Les foirails ne désemplissent pas, tous les jours des cargaisons de moutons sont déversés au niveau des différents points de vente mais pour autant, l’équation reste insoluble pour les pères de familles. A Rufisque, les moutons sont parqués du foirail au stadium Ngalandou Diouf sur tout le long d’une route défoncée par des travaux entrepris par la commune, une femme, le foulard défait sur la tête, déambule entre les troupeaux surveillés par leurs propriétaires.
Derrière, ses deux garçons suivent. De temps à autres, elle s’arrête devant un lot de moutons pour en marchander un qu’elle trouve à son goût, mais à plusieurs reprises, elle est « repoussée » par les « prix hors de portée ». Ils varient entre 80 et 100.000 FCfa pour ceux qu’on trouve dans les lots en provenance des régions intérieures et de la Mauritanie, pour les bêtes bien traitées (Kharou Yar en wolof) par leurs éleveurs, les prix planchers sont à 100.000 FCfa tandis que les plafonds frôlent les cimes autour de 400.000 FCfa. Penda, c’est son nom, vient de Diokoul, un quartier de la commune de Rufisque Est, bastion des lébous qui attachent une importance à cette fête du mouton. Elle se dit fatiguée par les kilomètres qu’elle a parcouru entre le rond point « Djouitbi » et le stade Ngalandou Diouf. « J’ai 70.000 FCfa pour le mouton, mais ici avec cette somme, c’est de petites bêtes qui nous sont proposées, et je ne peux pas emmener avec moi ces moutons. Mes enfants vont m’en vouloir et ils seront la risée de leurs camarades ! C’est pourquoi, depuis la semaine dernière je viens ici tous les jours. Si cela continue comme cela, je vais aller voir ma mère pour lui soutirer une somme que je vais ajouter à ce m’a donné mon mari. »
A Sotiba, c’est la même atmosphère entre débarquement de moutons et marchandages, le coin grouille de monde, avec la poussière qui recouvre les visages. Dans cette ambiance, Lamine Ndiaye, de taille moyenne, barbu et assez fort, vêtu d’un pantalon et d’un maillot de l’équipe nationale du Sénégal, est entrain d’examiner un bon bélier, il le scrute passe sa main sur le bassin du mouton avant de demander le prix au propriétaire. 180.000 FCfa, lui dit le bonhomme. Le professeur d’éducation physique et sportive laisse échapper une exclamation : « c’est chèère ! », dit-il avant de proposer un prix… 75000 FCfa ! Pour toute réponse, le vendeur lui tourne le dos. Visiblement il n’est pas content du montant proposé par le client qui l’interpelle à nouveau. Cette fois-ci, il daigne lui répondre « je n’ai pas de moutons pour ce prix !» Avant de lui indiquer les moutons issus des « Thiogal » (troupeaux) pour pouvoir se servir à ce prix. Ce que ne veut pas entendre notre professeur qui estime que ces types de moutons sont trop petits et chétifs pour lui convenir. Et cela lui « prendra le temps qu’il faudra » mais il va poursuivre sa prospection jusqu’à Samedi et, son plafond c’est 80.000 FCfa « je ne dépasserai pas ce prix, il y a un après tabaski à gérer », assène t-il.
Ils sont nombreux comme lui à faire le tour des points de vente sans pour autant trouver un mouton « les moutons sont trop chères hors de portée de nos bourses », disent ils en chœur. Certains vont même jusqu’à évoquer le caractère aléatoire du sacrifice, « de toute façon ce n’est pas une obligation, je ne vais pas m’endetter pour cela. Je ne dépasserai pas les 80.000 FCfa et si je peux faire des économies là-dessus, je ne m’en priverai pas », ironise lamine.
Un peu plus loin vers le croisement cafétéria, des moutons bien entretenus sont exposés le long de la route dans des enclos de fortune, faits avec des filets attachés à des piquets. Les bêtes à l’intérieur avec des torsades bariolées autour de leur cou, sont très belles à voir. Un jeune cadre descend d’une voiture de type L200, vêtu d’un costume bleu, cigarette à la main, il vient se renseigner sur les prix. Le maitre des lieux lui indique les prix qui varient entre 250 et 400.000 FCfa, lui aussi trouve les prix trop élevés mais entame des négociations. Il propose 500.000 FCfa pour acheter trois bêtes, un prix jugé en deçà de la valeur des moutons choisis. Après d’âpres marchandages, les deux interlocuteurs se retrouvent sur un prix de 580.000 FCfa. Plus chanceux que les autres, le jeune cadre fait embarquer ses moutons sur sa camionnette, avant de démarrer fièrement avec une cigarette entre les doigts.
Mais le moins que l’on puisse dire est que la partie est loin d’être facile pour les chefs de famille qui redoutent le syndrome de la tabaski 2010 qui a vu la plupart des foirails se transformer en déserts, la veille de la fête à 19 heures.
( sudonline.sn )
Derrière, ses deux garçons suivent. De temps à autres, elle s’arrête devant un lot de moutons pour en marchander un qu’elle trouve à son goût, mais à plusieurs reprises, elle est « repoussée » par les « prix hors de portée ». Ils varient entre 80 et 100.000 FCfa pour ceux qu’on trouve dans les lots en provenance des régions intérieures et de la Mauritanie, pour les bêtes bien traitées (Kharou Yar en wolof) par leurs éleveurs, les prix planchers sont à 100.000 FCfa tandis que les plafonds frôlent les cimes autour de 400.000 FCfa. Penda, c’est son nom, vient de Diokoul, un quartier de la commune de Rufisque Est, bastion des lébous qui attachent une importance à cette fête du mouton. Elle se dit fatiguée par les kilomètres qu’elle a parcouru entre le rond point « Djouitbi » et le stade Ngalandou Diouf. « J’ai 70.000 FCfa pour le mouton, mais ici avec cette somme, c’est de petites bêtes qui nous sont proposées, et je ne peux pas emmener avec moi ces moutons. Mes enfants vont m’en vouloir et ils seront la risée de leurs camarades ! C’est pourquoi, depuis la semaine dernière je viens ici tous les jours. Si cela continue comme cela, je vais aller voir ma mère pour lui soutirer une somme que je vais ajouter à ce m’a donné mon mari. »
A Sotiba, c’est la même atmosphère entre débarquement de moutons et marchandages, le coin grouille de monde, avec la poussière qui recouvre les visages. Dans cette ambiance, Lamine Ndiaye, de taille moyenne, barbu et assez fort, vêtu d’un pantalon et d’un maillot de l’équipe nationale du Sénégal, est entrain d’examiner un bon bélier, il le scrute passe sa main sur le bassin du mouton avant de demander le prix au propriétaire. 180.000 FCfa, lui dit le bonhomme. Le professeur d’éducation physique et sportive laisse échapper une exclamation : « c’est chèère ! », dit-il avant de proposer un prix… 75000 FCfa ! Pour toute réponse, le vendeur lui tourne le dos. Visiblement il n’est pas content du montant proposé par le client qui l’interpelle à nouveau. Cette fois-ci, il daigne lui répondre « je n’ai pas de moutons pour ce prix !» Avant de lui indiquer les moutons issus des « Thiogal » (troupeaux) pour pouvoir se servir à ce prix. Ce que ne veut pas entendre notre professeur qui estime que ces types de moutons sont trop petits et chétifs pour lui convenir. Et cela lui « prendra le temps qu’il faudra » mais il va poursuivre sa prospection jusqu’à Samedi et, son plafond c’est 80.000 FCfa « je ne dépasserai pas ce prix, il y a un après tabaski à gérer », assène t-il.
Ils sont nombreux comme lui à faire le tour des points de vente sans pour autant trouver un mouton « les moutons sont trop chères hors de portée de nos bourses », disent ils en chœur. Certains vont même jusqu’à évoquer le caractère aléatoire du sacrifice, « de toute façon ce n’est pas une obligation, je ne vais pas m’endetter pour cela. Je ne dépasserai pas les 80.000 FCfa et si je peux faire des économies là-dessus, je ne m’en priverai pas », ironise lamine.
Un peu plus loin vers le croisement cafétéria, des moutons bien entretenus sont exposés le long de la route dans des enclos de fortune, faits avec des filets attachés à des piquets. Les bêtes à l’intérieur avec des torsades bariolées autour de leur cou, sont très belles à voir. Un jeune cadre descend d’une voiture de type L200, vêtu d’un costume bleu, cigarette à la main, il vient se renseigner sur les prix. Le maitre des lieux lui indique les prix qui varient entre 250 et 400.000 FCfa, lui aussi trouve les prix trop élevés mais entame des négociations. Il propose 500.000 FCfa pour acheter trois bêtes, un prix jugé en deçà de la valeur des moutons choisis. Après d’âpres marchandages, les deux interlocuteurs se retrouvent sur un prix de 580.000 FCfa. Plus chanceux que les autres, le jeune cadre fait embarquer ses moutons sur sa camionnette, avant de démarrer fièrement avec une cigarette entre les doigts.
Mais le moins que l’on puisse dire est que la partie est loin d’être facile pour les chefs de famille qui redoutent le syndrome de la tabaski 2010 qui a vu la plupart des foirails se transformer en déserts, la veille de la fête à 19 heures.
( sudonline.sn )
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