DAKARACTU.COM L’affaire de la nomination du mari de Nafy Ngom Keïta comme inspecteur général d’Etat, malgré les nombreux manquements éthiques qui ont été relevés dans sa gestion en tant que DAGE du ministère des Affaires étrangères, pose dans notre pays la délicate question du profil. Sidy Mohamed Ndour a-t-il le profil de l’emploi ? Cette situation démontre à l’envi la désinvolture avec laquelle certains hauts cadres de notre administration publique sont nommés à des postes, juste parce que ceux-ci sont disponibles, juste pour offrir à un affidé une position, « une station », comme disait Idrissa Seck. Pour comprendre l’importance d’un Dage, il faut avoir connu une passation de services dans un ministère. C’est souvent le poste qui n’est jamais remis en cause, celui qui connaît le moins de remplacement d’un remaniement ministériel à l‘autre. Pour une raison facile à deviner, c’est que le Dage connait les « bonnes pratiques », celles qui permettent de boucler certaines fins de mois difficiles ou de trouver de quoi rémunérer certains emplois politiques et souvent fictifs. Alors, on les laisse faire, en détournant les regards et en ne s’étonnant pas qu’une clé Usb 1GO puisse coûter plus de 80.000frs. Alors, nous dira-t-on, tous le font. En attendant que les choses changent, il faut peut-être commencer à étudier les profils de ces personnes qui sont censées gérer les fonds publics affectés aux différents ministères ou institutions qui leur sont confiés. Le problème avec un cas aussi flagrant que celui de Sidy Mohamed Ndour, c’est qu’on se demande comment une personne qui a pendant presque dix années passé ses commandes et ses marchés de façon peu orthodoxe, peut être crédible lorsqu’il va aller « fouiller » les gestions de ses ex-collègues, avec les casseroles surfacturées qu’il traîne dans son pedigree. Ou il va être très efficace, car on ne pourra pas le lui faire, comme on dit, parce qu’on n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace, ou alors les différents inspectés, sachant que c’est lui qui « fouille » leurs gestions, pourront s’en donner à cœur-joie, se disant que l’inspecteur général Ndour était lui-même un brillant spécialiste des tronçonnages de bons de commande et un virtuose de la surfacturation. Quelles peuvent être la crédibilité et la sincérité d’un rapport d’audit publié par Sidy Mohamed Ndour ? Au nom de cette notion de congruence et de cohérence, le tout nouveau parachuté inspecteur général d’Etat est inapte à faire partie de ce corps d’élite qui veille sur les deniers publics. Que son épouse, qui en est la patronne, pose enfin un acte responsable en demandant que le décret de nomination de Ndour soit rapporté, au nom de la crédibilité de son institution, ou alors qu’ils démissionnent tous les deux, pour ne pas faire injure à des règles de déontologie et de morale, si ce n’est d’élégance, qui auraient déjà dû leur interdire de partager des responsabilités en commun dans le même corps. Parce que tout le monde sait qu’on ne confie pas de viande à Bouki-l’hyène.
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