Serigne Sidy Makhtar Mbacké, l’hôte du Magal: Un soufi éloigné des contingences temporelles (Par Cheikh Yérim Seck)


DAKARACTU.COM  Le Sénégal vit, depuis l’avènement de Serigne Sidy Makhtar Mbacké, sous une atmosphère de paix entre toutes les confréries religieuses. Cet homme est assez singulier. Son khalifat est marqué par une tendance au respect mutuel et par un attachement aux valeurs religieuses et au travail. Serigne Sidy Makhtar a acquis de longue date une fortune qu’il destine presque exclusivement à l’Islam et à la satisfaction des besoins religieux de ses fidèles. Il en envoie chaque année plus d’une centaine en pèlerinage à la Mecque, et destine une partie de  ses moyens aux nombreux daaras dont il a la charge. Serigne Sidy Makhtar Mbacké est un soufi, dans la pure tradition du soufisme. Le pape de cette doctrine, Mohamed Ghazali, est sa principale source d’inspiration et de comportement. Il a une marque essentielle : il est rétif à tout ce qui n’est pas une référence à la religion musulmane. Il a une réputation de consacrer une grande partie de son temps à la prière, à la lecture du Coran et des Khassaïdes de Serigne Touba, qui accompagnent son quotidien spirituel. Ses aptitudes à intercéder auprès du Très-Haut, par ses prières et ses demandes de grâces souvent bénies et exaucées, sont connues par de nombreux fidèles, qu’ils soient mourides ou non. Ses lieux de vie sont souvent remplis d’une certaine ascèse. La pièce dans laquelle il reçoit même le chef de l’Etat est dépourvue de tout confort superflu et luxueux, et son style est fait tout entier d’une extrême discrétion. Une des premières mesures religieuses que Serigne Sidy Makhtar Mbacké a prises en arrivant à la tête du khalifat mouride a été de pacifier de façon autoritaire le climat délétère qui pourrissait les rapports entre la communauté mouride et celle des Tidjanes. Il a mis fin à cette méfiance réciproque entre les deux confréries, d’abord en décrétant l’unicité des fêtes religieuses musulmanes au Sénégal. La politique et les choses bassement matérielles lui sont étrangères. Il lui arrive, lors des audiences accordées au chef de l’Etat, de marquer son détachement de ces choses-là en se dirigeant vers son tapis de prières, dès que le président veut engager des discussions autres que religieuses ou spirituelles. Serigne Sidy Makhtar Mbacké est un véritable héritier de celui qui a fait la réputation de cette sainte ville qu’est Touba, Le Saint Ahmadou Bamba Mbacké. Que Dieu lui prête longue vie et préserve sa santé. 
Jeudi 12 Janvier 2012