Les signataires poursuivent : "Thiaroye 44 n’est pas une répression sanglante, insistent les signataires. Nos pères et grands-pères n’ont jamais contrevenu aux règles. Ils ne se sont pas mutinés. Ils ont eu simplement ce courage de réclamer des droits pécuniaires que les autorités ne voulaient pas leur verser et dont ils ont été spoliés définitivement. Cet argent est resté dans les caisses de l’État français".
Dans leur texte, les familles "des morts, des condamnés et des rapatriés spoliés de Thiaroye44" constatent que "le ministère de la Défense refuse de rendre consultables les archives conservées par les forces françaises au Sénégal jusqu’à leur dissolution en 2011", relevant que ces documents contiennent "la cartographie des fosses communes et vraisemblablement d’autres pièces sensibles, comme la liste des victimes".