Sonko. Toi aussi! ( Par Waltako )


Les propos tenus par le Premier ministre à l’Assemblée nationale devraient rencontrer l’assentiment de tous. Il a parlé de droit, d’honneur et d’ordre public de la même manière que son prédécesseur le faisait quand lui-même et ses partisans se targuaient du devoir de résistance à l’oppression. Comment qualifier les interdictions arbitraires de sortie du territoire infligée à des citoyens? Les licenciements abusifs opérés sous le prétexte du recrutement politique à l’encontre de certains chefs de famille ne sont-ils pas aussi violents, sinon plus, que la présence d’une policière au téléphone aux abords du domicile d’un politicien?
Ousmane Sonko a raison de vouloir protéger la loi et l’ordre dans le pays. C’est ce que, autrefois, d’honnêtes citoyens défendaient en toute bonne foi. D’ailleurs, c’est qui valait à ces derniers des accusations de traîtrise, des injures et des menaces de toutes sortes. L’actuel chef du gouvernement porte à présent les lunettes feutrées de la responsabilité gouvernementale de maintenir l’ordre et la paix. Tout comme Macky Sall, il commet, à son tour, l’erreur de minimiser les opinions avancées. Autrement, son discours serait dans la déconstruction des reproches et des arguments qui lui sont opposés ou dans une meilleure présentation de la démarche gouvernementale.
Ousmane Sonko d’aujourd’hui est le Macky Sall d’hier. L’article 10 dont il se targue était déjà dans la Constitution lorsque des maisons, des épiceries, des véhicules et des personnes se faisaient brûler vifs au cocktail Molotov. En outre, c’est à la faveur du gatsa gatsa que les chroniqueurs qui n’ont pas eu de certificat d’étude primaire ont, pour la plupart, fait leur apparition dans le paysage médiatique. Par conséquent, il s’agit d’une inconséquence notoire qui de vouloir faire croire que la situation actuelle n’a rien à voir avec la façon dont le Pastef est arrivé au pouvoir. Le vulgaire objectif électoraliste avait fini par tasser hors du champ démocratique l’idéal politique d’émancipation des masses.
Agir au nom de la loi et pour la sauvegarde des institutions républicaines, dit Sonko. Résister contre l’injustice et pour l’État de droit, scandent ses opposants. À quel saint se vouer ? C’est une véritable crise de la démocratie que traverse le Sénégal depuis 2021. Il est temps d’y apporter une solution constructive et durable. Quoi de mieux pour Pastef et consort de reconnaître leurs écarts passés puis d’engager résolument le pays dans la refondation. Le 28 mai prochain, au dialogue national, la réconciliation nationale, abordée sans visée politicienne, devra occuper une place de choix.
Waltako
Lundi 14 Avril 2025
Dakaractu



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